Les disciples sont des sportifs Homélie Dim de Pâques (31.03.2024)
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Dimanche de Pâques 31 mars 2024 Ste Marie-Madeleine Baptêmes 1 bébé ; 2 collégiens ; 1 adulte ; 1° communion.
Les disciples sont des sportifs
St Pierre, le sportif de Jésus
A croire que cette année où les Jeux Olympiques et Paralympiques auront lieu en France et à Paris l’été prochain, on fait plus attention à la dimension sportive dans les lectures bibliques. Et dans ce récit du tombeau vide, ça court dans tous les sens : après avoir trouvé la pierre roulée, Marie-Madeleine court trouver Simon-Pierre et l’autre disciple que Jésus aimait. Et c’est à leur tour de se rendre au tombeau de Jésus en courant ensemble : Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre – forcément, il était plus jeune - et arriva le premier au tombeau.
Jésus les fait tous marcher d’ailleurs ! En effet, quel intérêt y a-t-il à aller voir un tombeau qui est vide ? Sauf que ce vide interroge parce que dans le tombeau, il y aurait dû y avoir le corps d’un mort. Et quand Marie-Madeleine arrive pour faire ce qui n’avait pas pu être fait le vendredi en fin d’après-midi, il n’est plus là, plus à l’endroit où elle avait vu qu’on l’avait déposé dans le tombeau. Simon-Pierre et Jean veulent voir le tombeau vide.
Dans les Actes des apôtres, la suite de l’évangile selon St Luc, on retrouve Simon-Pierre. Et là aussi, Jésus va lui jouer un drôle de tour. Pierre découvre que Jésus n’est pas seulement venu pour sauver le peuple d’Israël, même si c’était déjà beaucoup, il voulait aussi faire connaître son Père au reste de l’humanité, aux non-juifs. C’est ce qui arrive pour la première fois depuis Pâques, depuis la Pentecôte : le Seigneur lui demande de faire entrer dans son peuple ceux qu’il ne fallait pas fréquenter : des païens, des idolâtres, des polythéistes. Ici, un romain, autrement dit un étranger, et qui, en plus, occupe son pays. C’est un soldat, un militaire, et même un centurion. Il commande un groupe d’une centaine de soldats. C’est la rencontre improbable, inimaginable, au-delà de tous les préjugés. Je vous recommande de lire tout le chapitre 10 des Actes des apôtres. L’Esprit Saint a tout organisé et Simon-Pierre est obligé de bouleverser toutes les grilles de lecture et d’interprétation qu’il connaissait. Il est obligé de changer de paradigme, de référentiel. Il est obligé par le Seigneur de revoir tous ses points de repères, et toutes les règles qui organisaient et sécurisaient sa vie et son quotidien, et sa vie de juif. Il dit au centurion Corneille : « En vérité, je le comprends, Dieu est impartial ; Il accueille, quelque soit la nation. » (Ac 10, 34b-35a). Cela fera écrire St Paul dans sa lettre aux Romains : « Entre les juifs et les païens, il n’y a pas de différence : tous ont le même Seigneur, généreux envers tous ceux qui l’invoquent. » (Rm 10,12) Avec la résurrection de Jésus, avec l’aide de l’Esprit St qui fait comprendre ce qui doit l’être car Jésus n’avait pas laissé un mode d’emploi précis pour ce qu’il y aurait à faire, Pierre a accepté de sortir du cadre pour appréhender la réalité autrement, la volonté et le projet de Dieu autrement.
Comme Simon et André, Jacques et Jean, Victor et Adrien ont été séduits par Jésus, et ont appris à mieux le connaître non seulement dans les évangiles et la Bible, mais aussi à travers la série The Chosen dont nous avons déjà projeté les 2 premières saisons à ND des Agnettes. On découvre des hommes et des femmes qui nous ressemblent au point que nous pouvons facilement nous identifier à eux. On voit comment leur vie change progressivement ou de façon plus rapide après leur rencontre avec Jésus. Quelque soit notre âge, il est vraiment possible de faire une rencontre personnelle avec Jésus, amicale, non pas comme avec un mort ou un fantôme, mais avec le Vivant.
Eucharistie
Le corps de Jésus n’est plus présent sur notre terre. Il a été ressuscité par Dieu. Ressuscité, il se manifeste avec les plaies de sa Passion : dans les mains, ses pieds et au niveau du coeur. Jésus continue de manger. Sans s’être caché, il se rend présent même dans une maison ou une pièce dont les portes et les fenêtres sont fermées. Et il est resté avec ses disciples quarante jours avant de monter au Ciel comme il l’avait annoncé, et surtout pour que l’Esprit du Père vienne sur ses apôtres.
Or, lors de son dernier repas, il a laissé un signe de sa présence : du pain, qui une fois que le St Esprit soit venu sur lui soit devenu le Corps du Christ, le Pain de Vie, le Pain du Ciel, pour nourrir nos vies de baptisés. Il sait que nous avons besoin de concret, de toucher, de voir. Rappelons-nous la discussion avec St Thomas à ce sujet. Nous faisons l’expérience de la prière aussi avec nos 5 sens. Le sacrement du Corps et du Sang du Seigneur Jésus est un autre mode de sa présence. Quand le prêtre dit « Le Corps du Christ », il faut un acte de foi qui dépasse notre intelligence et les apparences pour dire « Amen ! Je crois ! Je fais confiance! »
Ac 10, 34a.37-43 ; Ps 117 ; Col 3, 1-4 ; Jn 20, 1-9
P. Olivier Joncour