Catéchèse mystagogique sur l'onction des malades (12.02.2023)
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Catéchèse mystagogique sur l'onction des malades [lue après la communion]
Dimanche 12.02.2023 Ste Marie-Madeleine de Gennevilliers
Après avoir professé la foi de l’Église en Dieu le Père, en son Fils Jésus le Sauveur, mort et ressuscité, et en l’Esprit St, tu es resté debout car tu es baptisé, enfant de Dieu. Et même malade, par le baptême, tu as été uni au Christ, plongé dans sa mort pour être ressuscité avec lui.
Avec d’autres frères et sœurs malades, tu t’es approché pour t’ouvrir au Seigneur qui réconforte, qui visite les malades. Ils sont fragilisés dans leur corps, leur âme et leur esprit, par des douleurs, des souffrances physiques et morales.
Tu n’es pas seul. Il y a aussi les bien portant, qui prient pour toi, ceux qui te connaissent, la personne qui t’a peut-être invité à venir demander l’aide du Seigneur, et tant d’autres. Tu le sais la souffrance physique ou psychique rejoint l’expérience de Jésus sur la croix, ou l’impression d’être abandonné ou l’approche de la mort avec son côté irréversible : la maladie a une forte dimension pascale.
Tu fais partie de ce peuple qui marche. Tu avances avec tout ton corps, de la tête aux pieds. Ton regard voit soudain Jésus sur la croix. Lui aussi a souffert. Lui aussi a continué à croire en son Père. Lui aussi a accepté que ce qui paraissait insensé, Dieu puisse en faire jaillir un très grand bien, même si sur le moment tu préfèrerais ne pas connaître cette épreuve.
Tu as ensuite reçu le geste que Jésus a fait tant de fois, celui de l’imposition des mains sur ta tête, en silence.
Après une prière pour tous, tu es rejoint par un enfant. Tu as donné ton nom pour que le prêtre qui te fera l’onction puisse t’appeler par le prénom que tu as reçu à ton baptême, le nom unique par lequel le Seigneur te connaît et t’aime. C’est Lui qui est ton Secours et ton salut. Ton Roc dans la tempête, ton Berger qui est venu te chercher lorsque tu t’étais perdu.
Dans cette procession, il y en a d’autres devant et derrière toi. Il faut patienter un peu mais cela a été l’occasion de réentendre dans ton coeur : « Dans toutes nos détresses, il nous réconforte ; ainsi, nous pouvons réconforter tous ceux qui sont dans la détresse, grâce au réconfort que nous recevons nous-mêmes de Dieu. » (2 Co 1,3-4)
Guéri de tes peurs, de te reconnaître faible et malade, guéri de ton isolement, tu éprouves que la foi des autres vient soutenir ta foi et celle de tous ceux qui souffrent et qui luttent contre le mal. L’Esprit St est de ton côté dans le combat ; il lutte avec nous ; « il vient au secours de notre faiblesse (Rm 8,26).
Tu es devant le prêtre qui t’appelle par ton prénom et qui te fait la double onction avec l’huile : sur le front qui renvoie à l’intelligence, à la compréhension, aux nombreuses questions, à tes doutes ; sur tes mains qui te servent à faire tant d’activités dans ta journée. Ces mêmes mains qui te permettront lors de la Communion de faire un beau trône pour accueillir le Roi de l’Univers, le corps du Christ, comme Marie et Joseph, comme le vieillard Syméon.
L’onction te relie aussi au combat du Serviteur souffrant, à l’agonie du Christ au pressoir en contrebas du Monts des Olivier, dans le Jardin où Jésus a prié et demandé trois fois à Son Père, que cette coupe s’éloigne de lui avant d’accepter de faire Sa volonté. Pour obtenir de l’huile, il faut écraser les olives. En araméen, Gethsémani signifie « le pressoir à huile ». Cette huile pénètre dans ton corps par la peau, elle assouplit et nourrit ta peau desséchée. Elle révèle la dimension profondément spirituelle de l’épreuve, où il s’agit de s’ouvrir toujours plus à la volonté de celui qui dit : « Choisis la vie » (Dt 30,19)
Après le front, tu as répondu « Amen », après les mains, aussi. Tu ne comprends pas tout, mais tu fais confiance à ce que l’Église a reçu de Jésus et de l’apôtre St Jacques : ce signe visible de l’amour inconditionnel qui permet d’espérer à nouveau, de vivre cette étape dans la foi et l’amour.
Tu es ensuite retourné t’asseoir à ta place et tu as prié en silence dans ton coeur : « Merci Seigneur ! Tu es infiniment bon. Tu étais à mes côtés : cet enfant du catéchisme a été comme l’ange Raphaël qui a marché à côté de Tobie. Mon coeur est en paix. Quelle douceur incomparable d’avoir pu ensuite communier au Pain de vie qui refait les forces de mon baptême. Je vais pouvoir repartir témoigner de ce que j’ai reçu et vécu : Le Seigneur est mon soutien. En Lui, je trouve ma force. Par Lui, avec Lui et en Lui, je peux mener le bon combat en sachant que je peux compter sur la prière des autres malades et du reste du corps Souffrant du Christ, l’Église des persécutés et des martyrs. »
Père Olivier Joncour