Proximité, Parole de Dieu et dynamite Homélie 22° dim TO B (1.09.2024)

Dimanche 1° septembre 2024 22° dim TO B Gennevilliers

 Proximité, Parole de Dieu et dynamite

Après plusieurs dimanches où nous avons écouté des extraits du chapitre 6 de l’évangile selon St Jean sur le Pain de vie après avoir nourri la foule de 5000 hommes, nous revenons à l'évangile selon St Marc jusqu'au dernier dimanche de l'année, celui du Christ-Roi de l'Univers, fin novembre. Comme Jésus est clair dans l'évangile, arrêtons-nous sur trois phrases des 1° et 2° lectures.

Quelle est la grande nation dont les dieux soient aussi proches que le Seigneur notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous l'invoquons ?

Dieu proche

La proximité du Seigneur dont parle Moïse dont il s’émerveille n’est théorique, mais elle part de son expérience vécue et de celle du peuple d’Israël dont le cri adressé au Seigneur a été entendu lorsqu’il était esclave en Egypte (cf Ex 3). Le Seigneur n’est pas sourd quand le peuple s’adresse à Lui, y compris lors des épisodes des murmures dans le désert lorsqu’ils avaient soif et faim, à Massa et Mériba, se demandant si le Seigneur ne l'avait pas oublié (cf Ex). Y a-t-il un autre dieu qui ait nourri son peuple pendant 40 ans jour au désert après jour, avec la manne et grâce au rocher d’où sortait l’eau?

incarnation

Et avec l’incarnation de la Parole de Dieu, cette proximité a franchi une nouvelle étape. Ce n’était plus seulement une proximité en terme d’attention ou de protection, mais une proximité géographique – du Ciel vers la terre – et humaine : Dieu le Fils s’est fait humain, sans perdre sa divinité, en Jésus, conçu du St Esprit et né de la Vierge Marie. Et il n’a pas fait semblant d’être homme. Ce n’était pas un rôle, comme un acteur  ou un comédien. Il s’est engagé pleinement, totalement, à 100 %, au nom de la mission reçue de son Père, poussé par l’Esprit d’Amour qui les relie, engagé jusqu’à la mort et la mort sur la croix. Et une fois au tombeau, le samedi saint, il n’est pas resté inactif. Il est allé visiter tous ceux qui étaient au Shéol, qui depuis Adam et Eve, attendaient la venue du Sauveur, du Libérateur, du Rédempteur par rapport à la mort, au mal et au péché.

Par sa résurrection, il nous a dit combien nous avons du prix au yeux de son Père. Et lors de son Ascension, il ne nous a pas abandonnés sur terre, mais dix jours plus tard, il nous a envoyé l’Esprit St à la Pentecôte qui habite en nos coeurs et qui fait de nos corps des temples de l'Esprit Saint (cf 1 Co 6,19).

Accueillez dans la douceur la Parole semée en vous ; c’est elle qui peut sauver vos âmes. Mettez la Parole en pratique, ne vous contentez pas de l’écouter

Ces ordres de St Jacques sont dans la droite ligne de l’enseignement de Jésus : dans la parabole du semeur où la Parole est semée en terre, dans la maison bâtie sur le roc plutôt que sur le sable pour expliquer que cette Parole nous permet de grandir si on la met en pratique (Mt 7, 24-25). Ces attitudes sont profondément mariales : elle qui méditait la Parole dans son coeur de jeune fille, elle a pu accueillir le projet du Seigneur proposé par l’intermédiaire de l’ange Gabriel jusqu’à accueillir le Verbe de Dieu dans son sein d’une façon unique. Il est la Parole agissante qui relève ceux qui sont tombés à terre. Il pardonne les pécheurs. Il réintègre et réincorpore les exclus. Il aime de façon inconditionnelle notamment celles et ceux qui se pensent indignes d’être aimés.

Devant Dieu notre Père, un comportement religieux pur et sans souillure, c’est de visiter les orphelins et les veuves dans leur détresse, et de se garder sans tache au milieu du monde.

Cette phrase, c’est de la dynamite. C’est un explosif ! Pour beaucoup de personnes, en effet, pratiquer la religion, c’est uniquement avoir une relation avec son Dieu. Ce qu’écrit St Jacques n’est pas nouveau. Des prophètes l’avaient dit avant lui, « J’en ai assez de vos sacrifices d’animaux. » et « le jeûne qui plaît à Dieu, c’est de libérer les prisonniers ». Sans mépriser la dimension du culte et de la prière, Jésus demande aussi que l’on n’oublie pas les petits, les fragiles, les personnes en situation de manque. Quel est le critère du jugement dernier ? C’est l’amour. C’est de donner à boire à celui qui a soif, à manger à celui qui a faim, à visiter les malades et les prisonniers, d’accueillir l’étranger (Mt 25, 31-40)

Aujourd’hui, c’est le 50° anniversaire de mariage de Valentine et Victorin. Combien de fois ont-il pu s’appuyer sur la fidélité et l’amour du Seigneur ? Combien de fois ont-ils été à la messe pour écouter la Parole de Dieu ensemble, la méditer, pour renouveler leur oui en communiant au Corps du Christ qui a donné sa vie pour la multitude ?!

Avec eux, rendons grâce au Seigneur pour les merveilles qu’il a fait pour eux, pour leur famille, pour les personnes qu’ils ont rencontrées.

L'expression tradition des hommes est revenue plusieurs fois dans l'évangile. Tradition est une transmission. Rappelons-nous ce que St Paul écrit dans sa lettre que nous entendons chaque jeudi saint au sujet de la Cène : "je vous transmets ce que j'ai moi-même reçu." (1 Co 11,23). Pour les adultes qui se préparent au baptême, il y a la traditio(n) du Symbole quelques semaines avant le baptême. Il y aura ensuite la reditio, lors de la Veillée pascale, juste avant le baptême. Pour l'Eglise catholique, il y a non seulement la Parole de Dieu mais aussi la Tradition d'abord orale puis écrite qui s'est enrichie au fur et à mesure. Ce que Jésus critique, c'est quand on accorde plus d'importance à des règles humaines ajoutées qu'aux 613 commandements bibliques, de mettre en premier ce qui n'est que secondaire.

Demandons au Seigneur que sa Parole ...

Dt 4, 1-8; Ps 14; Jc 1, 17-18.21b-22.27 ; Mc 7, 1-8.14-15.21-23
P. Olivier Joncour

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