Rénovation spirituelle de l'Eglise en vue de conduire à Jésus Homélie 2° dim TO B (14.01.2018)
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Dimanche 14 janvier 2018 2° dim TO A St PP Colombes Migrant et réfugié
Renouveau spirituel de l'Eglise en vue de conduire à Jésus
Depuis le concile Vatican II, avec les papes successifs depuis Paul VI, nous voyons bien que notre Eglise vit un changement de culture : nous avons à comprendre ce que l’Esprit Saint veut nous dire. Ce qui est bien, c’est qu’Il nous aide à vivre cette transformation, avec toutes les difficultés qu’il peut y a avoir à changer. Cependant, avec tout le respect que nous devons aux personnes, sans entrer dans du prosélytisme ni faire comme les témoins de Jéhovah qui, dans leur argumentation, cherchent à convaincre en s’appuyant sur la peur suscitée dans le cœur de l’autre, avec Jean-Paul II (Redemptoris Missio, Christi fideles Laici), Benoît XVI (Discours inaugural au document d'Aparecida du CELAM, de 2007) et maintenant avec le Pape François dans La joie de l’Evangile, le Seigneur nous demande de passer d’une pastorale de l’entretien, de la maintenance à celle d’une « Eglise en sortie » (EG 17, 20-24, 46, 49), d’« aux [différentes] périphéries » (EG 20, 30, 46, 288) de notre monde.
Ces versets sont un enseignement très riche sur différentes manières de rencontrer Jésus et d’aller à lui. Personne ne va vers Lui seul. A chaque fois, il y a quelqu’un qui Le connaît déjà qui invite à aller vers Lui : c’est Jean pour André et l’autre disciple. Jean leur demande de se détacher de lui pour qu’ils s’attachent à Jésus, pour qu’ils Le suivent et deviennent ses proches. Ensuite, André va chercher son frère Simon.
C’est aussi ce qui se passe pour le jeune Samuel. Il a besoin du discernement et de l’expérience spirituelle du prêtre Eli qui comprendre que ce n’est pas un rêve ni l’imagination du jeune garçon qui lui joue un tour, mais que c’est le Seigneur qui l’appelle par son prénom. Car le Seigneur nous connaît tous par notre prénom. On pourrait dire que c’est la première étape.
La deuxième est de faire confiance à la parole et au témoignage entendu. La troisième étape de sortir de chez soi, de son quotidien pour aller vers lui, pour lui montrer qu’Il nous intéresse. Et c’est là que Jésus peut s’adresser à chacun de façon différente. Aux deux anciens disciples de Jean, Il leur pose une question importante : Que cherchez-vous ? A Simon, dont il sait déjà qu’il est le frère d’André, avec une grande autorité, il lui donne un nouveau prénom : Pierre, un prénom qui n’existait pas jusqu’à présent. Un prénom en forme de programme que Jésus précise dans un autre évangile : « tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise. » (Mt 16,18)
L’étape suivante, c’est de passer du temps avec Jésus, d’être avec lui. C’est vivre une intimité, une proximité, une familiarité qui grandissent qu’en demeurant avec lui, chez lui. C'est le verbe si caractéristique de l'évangile de St Jean : demeurer. C’est ce que font André et l’autre. Nous ignorons totalement ce que Jésus leur dit, ce qu’ils ont vu, les questions qu’ils Lui ont posées, ce dont nous sommes témoins, c’est qu’André ne présente pas Jésus comme l’Agneau de Dieu, mais comme le Messie. Autrement dit, il n’agit pas comme un perroquet qui répéterait ce qu’on lui a dit. Jésus lui a donné des preuves qu’il était celui qui était annoncé par les prophètes et attendu par le peuple d'Israël. C’est finalement ce que l’évangéliste St Jean va permettre, à travers sa pédagogie, d’aider chaque lecteur de son évangile de vivre ce même passage et cette même confession de foi, et même d’aller plus loin, en allant jusqu’à le reconnaître et le confesser comme le Fils de Dieu. Rappelons-nous la première phrase de l’Evangile de St Marc que nous avons entendue il y a un mois : « Commencement de l’Evangile de Jésus Christ, Fils de Dieu. » (Mc 1,1) Pour Samuel, il aura lui aussi besoin de se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu, d’Eli et d’autres rabbins pour mieux connaître Celui qui lui a parlé dans la nuit.
Que devons-nous alors retenir de tout cela ? Recherchons dans notre mémoire qui a été le Jean-Baptiste ou l’André qui nous a présentés à Jésus. Rappelons-nous les moments où nous avons le plus progressé dans notre amitié avec Jésus et quelle personne nous a aidés à comprendre ce que Dieu attendait de nous. Dans notre rencontre forte, décisive, où nous avons passé un cap, il y a sans doute une date et un lieu qu’on se rappelle et qui est inscrite dans notre mémoire. Souvenons-nous pour qui nous avons déjà été un Jean ou un André. Pendant des générations, la foi s’est transmise dès le berceau, des parents. Aujourd’hui, nous faisons le constat qu’il y a « une rupture de transmission» (cf EG 70).
Comme le dit le pape François, on ne peut plus dire : « on a toujours fait ainsi » (La Joie de l'Evangile 33). Les manières de rejoindre Jésus sont multiples. Cela peut paraître déroutant. C’est, en fait, une chance fantastique. Nous avons aussi des manières dont nous sentons plus ou moins proches. Le Seigneur se sert des enfants pour ramener leurs parents : si les grands-parents ne les aident pas, ils seront vite comme des nomades sans eau dans le désert alors qu'ils ont l'intuition qu'il existe une source. Et l’imagination du Seigneur est sans limites. C’est à nous de nous adapter, de nous laisser bousculer et de reconnaître comment le Seigneur travaille en eux et leur parle.
Finalement, le témoignage sur Jésus est à commencer par rapport à nos proches avant d’aller, peut-être un jour, le crier ou le chanter dans la rue. Inviter, semer, ce n’est pas forcer la liberté de l’autre, c’est lui dire : tu sais, la soif d’essentiel que tu as en toi, dont tu n’as peut-être pas conscience car elle est masquée pas tellement de faux besoins, de petits désirs, de mirages, moi je peux te dire Qui est Celui qui comble mes manques et mes soifs. Et il n’y a rien d’artificiel : ce ne sont pas que des promesses pour ceux qui y croient et qui ne se réalisent jamais, comme une drogue qui ferait tourner la tête, oublier les soucis, créer une dépendance et finalement quand on ouvre les yeux, le réveil est brutal et difficile car les problèmes et les difficultés sont toujours là. Son Nom est Jésus, le Seigneur sauve. Il te connaît. Il t’aime. Il a donné sa vie sur la croix pour toi et Dieu son Père l’a relevé par sa puissance de Vie et d’Amour. Il veut être ton ami. Toi, le veux-tu ?
1 S 3, 3b-10.19 ; Ps 39 ; 1 Co 6, 13b-15a.17-20 ; Jn 1, 35-42
P. Olivier Joncour
Une annonce renouvelée donne aux croyants, même à ceux qui sont tièdes ou qui ne pratiquent pas une nouvelle joie dans la foi ! (La joie de l'Evangile)
Il est vital qu'aujourd'hui l'Eglise sorte pour annoncer l'Evangile à tous, en tous lieux, sans répulsion et sans peur ! (La joie de l'Evangile)
Les apôtres n'ont jamais oublié le moment où Jésus toucha leur coeur : " c'était environ la dixième heure " (Jn 1,39) (La joie de l'Evangile)
Tout renouvellement dans l'Eglise doit avoir pour but la mission afin de ne pas tomber dans le risque d'une Eglise centrée sur elle-même ! (La joie de l'Evangile)
Nous ne pouvons pas rester impassibles, dans une attitude passive, à l'intérieur de nos églises ! (La joie de l'Evangile)
Tout chrétien est missionnaire dans la mesure où il a rencontré l'Amour de Dieu en Jésus-Christ. (La joie de l'Evangile)