Les Jean-Baptiste et Paul d'aujourd'hui Homélie de la Fête de St Jean le Baptiste (24.06.2018)

Dimanche 24 juin 2018 Fête de St Jean-Baptiste St Pierre St Paul, Colombes

Les Jean-Baptiste et Paul d'aujourd'hui

Par cette fête de la naissance de St Jean, le fils d’Elisabeth et de Zacharie, le Seigneur notre Dieu nous fait comprendre qu’il peut faire "toutes choses nouvelles" (Ap 21,5). En tant que telle, la naissance d’un enfant pour un couple stérile, déjà âgé, sans géniteur externe ni PMA possible à l’époque, reste un miracle, même si ce n’est pas la première fois que cela se produit. On se rappelle tous ce qui est arrivé à Abraham et Sara (Gn). Cette naissance va ouvrir un nouveau cycle dans l’histoire de l’alliance entre Dieu et l’humanité. Pas directement avec Jean, mais avec Celui dont il sera chargé d’annoncer la venue et la présence, Jésus le Christ, le Fils de Dieu, le Sauveur, « l’Agneau de Dieu » (Jn 1,36) qui enlève le péché du monde. Par son mode de vie et ses paroles fortes, il sera en décalage avec ceux de son temps et les aidera à accueillir l’Envoyé du Père, Celui qui est la Lumière du monde (Jn 1 et 8) dont il devra témoigner non seulement par ses paroles mais aussi jusqu’au don total de sa vie dans sa mort.

Zacharie confirme le prénom de "Jean" pour son fils, sur une tablette

Dans ce récit de naissance et la circoncision d’un garçon juif, nous repérons des nouveautés, des ruptures de tradition qui sont autant d’indices que le Seigneur prépare quelque chose de nouveau. Le prénom donné à l’enfant en est un exemple très significatif : alors qu’on voulait le nommer Zacharie comme son père, sa mère déclara : « Non, il s'appellera Jean. C’est Elisabeth qui répond car Zacharie, son mari, est muet depuis 9 mois et 8 jours, à cause de son manque de foi à la suite de la vision qu’il a eue dans le Temple (cf Lc 1, 18-22). En principe, c’est au père de donner son prénom à l’enfant, il le confirme par écrit. C’est alors qu’il retrouve la parole.

Ce prénom hébreu peut se traduire par « Dieu est miséricordieux », « Dieu fait grâce », ce que les voisins et les famille avaient compris lorsqu’ils apprirent que le Seigneur lui avait prodigué sa miséricorde. La nouveauté est aussi dans la mission qu’il recevra une fois adulte. En attendant le moment venu, pour se préparer à cette mission particulière, il s’en va vivre au désert, à l’écart pour y vivre une longue attente, un long Avent, pour prier, pour méditer les Ecritures.

Pour nous aussi personnellement, il y a sans doute aussi eu du nouveau, du changement, de l’inattendu, cette année, un temps à l’écart qui a été fort.

Dans "La joie de l'Evangile", le Pape François exhorte les disciples-missionnaires à aller aux périphéries

La prophétie d’Isaïe entendue dans la 1° lecture éclaire la mission de Jean, mais aussi celle de Jésus, et même de l’Église. Le Seigneur demande en effet de porter le message aux îles lointaines, aux peuples éloignés. Et ce messager, ce porte-Parole est la lumière des nations, pour que le salut parvienne jusqu'aux extrémités de la terre. Jésus a repris cette dernière expression lors de l’envoi des apôtres avant son ascension. Le Pape François parle des "périphéries" dans « La joie de l’Evangile ».

Nous remarquons cependant une tension entre l’annonce à Israël et à toute l’humanité. C’est d’abord à Israël comme le dit St Paul aux juifs d’Antioche de Pisidie, dans leur synagogue : Fils de la race d'Abraham, et vous qui adorez notre Dieu, frères, c'est à nous tous que ce message de salut a été envoyé. Il n’oublie pas qu’il est l’apôtre des non-juifs et que ce message de grâce fondé sur la Passion, la mort et la résurrection de Jésus est pour tous.

vue aérienne de Colombes

Et aujourd’hui, pour nous à Colombes ? Cette annonce est à renouveler à temps et à contre-temps à ceux qui viennent régulièrement prier à l’église. Et quand je traverse Colombes à pied ou à bicyclette, je pense à tous ceux qui ne Le connaissent pas, et je présente au Seigneur tous ces visages croisés rue St Denis, sur le quai de la Gare ou ailleurs, et tous ceux qui ont du mal à sortir de chez eux, car l’Église est envoyée pour ceux qui n’ont pas encore entendu parler de Lui. Et c’est là que je rends grâce pour tous les disciples-missionnaires de notre communauté, qui invitent à l’occasion d’un temps fort ou qui proposent à des parents que leur enfant puisse découvrir Jésus au catéchisme, ou à des adultes de faire une pause et de réfléchir aux sujets importants de la vie grâce au Parcours Alpha. Je pense aussi à tous ceux qui accompagnent des adultes vers le baptême, la confirmation ou la première communion. Je rends grâce aussi pour l’arrivée de Véronique et Cédric G comme foyer d’accueil à St EH et de Jean-Philippe N comme économe paroissial qui a facilité l’installation dans la Maison paroissiale St Jean-Paul II après les 2 années de travaux de réaménagement et d’agrandissement. Je n’oublie nos Amis du Parvis : la mort de Pablo (12.10.2017) et la célébration de ses obsèques (14.11.2017) à l’automne, et Karim qui a rejoint la péniche de l’Armée du salut au printemps. Dans les temps forts, il y eurent aussi les 30 ans d’ordination du P Jean comme prêtre, les 3 après-midi de formation sur la messe, le carême qui nous a permis de faire le plein d’essentiels, les 2 réunions des responsables de groupes, services et mouvements des 31 janvier et mai, la création de l’équipe Ecoute, et le pélé des femmes à Vézelay. Ce fut aussi le lancement de l’appli La Quête pour ceux qui n’ont pas de monnaie dans leurs poches mais leur téléphone.

Dans l’éditorial du dernier Bulletin d’informations paroissiales (n°101), j’ai partagé avec vous les bonnes nouvelles pour notre équipe. Dans ce passage d’une vie paroissiale centrée sur la maintenance à un renouveau missionnaire joyeux et revitalisant, je vous annonce que l’année pastorale qui commencera en septembre sera riche car ce sera le 50° anniversaire de la construction de la nouvelle église St Pierre St Paul. On n’est pas à consolider un édifice qui s’écroule ou qui s’effondre, non nous sommes plus que jamais une Eglise de "pierres vivantes" (cf 1 P 2,5) qui se forment – c’est plus difficile dans notre église béton armé, c’est pourquoi que je transposerais aux morceaux de verre de ‘immense vitrail dans votre dos - , « pierre vivantes » joyeuses, ferventes, dont la foi s’exprime par le sens du service et du témoignage, dans un esprit fraternel et amical où nos diversités sont des richesses que nous partageons pour continuer à développer la vision que nous avons reçue pour notre Eglise : osons vivre avec Jésus la joie de la rencontre.

Is 49, 1-6 ; Ps 138 ; Ac 13, 22-28 ; Lc 1, 57-60.80

P. Olivier Joncour

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