Marie, Joseph, les bergers, les mages et les jeunes des cités Homélie Epiphanie (7.01.2024)

Dimanche 7 janvier 2024 Epiphanie Ste Marie-Madeleine, Gennevilliers

Marie, Joseph, les bergers, les mages et les jeunes des cités

Vitrail des mages (Eglise de la réconciliation, Taizé (71))

Ce dimanche, avec ces mages venus de loin, ce sont tous les peuples de la terre qui sont venus visiter le roi des Juifs, le fils de Marie, le Fils de Dieu fait humain, la Parole qui est la Bonne Nouvelle du Salut et la déclaration de l’Amour de Dieu pour tous, sans distinction, avec ou sans papier, célèbre ou inconnu, riche ou pauvre, saint ou pécheur, victime ou bourreau.

A travers cet enfant, c’est ce Dieu si grand et si puissant qui se fait tout petit. C’est ce Dieu qui pourrait paraître si effrayant qui se fait tendre et vulnérable. C’est ce Dieu invisible qui pourrait se rendre présent dans un Temple, dans un lieu sacré, sur une haute montagne, qu’il est possible de voir et rencontrer dans une étable. C’est ce Dieu qui pourrait se satisfaire de réclamer la vie des premiers nés en sacrifice qui s’offre comme nourriture dans la mangeoire d’un bœuf, et lors de chaque messe dans le pain eucharistique.

Il n’y a vraiment personne comme Jésus (x3) Il n’y a vraiment personne comme Lui.

Auprès de la crèche, il y a plusieurs groupes de personnes : Marie et Joseph, les bergers, et enfin les mages.

Marie et Joseph auprès de la mangeoire où l'enfant Jésus est déposé

Marie et Joseph sont les plus proches. Ce sont les familiers, ceux auxquels Dieu a demandé de s’occuper du nouveau-né qui va devenir enfant, adolescent, adulte, un total de 30 ans de vie cachée, dans l’ombre,

Pour faire un homme, Dieu que c’est long (x3) Pour faire un homme, mon Dieu que c’est long !

Il vivra ensuite sa mission de 3 ans, avant les 3 jours de la Passion, de la crucifixion, de sa mort, de la mise au tombeau et de sa résurrection. Même si elle a déjà écouté l’ange Gabriel sur son fils, Marie a encore tant à découvrir sur Lui.

Prévenus par l'ange, les bergers sont venus voir Jésus

Les bergers sont venus avec leurs moutons et leurs agneaux. Ils ont accouru après avoir entendu l’ange. Ils sont allés voir Celui qui est le « bon pasteur, le vrai berger » (Jn 10,11a) venu rassembler les brebis perdues d’Israël et les peuples en une seule famille. Il est aussi « l’Agneau de Dieu » (Jn 1,36b) qui sera offert en sacrifice non pas sur l’autel du Temple de Jérusalem, mais sur celui de la croix pour enlever les péchés du monde. Comme le peuple de l’Alliance, ils attendaient le Messie. Et, après l’avoir vu, ils n’ont pas pu garder la nouvelle pour eux, ils n’ont pas pu s’empêcher de raconter ce qu’ils avaient entendu et vu.

Guidés par une étoile, les mages sont arrivés jusqu'à l'enfant Jésus à Bethléem

Les mages n’ont pas voyagé chacun de leur côté, mais ensemble, en groupe vers cet enfant inconnu. Ils ne savaient pas qu’il ne devait pas naître à Jérusalem, mais à Bethléem, le village où était né David, dont Joseph est un des descendant. Nous ignorons combien de jours ils ont marché guidés par l’étoile. Mais ils l’ont fait. Ils ont fait confiance à ce guide céleste et accepté de partir à l’aventure. Ils ne connaissaient pas la Loi ni les prophéties sur cet enfant. Ils ont fait confiance aux spécialistes de la Bible, tous les chefs des prêtres et tous les scribes qui ont donné la bonne réponse. Quel contraste avec ces experts de la Bible qui ne bougeront pas de Jérusalem, qui se sont isolés des autres peuples, au point d’être sourds et fermés à la très bonne nouvelle qui était attendue depuis des siècles.

Au Vatican, le Pape François a reçu des jeunes des cités de Sarcelle, La Courneuve, Bondy et Trappes

Les grands médias n’ont pas raconté une rencontre qui a eu lieu jeudi : une douzaine de jeunes de cités de Trappes, Bondy, Sarcelles et La Courneuve ont rencontré le Pape François au Vatican. Il leur a dit : « Je sais combien la violence, l’indifférence, la haine peuvent marquer parfois les quartiers » [où vous vivez]. Néanmoins, il les a invités à y « vivre généreusement la fraternité, une ouverture du cœur, des mains, des oreilles pour un accueil authentique. » Apportez « la proximité, la compassion et la tendresse de Dieu », certain que de nombreux habitants ont le cœur disponible et attendent la Bonne Nouvelle. Il leur a donné les bergers en exemple. Ceux qui se sont rendu à « la crèche sont des marginalisés ayant mauvaise réputation. C’est pourtant à eux que l’Évangile du salut est d’abord annoncé. » « C’est à vous de porter l’annonce qui fut faite aux bergers ».

Il aurait pu continuer ainsi : parfois, nous sommes comme Marie et Joseph qui voient s’approcher des personnes qui croient autrement mais qui sont en recherche. Ils n’ont pas tous les codes quand ils entrent dans nos églises, ils ne savent pas toujours comment répondre, s’il faut être debout, assis, à genoux pour prier, ni dans quel sens dessiner le signe de la croix. Pourtant, ils sont venus car ils ont dépassé la peur d’être jugés. Ils sont habillés et mangent autrement. Ils sont différents, c’est tout. Pourtant, ils sont là. Jésus les accueille. Et, ils ne sont pas venus les mains vides : ils donnent leurs cadeaux. En Jésus, Dieu se réjouit par avance d’accueillir tous les peuples, les mal croyants, les rejetés, les isolés, les fragiles, les vulnérables, ceux des périphéries et des banlieues, ceux qui ne comptent ni aux yeux d’Hérode, de ceux qui savent, de ceux qui donnent des ordres, …

Dans cette étable, la logique du monde est bouleversée. Celle de la Loi de Moïse et des prophètes d’Israël aussi. Celle des sages et des penseurs du monde enfin. Accueillons la nouveauté de l’Evangile en Jésus le Christ qui a été crucifié, folie pour tous et sagesse de Dieu, qu’il a ressuscité pour sauver tous les maudits et rejoindre chacune et chacun là où il est.

Jésus

Is 42, 1-4.6-7; Ps 28; Ac 10, 34-38; Mt 3, 13-17

P. Olivier Joncour

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