Celui qui reviendra Homélie 32° dimanche du temps ordinaire A (12.11.2017)

Dimanche 12 novembre 2017 32° dim TO A St EH Colombes Messe en familles

Celui qui reviendra

Lors de la dernière messe des familles (15.10), nous avions écouté la parabole des invités au mariage qui ne viennent pas et l'invitation de ceux qui ne l'étaient pas, et nous avions demandé aux enfants du catéchisme d'inviter un ou une ami(e) qui n'est pas inscrit(e) au catéchisme. Il y en a parmi nous ce matin. Je me suis donc mis dans la peau d’un garçon d’une dizaine d’années qui a été invité par un de ses amis qui vient au catéchisme. Pour la première fois, il viendrait dans une église et entendrait cette histoire de Jésus. Pas seulement dans sa peau mais aussi dans les pensées d’une personne curieuse, qui serait arrivée un peu en retard pour ne pas être reconnue.

Jésus parlait à ses disciples de sa venue ;

Là, c’est bizarre, parce que moi je sais, même si je n’y connais pas grand-chose à la foi des chrétiens, c’est que Jésus il est déjà venu sur cette terre. On situe même les événements avant ou après sa naissance, avant ou après Jésus-Christ. C’est ce qu’ils fêtent à Noël, avec leurs crèches.

il disait cette parabole :

Une parabole ? Une parabole ? Voyons, au temps de Jésus il y avait donc déjà des satellites dans le ciel, il y avait la télé, et des dizaines de chaînes. Et dire que mon grand-père n’a connu qu’une seule chaîne à la télé et même en noir et blanc. Y a pas à dire, Jésus était à la pointe de la technologie. Il savait tout ce que l’esprit humain serait capable d’inventer pour que moi, aujourd’hui, je puisse comprendre ce qu’il voulait dire il y a presque 2000 ans. Ça, c’est vraiment énorme ! Il est très fort Jésus et en plus il ne se la joue pas. Lui qui a toujours vécu au ciel avant de devenir homme, il savait bien qu’il fallait des antennes pour que l’on capte les signaux que Dieu envoyait du ciel aux hommes, les bonnes ondes transportées par un puissant vent d’amour qui réchauffe le coeur quand il passe dans votre vie.

« Le Royaume des cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe et s'en allèrent à la rencontre de l'époux.
Cinq d'entre elles étaient insensées, et cinq étaient prévoyantes :

Tiens, il n’y a que des filles dans le royaume de Jésus. Pas de place pour les hommes ! C’est donc pas si étonnant qu’elles soient si nombreuses à venir l’écouter. Lui, c’est un homme qui sait parler aux femmes. Il fait comme tous les chanteurs : il a ses fans. Sûrement qu’il devait signer des autographes dans les rues quand on le reconnaissait. Et on devait vouloir faire des selfies avec lui. Un par ci, un autre par là. Et hop, en ligne sur FaithBook : le livre de la foi, ou sur Instagram : c’est le poids de l’instant présent qui, avec Jésus, pèse lourd : c’est dense, c’est très fort ! Tiens on dirait qu’il y a deux groupes : curieux ! Moitié moitié. Tout noir ou tout blanc, pas 50 nuances de gris !

les insensées avaient pris leur lampe sans emporter d'huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leur lampe, de l'huile en réserve.

Alors là, je ne sais pas, vous, mais moi cela me fait franchement penser à certaines personnes : celles qui parlent avant de réfléchir et les autres.

Comme l'époux tardait, elles s'assoupirent toutes et s'endormirent.

L’époux, on dirait qu’il le fait exprès de se faire attendre. Il se laisse désirer. « Attendez-moi, attendez-moi mes jolies. » Ce n’est pas étonnant qu’elles se soient endormies : elles étaient fatiguées. Elles devaient être en rupture de café !

Au milieu de la nuit, un cri se fit entendre : 'Voici l'époux ! Sortez à sa rencontre.'

Que c’est étrange : pourquoi a-t-il choisi de venir de nuit alors qu’il aurait pu venir en plein jour, ou envoyer des invitations pour indiquer le lieu, le jour et l’heure. Cela aurait été plus simple et il y aurait eu plus de monde.

Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et préparèrent leur lampe. Les insensées demandèrent aux prévoyantes : 'Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent.' Les prévoyantes leur répondirent : 'Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous ; allez plutôt vous en procurer chez les marchands.' Pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces et l'on ferma la porte.

Qu’est-ce qu’il dit le prêtre, maintenant ? « Sortez votre lampe ! » Mince, je n’ai pas de lampe, moi. On ne m’avait pas dit qu’il fallait que j’apporte une lampe. Je suis mal ! Et je n’ai pas d’huile non plus. Je suis foutu : ils vont savoir que je ne devrais pas être là. J’ai trop peur. En plus, il n’y a personnes pour m’en donner une. Et moi qui croyais que les chrétiens partageaient. Tout fout le camp ! Je suis vachement déçu !

Plus tard, les autres jeunes filles arrivent à leur tour et disent : 'Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !'

Allez plus fort, les filles ! Il ne va pas vous entendre : les 5 autres sont déjà autour de lui et lui font leur numéro de charme !

Il leur répondit : 'Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.'

Ouf, il les a entendues. Non mais c’est pas vrai qu’il ne les connaît pas ! Elles étaient avec les 5 autres ! Ou alors, c’est leur retard qui les a trahies. Moi qui étais en retard, ici j’ai trouvé la porte encore ouverte. Au moins, j’ai eu plus de chance qu’elles. A moins qu’il ne faille comprendre que c’est un avertissement : il y a sûrement une morale à tirer comme dans les fables de La Fontaine. D’ailleurs cette histoire me rappelle "La Cigale et la Fourmi" ! « La Cigale, ayant chanté / Tout l'été, / Se trouva fort dépourvue / Quand la bise fut venue : / Pas un seul petit morceau / De mouche ou de vermisseau. / Elle alla crier famine / Chez la Fourmi sa voisine ». Tous ceux qui ont entendu cette histoire de Jésus ne pourront pas dire : je ne savais pas qu’il fallait mettre de l’huile en réserve. Moi y compris. Mais c’est quoi cette huile qui est si importante, cette huile qui permet à la mèche de continuer à brûler et à donner de la lumière dans la nuit ? Je n’en sais rien moi. Je n’ai pas été au caté. Et si je lui faisais confiance à ce Jésus. Et si je lui parlais pour lui demander ...

Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l'heure. »

Trop fort. Merci Jésus pour ta réponse ! Ce que je retiens, c’est que tu es déjà venu et que tu reviendras. Mais il faut être patient. Et l’huile, c’est la foi en toi, la prière et le partage avec ceux qui en ont besoin.

Sg 6, 12-16 ; Ps 62 ; 1 Th 4, 13-18 ; Mt 25, 1-13

P. Olivier Joncour

La Cigale et la Fourmi (Jean de La Fontaine)

La Cigale, ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
"Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'Oût, foi d'animal,
Intérêt et principal. "
La Fourmi n'est pas prêteuse :
C'est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
- Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
- Vous chantiez ? j'en suis fort aise.
Eh bien! dansez maintenant.