Jésus par Syméon et Anne Homélie Présentation de Jésus au Temple (2.02.2020)

Présentation de Jésus au Temple dim 2 février 2020 St Pierre St Paul Colombes

Jésus, par Syméon et Anne

Marie et Joseph accomplissent ce que la Loi demandent le 40° jour après la naissance d’un enfant en offrant deux tourterelles ou un couple de colombes. Nous aussi, combien de fois nous arrive-t-il de faire ce que l’on nous demande, car cela se fait, car il ne peut pas en être autrement. Et c’est là qu’il se passe quelque chose de nouveau, d’inattendu. On dira « un moment de grâce », une rencontre inoubliable, d’une telle intensité qu’on n’oubliera pas les impressions, ni les regards, ni les paroles qui viennent se graver si facilement dans notre mémoire et notre coeur. Une rencontre transformante, avec un avant et un après.

Dans cet acte ordinaire, courant pour un jeune couple juif, ce n’est pas la voix divine du Père qui vient désigner son Fils bien-aimé sur lequel descendrait alors l’Esprit St sous la forme d’une colombe. Ce n’est pas non plus un coup de tonnerre, ni un éclair qui viendrait déchirer le ciel. Pourtant, c’est la présence divine qui entre dans le Temple, comme la nuée dans celui construit par Salomon. Ce couple avec le nouveau-né se retrouve face à un homme âgé et une femme de 84 ans. Comme Marie et Joseph, nous pouvons avoir de l’admiration pour la patience et la fidélité de Syméon et d’Anne par rapport à leur attente de la réalisation de la promesse du Seigneur, ainsi que leur docilité à l’Esprit Saint. Pour ces deux-là, successivement, il se passe aussi quelque chose de fort à cet instant, tant extérieurement qu’intérieurement !

Syméon, d'une part, a vu Dieu le Fils, sans mourir. Il l’a porté dans ses mains. Le Divin, l’In-visible, l’In-fini, était dans ses mains. L’infiniment grand s’est fait petit. Il est présent dans le corps de ce petit garçon de 40 jours, de presque six semaines. Quelle est la consolation qu'il attendait? Rappelons-nous la deuxième partie du prophète Isaïe (40-55) qui commence ainsi : "Consolez, consolez mon peuple", ce peuple qui est en exil à Babylone.
En prenant l'enfant Jésus dans ses bras, Syméon nous apprend comment communier. Il reçoit le Corps du Christ avec précaution, avec délicatesse, avec tendresse, avec joie, avec respect. Soyons-y aussi attentifs pour celles et ceux qui communient dans la main. De plus, cette inspirée de Syméon a été reprise par l'Eglise dans la prière du soir, les complies, juste avant de se coucher.

Anne, dont le prénom signifie "la grâce", d'autre part, est située dans le peuple d'Israël : elle est la fille de Phanuel ("la Face de Dieu"), de la tribu d'Aser. C'est une des rares femmes prophètes de la Bible. Ici, la femme âgée s’adresse à la plus jeune, à la jeune mère, et nous plonge dans ce que celle-ci vivra plus d’une trentaine d’années plus tard au pied de la croix, annonçant la Passion et la crucifixion du Fils, et donc le salut du peuple d'Israël et de toutes les nations.

Ces deux personnes, très âgées pour l’époque, doivent nous rendre encore plus attentifs à la parole de celles que nous connaissons, de celles qui n’ont pas de famille, de celles qui sont isolées, ou loin de leurs enfants ou petits-enfants, et à la complémentarité des différentes générations, comme le Pape François aime le rappeler.

Cette fête de la Chandeleur en lien avec les chandelles que l'on porte en procession est en lien avec Celui qui est Lumière du Monde. Dans l’évangile selon St Jean, Jésus est désigné ainsi 18 fois, dont 5 dans le prologue de l’Evangile (1, 4.5.7.8.9), 2 au chapitre 11 (v. 9.10) et 3 au 12 (v. 35.36.46) [et aussi 3, 19.20.21. 5,35 . 8,12 . 9,5] Ce n'est pas sans nous rappeler la promesse entendue dans le livre du prophète Isaïe : "Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière." (9,1a) Comme baptisés, nous participons à sa Lumière comme Jésus le dit dans l'extrait du sermon sur la montagne que nous écouterons dimanche prochain (Mt 5, 13-16).

Ml 3, 1-4 ; Ps 23 ; He 2, 14-18 ; Lc 2, 22-40

P Olivier Joncour