Envoyés aux périphéries Homélie Ascension B (10.05.2018)

Jeudi de l’Ascension B 10 mai 2018

Envoyés aux périphéries

Ascension de Jésus au ciel

« Ne me quitte pas ! » (Jacques Brel) aurait pu chanter Marie-Madeleine au Ressuscité. « Voilà qu’il s’en va comme s’il n’était pas bien avec nous ! » auraient pu dire les apôtres voyant le Fils de Dieu montant au ciel, ce 40° jour après sa résurrection. Sa passion, sa crucifixion et sa mort les avaient déjà littéralement plongés dans une sorte de sidération, se sentant abandonnés physiquement par leur Ami et leur Seigneur. Pour chacun se rejouait la peur de l’abandon maternel, parental du petit enfant. En fait, une nouvelle page se tournait. Un nouveau chapitre allait s’écrire. Ils comprenaient qu’il leur faudrait apprendre à vivre sans Lui, en son absence, et pourtant en communion avec Lui. « Par Lui, avec Lui et en Lui. »

Pourquoi l’Ascension de Jésus au ciel a changé les disciples et les apôtres ?

Ils ne pourraient plus laisser Jésus en première ligne et eux derrière lui.

Ils devraient accepter que Dieu leur fait confiance.

Ils devraient prendre leur responsabilité.

Ils devraient apprendre à vivre sans Lui de façon visible, mais en communion avec Lui et les uns avec les autres.

Avant sa montée au Ciel, Jésus donne une mission claire aux apôtres : Vous allez recevoir une force, celle du St Esprit, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. La mission est claire : elle est universelle, mondiale. Elle ne connaît pas de frontière géographique. On peut l’étendre au 6° continent, le continent numérique ! On doit aussi étendre aux différentes dimensions de la vie humaine : son présent, la recherche médicale et scientifique dont beaucoup de progrès présentés comme des amélioration pour l’avenir de l’humanité sont dangereux. Je me souviens de certaines lectures au collège : 1984 et La Ferme des animaux de Georges Orwell, Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley : des romans d’anticipation qui dénonçaient chacun à leur manière des choix qui oppressaient et dénaturaient l’humanité, la liberté, etc.

Où en sommes-nous ?

Pape François La joie de l'Evangile

Dans La joie de l’Evangile, François demande à l’Église de sortir, d’aller aux périphéries. Je le cite : « Aujourd’hui, dans cet “ allez ” de Jésus, sont présents les scénarios et les défis toujours nouveaux de la mission évangélisatrice de l’Église, et nous sommes tous appelés à cette nouvelle “sortie” missionnaire. Tout chrétien et toute communauté discernera quel est le chemin que le Seigneur demande, mais nous sommes tous invités à accepter cet appel : sortir de son propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile. » (EG 20)

Ces périphéries dont de divers ordres : la joie de l’Église « de communiquer Jésus Christ s’exprime tant dans sa préoccupation de l’annoncer en d’autres lieux qui en ont plus besoin, qu’en une constante sortie vers les périphéries de son propre territoire ou vers de nouveaux milieux sociaux-culturels. Elle s’emploie à être toujours là où manquent le plus la lumière et la vie du Ressuscité. » (EG 30)

Eglise en sortie, selon le Pape François

Cela ne se fait n’importe comment mais demande de connaître le monde : « L’Église “en sortie” est une Église aux portes ouvertes. Sortir vers les autres pour aller aux périphéries humaines ne veut pas dire courir vers le monde sans direction et dans n’importe quel sens. Souvent il vaut mieux ralentir le pas, mettre de côté l’appréhension pour regarder dans les yeux et écouter, ou renoncer aux urgences pour accompagner celui qui est resté sur le bord de la route. Parfois c’est être comme le père du fils prodigue, qui laisse les portes ouvertes pour qu’il puisse entrer sans difficultés quand il reviendra. » (EG 46)

Alors, comment avons-nous le souci de ceux qui se sont éloignés de l’Église ? Et de ceux qui n’ont jamais entendu parler de Jésus ? « Une paroisse missionnaire est remplie du désir d'amener les gens aux pieds de Jésus. Elle a la conviction que Jésus fera une différence dans leur vie, et la volonté de faire tout ce qu'il faut pour voir cette rencontre se produire. » (James Mallon) C’est ce que la vision de notre paroisse donne comme axe : Osons vivre avec Jésus monté au ciel à la droite de Dieu la joie de la rencontre !

Ac 1, 1-11 ; Ps 46 ; Ep 4, 1-13 ; Mc 16, 15-20

P. Olivier Joncour

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