Paroles d'espérance au coeur de la détresse 33° dim TO B (17;11.2024)

Dimanche 17 novembre 33° dim TO B Ste Marie-Madeleine Gennevilliers avec les familles des défunts depuis la Toussaint 2023

Paroles d'espérance au coeur de la détresse

Nous avons tous écoutés les mêmes extraits de la Bible, du livre de Daniel, du Psaume 15, de la Lettre aux Hébreux et de l’évangile selon St Marc. Ils sont identiques, à Rome, à Jérusalem, à Lourdes, à Tokyo, à Washington, à Brazzaville, à Pékin, aux Antilles, à Gaza, à Kiev, à Moscou, à Beyrouth, à Dakar, à Buenos-Aires, à Sydney, à Varsovie ou à Gennevilliers. Et pourtant, comment les avons-nous reçus ? Comment les avons-nous écoutés ? Comment ont-ils résonné en nous ? Certainement très différemment même pour deux personnes assises l’une à côté de l’autre, y compris de la même famille.

Pour tous les pays en guerre, le temps de détresse comme il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent trouve un écho très concret, très particulier? lié à l’actualité inquiétante du nombre élevé de conflits.

A chaque fois, malgré tout ce qui devrait vraiment et réellement nous faire peur, car la mort rôde, il y a une promesse, une espérance que le Seigneur suscite dans nos coeurs si nous savons tout écouter, et pas seulement les torrents de boue des images l’actualité du monde :

Dans la 1° lecture : celles et ceux qui sont encore dans le deuil mais qui n’a pas connu une personne qui n’est pas morte depuis un an, ont entendu : Beaucoup de gens qui dormaient dans la poussière de la terre s’éveilleront, les uns pour la vie éternelle. […] Ceux qui ont l’intelligence resplendiront comme la splendeur du firmament, et ceux qui sont des maîtres de justice pour la multitude brilleront comme les étoiles pour toujours et à jamais. Même si la mort nous a arraché telle ou telle personne proche, que nous avons aimée, qui nous a tant donné, et avec qui nous avons tant partagé, qui compte toujours dans notre mémoire et dans notre coeur, l’absence et le silence restent douloureux, même si nous sommes croyants et disciples de Jésus le crucifié que Dieu a ressuscité des morts, même si nous croyons et espérons en la résurrection des morts. Et avec le psalmiste, nos morts peuvent dire : ma chair elle-même repose en confiance : tu ne peux m’abandonner à la mort ni laisser ton ami voir la corruption. Quelle espérance pour chacune et chacun de nous ! Car nous aussi, nous pouvons le dire pour eux : leur chair elle-même repose en confiance : tu ne peux les abandonner à la mort ni laisser tes ami voir la corruption.

Dans la 2° lecture : Jésus attend désormais que ses ennemis soient mis sous ses pieds. Autrement dit, même si Jésus nous a sauvés et libérés du mal, de la mort et du péché, une fois pour toutes, en ayant payé le prix de la rançon avec son propre sang et sa vie sur la croix, le malin continue de se débattre, comme le canard ou la poule à laquelle on a coupé la tête mais qui continue à courir quelques secondes avant de s’écrouler. Comme entre le moment où les armées alliées ont débarquées sur les plages de Normandie le 6 juin 1944 et le 8 mai 1945 où les Allemands ont reconnu leur défaite.

Dans l’Evangile enfin, au milieu de toute la création qui est bouleversée, après une grande détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire. Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel.

Que devons-nous retenir ? Les ténèbres, les puissances occultes, maléfiques, destructrices sont à l’oeuvre pour s’opposer à la venue du Royaume de Dieu. Et pourtant, le Seigneur ne nous abandonne pas. Il nous donne des signes concrets de sa présence à nos côtés. Combien de ses promesses a-t-Il déjà réalisées ! Il en sera de même pour celles encore en attente. Rappelons-nous le psalmiste qui dit : « Même la ténèbre pour Toi n’est pas ténèbre, et la nuit comme le jour est lumière » (Ps 138,12). Même du mal qui s’est acharné sur les prophètes les empêchant de rappeler l’Alliance que le Seigneur avait conclue avec son peuple, même du mal qui a combattu Jésus, le Fils de Dieu fait homme envoyé par le Père pour sauver non seulement la descendance d’Abraham, mais aussi tout le reste de l’humanité en faisant tomber ce qui les différenciait, même de tout ce mal dont nous sommes les victimes et aussi les auteurs et les complices, Dieu fait jaillir du bon, la vie, la joie, la paix, l’amour. Notre Sauveur est vivant. « Jésus, j’ai confiance en Toi ! » Ce que tu as fait pour Lazare, ton Père le fera pour chacun !

Dn 12, 1-3 ; Ps 15 ; He 10, 11-14.18 ; Mc 13, 24-32

P. Olivier Joncour