S'approcher, prendre par la main et faire lever Homélie 5° dim TO B (4.02.2024)
-
Dimanche 4 février 2024 5° dim TO B Ste Marie-Madeleine Gennevilliers Onction des malades
S'approcher, prendre par la main et faire lever
Avant son baptême, Jésus a travaillé comme charpentier comme apprenti de St Joseph. Il sait ce que c’est que le travail manuel. Il a fait le job ! Après être sorti vainqueur des tentations au désert, sa vie itinérante de prédicateur, d’enseignant, de guérisseur, l’a fait entrer pleinement dans la mission qu’il avait reçue de son Père céleste. Dans la série The Chosen, dans l’épisode 8 de la Saison 1 (à partir de 26'), les scénaristes font l’hypothèse que Jésus a guéri la belle-mère de Simon pour qu’il accepte de quitter plus tard Capharnaüm pour suivre pleinement Jésus.
Chers frères et sœurs, elle est belle cette scène dans la maison de Simon-Pierre où il a accueilli chez lui sa belle-mère qui est probablement veuve. On entre dans l’intimité de leur maison, puis dans la chambre de la malade. Certains parlent à Jésus de sa fièvre qui devait inquiéter sa fille et son gendre. Ce on parle à Jésus de la malade, c’est notre assemblée qui parle de chacune et chacun de vous, sœurs et frères malades, à Jésus, avec des maladies variées ou la perte d’autonomie et d’indépendance liée au grand âge, au corps qui vieillit, qui est douloureux, qui est souffrant. Il y a les maladies physiques, et les psychologiques ou psychiatriques. Il y a la maladie dont on voit les effets et celles qu’on n’imagine pas si la personne ne nous le dit pas.
Observons Jésus avec les trois verbes que St Marc utilise.
- Jésus s’approcha. Cette proximité, c’est le mouvement même de l’incarnation, la descente du ciel sur la terre, la vue du Fils de Dieu venue vivre notre existence humaine. Pour reprendre des mots de St Paul : « Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé » (Ph 2, 6-8a) Être en présence du Dieu très-haut nous fait sentir tout petits, et pourtant Jésus n’était pas écrasant, ni humiliant, ni distant. Au contraire, il dégageait une douceur, une tendresse, une proximité.
- Jésus la prit par la main. Frères et sœurs malades, ne lâchez jamais la main de Jésus. N’est-ce pas lui qui quelques jours plus tard, va toucher un lépreux alors qu’il savait que la lèpre est une maladie contagieuse et mortelle, alors qu’il savait devenait aussi impur selon la Loi. « Prenons la main que Dieu nous tend » (Rimaud/Jo Akepsimas) dit un chant. Jésus reproduira à nouveau ce geste encore avec une femme, la fille de Jaïre, malade et qui est morte : Jésus «saisit la main de l’enfant, et lui dit ‘Talitha koum’, ce qui signifie ‘jeune fille, je te le dis, lève-toi. Aussitôt, la jeune fille se leva et se mit à marcher. » (Mc 5, 41-42a) Au chapitre 9, Jésus fait de même avec un enfant possédé : après l’exorcisme, l’enfant semble mort, mais « Jésus, lui saisissant la main, le releva, et il se mit debout. » (Mc 9,27)
- Jésus la fit lever. Jésus remet debout. La malade qui était allongée, sort de son lit. En s’appuyant sur Jésus, elle reçoit une force, une puissance de vie. Elle est à nouveau sur pieds. Elle n’est plus une source d’inquiétude pour sa fille et son gendre.
Chers frères et soeurs malades, par l’onction de l’huile des malades sur le front et dans les paumes des mains après que l’on ait prié pour vous et que je vous aurais imposé les mains et que nous ayons demandé à Notre Père des cieux de vous « accorder le secours de l’Esprit Saint », vous ne serez peut-être pas guéris, mais le Seigneur vous visitera et donnera sa paix et sa force de vivre cette épreuve de la maladie, plus ou moins grave, dans la foi en Dieu, dans l’espérance d’une guérison avec l’aide des médicaments et des traitements que les médecins vous prescrivent, et dans l’amour de celles et ceux qui vivent avec vous ou qui viennent vous visiter.
Jésus n’était pas le seul thaumaturge de son époque, par contre, il le faisait pour manifester la puissance vivifiante de Dieu, et libératrice du Seigneur par rapport à toutes les personnes victimes d’esprit divers les empêchant de vivre en toute liberté comme filles et fils du Père de Jésus. Combien de nos contemporains ont besoin d’entendre une parole de consolation, de vivre une prière pour être délivrés des esprits de dénigrement de soi, de rebellion, de victimisation, de dépendance à des produits dont ils sont prisonniers, besoin d’une parole de bénédiction avant de rendre grâce au Seigneur qui entend son peuple dénoncer l’injustice de son esclavage, qui fait passer la Mer rouge à pied secs, qui donne la nourriture et l’eau au désert. Ce ministère ne peut pas se vivre sans une prière intense, ,comme Jésus l'a fait le lendemain en allant prier à l'écart le lendemain, car c’est toujours le Seigneur qui agit. « Notre Dieu est impressionnant. Il agit avec amour et puissance » (Awesome God Hillsong United)
Jb 7, 1-4.6-7 ; Ps 146 ; 1 Co7 ,16-19.22-23 ; Mc 1, 29-39
P. Olivier Joncour