Engagements Homélie 3° dim TP B (14.04.2024)

Dimanche 14 avril 2024 3° dim TP B St Jean des G et Ste Marie-Madeleine Gennevilliers

Engagements

Comme les disciples, à certains moments, nous sommes entre l’incrédulité – comme si la résurrection de Jésus, c'était trop beau, comme s’ils avaient oublié ce que les disciples d’Emmaüs venaient de leur raconter - et la joie. Pourtant, quand le père de la parabole a vu revenir son fils cadet qu’il guettait et qu’il a couru vers lui, il n’a pas douté. Il l’a pris dans ses bras (Lc 15, 11-32). Quand la femme aux pertes de sang, malgré la foule, s’est approchée si près de Jésus qu’elle a pu toucher son vêtement, elle avait la foi ! (Lc 8, 42b-48)

Jésus est attentif aux Onze. Il respecte le temps qu’il leur faut pour passer de la frayeur et de la crainte à la joie. C’est pourquoi, avec pédagogie, il part de leurs difficultés à le reconnaître et va les guider point par point. Pour les disciples, passer des 3 ans à l’école de Jésus, d’élèves, à témoins, à envoyés, à apôtres « avec l’Esprit Saint » (Ac 5,32a), pour le reste de leur vie comme porte-paroles de la Bonne Nouvelle, cela change en passant de la Loi qui organisait minutieusement leur quotidien à une vie conduite par l’Esprit St, dans la mission.

Et nous ? Qu’est-ce qui nous empêche de vivre que nous devons laisser tomber, sinon nous sommes freinés, empêchés de gagner la rive de la vie qui rend vivants et aimants comme Dieu vivifie et aime, qui permet de devenir des ressuscités, filles et fils du Père ? Nous avons à passer de l’extérieur à l’intérieur, du cerveau au coeur, d’une relation formelle à l’amitié intime et personnelle. Jésus, sans s’imposer, est le Dieu qui n’a jamais été aussi proche de l’humanité. Il laisse le temps d’être connu et reconnu ! En Jésus qui s’est fait pauvre, nous découvrons la fragilité de Dieu. Et nous devons revoir tous les adjectifs habituellement attribués à Dieu : le Dieu fort est désarmé et faible, Celui qui ordonne suscite notre liberté. Celui qui écrase nous respecte. Celui dont on attend tout compte sur nous, croit en nous et nous cherche.

carte des voyages de Christophe Colomb

Quelle audace ! Acceptons-nous d’être déplacés ? Nous ne sommes pas tous des Christophe Colomb prêts à quitter l’Europe pour traverser l’Atlantique à la recherche d’une route pour les Indes sans savoir qu’il découvrirait le continent américain. Et dans l’Église ? Regardez le parcours du frère d’André, Simon, un pécheur inconnu du lac de Tibériade dont Jésus changera le prénom et que nous avons mieux découvert, de Capharnaüm à Rome, il y a 8 jours lors du concert des paroissiens musiciens et chanteurs.

Dimanche dernier à la fin de la messe, j’ai demandé à Emérentienne, Victor et Adrien de témoigner de ce qu’ils avaient vécu lors de leur baptême. Ils ont partagé des perles à garder.

  1. D’Emérentienne, j’ai retenu le processus de transformation de sa vie, comme une renaissance, une résurrection Et je le confirme : elle n’est plus la même que lorsque je l’ai vue la première fois fin septembre 2022 poussant la porte du hall de St Jean épuisée, avec de nombreux soucis. Qui parmi nous est capable de dire que la foi change sa vie ? Levez la main.
  2. Victor a dit qu’il était fier d’être chrétien. Il l’a dit 2 fois. C’était très beau. Car une chose est de le penser, une autre est de le dire. Qui parmi nous dit qu’il est fier d’être disciple du Ressuscité ? Levez la main. C’est ce que font Pierre et les quelques autres qui sont avec lui. Et pourtant ils sont si peu. Comme nous sur l’ensemble de la ville. Comme Victor et Adrien dans leur collège public. Pourtant, ils sont allés jusqu’au bout même s’il se posent des questions. Si nous sommes ici, c’est par conviction, par choix.

Je retiens 3 points du carême :

  1. Beaucoup d’entre nous ont un engagement en dehors de l’Église et ont été heureux d’en parler lors des vendredis de carême. Et avec l’EAP, nous pensons qu’il serait bon de leur permettre de relire ce qu’ils vivent du point de vue de la foi.
  2. Les méditations du Chemin de croix avec les témoignages des paroissiennes qui ont accepté de partager ce qu’elles ont vécu ou ce qu’elles vivent de souffrance ont suscité l’admiration car c’était possible d’en parler mais aussi source d’espérance en découvrant qu’elles ne sont pas seules, que le Christ et des sœurs sont à leurs côtés.
  3. Les personnes qui sont revenues à l’église à l’occasion de ce Carême en particulier celles qui ont reçu le pardon qu’elles n’avaient pas demandé depuis plusieurs années pour certaines. Ce sont 3 points pour lesquels j’ai envie de remercier le Seigneur avec la communauté des aînés de la parabole qui pourraient avoir une certaine difficulté à participer à la fête où nous sommes tous invités et qui s’appelle Eucharistie.
Divine miséricorde Jésus j'ai confiance en toi Ste Fausttine Kowalska

Je pense aussi aux personnes revenues à l’église ces dernières semaines et qui voudraient faire un pas de plus. Qui veut choisir, avec l’aide de l’Esprit Saint, la prière et le soutien de notre Communauté, ce Dieu Père de Jésus le Christ pour s’abandonner à Lui, non pas pour qu’il soit assis derrière ou à la place du co-pilote pendant que je conduis, mais lui laisser les clés et le volant car il sait mieux que moi ce qui est bon pour moi et pour nous, en Eglise, dans l’humilité et la prière, par le service et le témoignage de vie ? Après tout, on fait bien confiance au conducteur du bus, du tram ou du métro qu’on ne connaît pas, ou au pilote d’avion qu’on connaît encore moins quand on retourne dans son pays d'origine, pourquoi ne ferait pas encore plus confiance au Christ Jésus que l’on connaît mieux? Qui veut être renouvelé dans sa foi, son amitié avec le Christ Jésus, le Ressuscité de Pâques, comme disciple-missionnaire ? Levez-vous ! Et disons ensemble cet acte de foi lié à la Divine miséricorde fêtée dimanche dernier : "Jésus, j'ai confiance en toi".

Ac 3, 13-15.17-19 ; Ps 4 ; 1 Jn 2, 2, 1-5a ; Lc 24, 35-48
P. Olivier Joncour

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