Jésus ressuscité, exemple pour l'Eglise Homélie 3° Dim TP A (30.04.2017)
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Dimanche 30 avril 2017 3° dim Temps pascal A St PP Colombes
Jésus ressuscité, exemple pour l'Eglise
Le récit de la lente reconnaissance de Jésus ressuscité par deux de ses disciples est très réconfortant pour nous, presque 2000 ans plus tard. En effet, si Cléophas et l’autre disciple ont mis tant de temps pour Le reconnaître, alors qu’ils avaient vécu avec Lui, qu’ils L’avaient écouté et vu guérir tant de personnes, combien plus pour nous qui n’avons pas partagé la même intimité qu’eux ! Et nous pouvons comprendre pourquoi quelques jeunes qui viennent à l’Aumônerie et qui ont participé à la retraite de préparation à la profession de foi ont finalement décidé de ne pas le faire cette année. Il leur faut peut-être plus de temps. En tous cas, ce récit est riche d’enseignements sur Jésus et sur l’Eglise.
Commençons par Jésus qui était mort et que Dieu a relevé d’entre les morts.
L’évangéliste St Luc nous présente un Jésus ressuscité qui rejoint deux disciples. Ces derniers représentent l’Eglise : il marche avec elle, à son rythme.
Le Seigneur Jésus écoute les inquiétudes, les interrogations, les déceptions des deux disciples.
Avec Jésus vivant, l’Eglise fait un travail d’intelligence pour interpréter les écrits bibliques et faire le lien avec ce que Jésus a vécu et enseigné. Comme l'a écrit l'un d'entre vous en reformulant la foi de l'Eglise avec des mots d'aujourd'hui, « l’Eglise nous permet de découvrir l’Evangile. »
Avec Jésus revenu de la mort, c’est bien le même, celui qui a rompu le pain avant la trahison de Judas, celui qui a partagé son pain avec ses disciples lors de son dernier repas. Il est aussi nouveau, changé dans la mesure où il n’est pas reconnu tout de suite par des personnes qui l’ont pourtant fréquenté de près.
Grâce à Jésus, nous comprenons que les êtres humains sont créés par Dieu pour la vie et non pas pour la mort (cf Sg 1, 13).
Continuons avec nos découvertes sur l’Eglise
Comme Jésus qui rejoint les deux disciples, notre Eglise ne reste pas enfermée entre quatre murs. C’est une Eglise « en sortie » (François La Joie de l'Evangile), une Eglise qui n’est pas faite pour elle-même. Au contraire, elle est envoyée pour les autres, ceux qui n’y sont pas, ceux qui s’en sont éloignés : elle part rejoindre ceux qui sont déçus, tout tristes, …
Comme Jésus, notre Eglise essaie de rejoindre chacun là où il en est, avec « ses joies et ses espoirs, ses tristesses et ses angoisses » (cf Vatican II, GS 1). Avant de parler, notre Eglise apprend à écouter, à poser les questions qui vont permettre aux personnes rencontrées d’exprimer ce qui est difficile, ce qui est lourd, ce qui est source d’espérance, …
L’Eglise peut tout confier à Jésus. Comme l’un de vous l’a écrit, « j’ai confiance en Jésus, je lui raconte ma vie, je peux lui confier des secrets importants, il est comme un coffre-fort. »
L’Eglise relit puis raconte ce que Jésus a vécu : c’est la dimension de la relecture de sa vie et du témoignage de foi.
L’Eglise s’arrête pour célébrer l’Eucharistie, pour remercier pour ce que Dieu nous donne de vivre avec d’autres, pour son soutien direct ou indirect, pour son amour …
L’Eglise est « en sortie » pour témoigner de cette Good News que Jésus a été réveillé du sommeil de la mort.
Comme Jésus qui ne s’impose pas, qui ne force pas la foi, mais qui prend son temps pour être reconnu, notre Eglise se met à l’écoute de la Parole de Dieu pour mieux comprendre la logique de Dieu, sa volonté, son désir que tout être humain soit heureux, vraiment. C’est ce que des groupes « Partager la Parole » vivent chaque mois, c’est aussi ce que nous vivons à chaque messe, ou chaque fois qu’un disciple de Jésus ouvre sa Bible ou une revue avec les textes de la messe du jour ou du dimanche.
Comme Jésus le Christ, qui se laisse inviter par ces deux personnes qui l’ont rencontré, acceptons de passer un peu plus de temps : osons les invitations à partager un repas qui prolonge les discussions déjà riches.
Comme Jésus qui disparaît, notre Eglise si elle doit se retirer parfois au sens de se mettre en retrait, ne va pas disparaître. Elle n’est pas une secte avec un gourou qui veut faire des adeptes en les isolant des autres, en les asphyxiant. Notre Eglise ne veut pas emprisonner. Elle ne peut grandir que par son côté attirant, "non pas par prosélytisme mais par attraction" (François La Joie de l'Evangile), par la vie avec Jésus et la joie de la rencontre. Par contre, ils se souviendront de ce qu’ils auront vécu, que c’était différent d’ailleurs, ils découvriront qu’ils ont eu aussi un cœur qui brûlait, ils pourront raconter cette expérience étonnante et enthousiasmante à d’autres qui les confirmeront. C’est une Eglise où chacun peut trouver sa place.
Avec Jésus mort et ressuscité, nous pouvons traverser les épreuves, les crises, les difficultés, les nôtres ou celles d’un autre qui nous est cher. « L’Eglise nous fortifie les uns les autres dans le partage et dans la Foi. »
Ac 2, 14.22b-33 ; Ps 15 ; 1 P 1, 17-21 ; Lc 24, 13-35
P. Olivier Joncour
Profession de foi et baptêmes de jeunes de l’Aumônerie