Chemin de conversion pour passer de l'extérieur à l'intérieur Homélie Mercredi des cendres (14.02.2024)

Mercredi des cendres 14 février 2024 NDA et St Jean des Grésillons, Gennevilliers

Chemin de conversion pour passer de l'extérieur à l'intérieur

comédiens sur une scène de théâtre

Allez-vous parfois au théâtre ? Le théâtre, c’est cet espace où des comédiens qui ont appris par coeur un texte avec des dialogues, se déplacent sur scène devant des spectateurs, selon des indications données par l’auteur et le metteur en scène. Par le message de la pièce, l’auteur cherche à faire passer un message et demande que le spectateur réfléchisse.

Instagram photos retouchées filtres vie rêvée

Sans être au théâtre, il arrive que des personnes mettent en scène leur vie : il n’y a qu’à penser aux selfies, mais aussi aux comptes Instagram où les influenceuses et influenceurs du moment cherchent à faire rêver leurs abonnés avec des images de contes de fées, de vie paradisiaque, parfaite, idéale, mais qui n’est pas la réalité, car les personnes se mettent en scène. Et on retravaille la photo avec des logiciels : on supprime les défauts physiques, on ajoute des filtres, on éclaircit ou on obscurcit ou on ajoute du contraste aux images.

Prière dans sa chambre Père secret

Dans l’Evangile, Jésus demande de changer de logique : de passer de la logique de la vie publique, mondaine, où l’on expose sa vie, où le vide est passé par les filtres qui donnent une belle peau, etc, hors de soi, à la logique de la vie intime, intérieure, « plus intime à moi que moi-même » (St Augustin Confessions). De passer de la logique des hypocrites qui cherchent à attirer les regards et la lumière sur eux, à la logique des discrets, des humbles, de ceux qui vont prier le Seigneur dans leur chambre pour qu’Il soit la source de leurs pensées, de leurs actions, de leur amour, de leurs amitiés, de leurs décisions, de ceux qui font un don sans publicité, de ceux qui jeûnent, de ceux qui se privent de quelque chose qui est bon pour se décentrer, pour ressentir dans leur corps ce qu’éprouvent ceux qui ont faim et soif.

Le Seigneur n’est ni un metteur en scène, ni un réalisateur, ni un scénariste. Il est le Créateur qui a mis en place une multitude de possibilités sans choisir une histoire déjà entièrement écrite même s’il a une idée précise de là où Il veut nous emmener : à Lui, par Lui, avec Lui. Alors que tout commençait bien, un intrus rebelle est venu gripper et fausser les relations basées sur la confiance et l’amour, sur la foi et la charité (Gn 3, 1-5). A ces deux vertus théologales, et pour éviter que le monde ne désespère, il a introduit celle de l’espérance en faisant une promesse (cf Gn 3,15), qu’il enverrait un Sauveur, un Rédempteur, un Racheteur, un Libérateur, que le mal, le péché et la mort n’auraient pas le dernier mot, que le processus de méfiance et de défiance, de remise en cause et de nihilisme, de mensonge et la destruction, de peur et d’autodestruction ne seraient pas les vainqueurs à la fin. Et c'est bien ce que nous lisons dans les derniers chapitres du livre de l'Apocalypse.

Le Seigneur nous dit : « Arrêtez donc de jouer la comédie. Si vous continuez à marcher sur des chemins de mort, ce sera une tragédie. Avec moi, vous n’avez pas besoin de jouer un rôle. Avec moi, soyez vous-mêmes. Un être de chair, fait de terre (Gn 2,7), mais aussi avec un corps, un coeur, un esprit et une âme. Un être blessé qui est capable de tant de belles choses que je peux lui permettre de réaliser et d’accomplir s’il ne s’appuie pas seulement sur ses dons et ses talents mais s’il me demande mon aide pour que je l’aide à réaliser infiniment bien plus que ce qu’il ne peut imaginer. »

Il continue : « Je crois en vous, je vous fait confiance, revenez à moi, comme St Paul y invite les Corinthiens ! Il est encore temps! Allez demander et recevoir le pardon que je veux vous offrir par l’intermédiaire de mes prêtres auxquels mon Fils a donné cette mission de pardonner en mon Nom, pendant ce carême. Préparez vos coeurs à vivre de plus en plus en communion avec Lui dont le coeur est si grand, immensément grand, intensément amoureux, infiniment généreux, puissamment consolateur et réparateur, source de toute bénédiction et de justification. »

Pendant ce carême, et commençons dès aujourd’hui, ne faisons pas semblant de nous changer. Demandons au Seigneur la grâce de prendre les moyens qu’il faut, la force de ne pas abandonner et de persévérer,

C’est par la Passion, la crucifixion et la mort du Fils sur la croix, par son sang versé, par sa vie donnée pour tous, par amour, que nous avons été rachetés, que la rançon a été payée, que le tentateur a été désarmé, qu’il est le perdant, même s’il s’agite encore pour faire croire qu’il a du pouvoir. Et rappelons-nous que nous ne pouvons pas nous sauver nous-mêmes ! Rappelons-nous qu’Il nous a donné son Esprit qui nous aide et nous permet de grandir en sainteté, en Vie éternelle. Rappelons-nous que notre menu ordinaire de baptisés, c’est le Pain de vie (Jn 6,35) dont nous ne devons pas, dans la mesure du possible, nous priver. Il a tant aimé le monde (Jn 3,16), Il nous aime tellement en son Fils qu’Il a envoyé non pas pour nous dire combien que Il tient à chacun de nous, combien nous avons du prix à ses yeux et Il nous aime (Is 43,4a). Vivons ces 40 jours avec le Christ au désert, de monter avec lui à Jérusalem, sa Passion, sa crucifixion, sa mort, sa mise au tombeau et sa résurrection, en accompagnant les catéchumènes dans leur marche vers la Veillée pascale où ils seront baptisés, confirmés et communieront pour la première fois.

Jl 2, 12-18 ; Ps 50 ; 2 Co 5,28 - 6,2 ; Mt 6, 1-6.16-18

P. Olivier Joncour

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