Après les déceptions, une nouvelle opportunité Homélie 27° dim TO A (8.10.2023)

Dimanche 8 octobre 2023 27° dim TO A ND des Agnettes, Gennevilliers

Après les déceptions, une nouvelle opportunité

Dans l’Evangile, le comportement des vignerons qui s’accaparent la vigne qui ne leur appartient pas ressemble aux anarchistes avant l’heure, eux qui crient « Ni Dieu ni maître ». Pour les vignerons, ce serait l’ordre inverse mais avec le même résultat « Ni Maître sur terre, ni Dieu au ciel, ni son Fils » aurait-on envie d’ajouter !

Malgré les grands rêves de Dieu, il est confronté à la réalité et connaît des déceptions :

- pour Dieu, c’est que son peuple avec lequel il avait conclu une alliance qui lui tourne le dos, qui se tourne vers des statues de pierre ;

- pour Jésus, c’est que ses disciples ne comprennent pas la logique inversée des béatitudes (Mt 5, 1-12a) et du Royaume de Dieu par rapport au monde ; c’est que les pharisiens et que les docteurs de la Loi de Moïse, on dirait aujourd’hui les experts de la Loi qui avaient toutes les cartes en main pour faire le lien entre ce que les prophètes d’Israël avaient annoncé et ce que Jésus disait et faisait, qu’il était le Messie annoncé

- pour des parents, c’est que leurs enfants ne réussissent pas leurs études et donc n’aient pas un avenir qui leur permettra de de vivre correctement

- pour un curé, c’est de voir que des personnes s’éloignent de la foi et de l’Église.

- pour un couple, c’est une infidélité, une incompréhension, la difficulté de demander pardonner ou de donner son pardon à l’autre.

- Pour un chef d’entreprise, c’est de devoir licencier voire de faire faillite.

Le chant du bien-aimé nous fait penser au livre biblique le plus inattendu de la Bible, celui où Dieu n’est jamais nommé, celui est qui est le plus centré sur l’amour passionné entre un bien-aimé et sa bien-aimé : le cantiques des cantiques, éloge de l’amour d’un couple, comparaison de l’Alliance entre Dieu et son peuple.

Ici la bien-aimée n’est pas une femme, mais une vigne. C’est une réalité bien connue en Israël. C’est une des réalités à laquelle la descendance d’Abraham est comparée. Mais c’est surtout pour mieux mettre en valeur le travail du vigneron toute l’année. Jésus reprendra cette comparaison dans son discours final après son la Cène pour expliquer que son Père travaille toujours et que ses disciples ne peuvent pas porter de fruits sans être connectés, branchés sur lui (cf Jn 15, 1-9).

Nous comprenons que malgré l’espérance d’avoir de beaux fruits, car il avait mis le paquet, le maître n’a trouvé que des mauvais. Au lieu du droit, il a trouvé l’iniquité ; au lieu de la justice, il a trouvé les cris de détresse.

Comme Il est déçu, Il fait enlever tous les signes visibles extérieurs de sa protection : il enlève la clôture, il ouvre une brèche dans son mur. Il arrête de l’entretenir, de tailler ses branches. Des ronces vont pousser. Elle ne sera plus arrosée.

L’extrait du psaume est un résumé de l’histoire du peuple juif depuis sa sortie d’Egypte. Le psalmiste interroge son Seigneur. Il lui pose des questions. Ce qui est intéressant dans son comportement, c’est que, comme il ne comprend pas, il pose la question au Seigneur : pourquoi …? Le psalmiste Lui demande de revenir et de changer de comportement. Il croit que c’est possible pour Dieu. Il est dans l’espérance qu’il sera exaucé et que cela pourra arriver.

Dieu donne une nouvelle opportunité, une nouvelle chance

Mais le Seigneur n’en reste pas là, sur une défaite, sur un échec. Il donne une nouvelle chance. Il a envoyé son Fils. Il ouvre une nouvelle porte, comme celles du tombeau de Jésus qu’il a ouvertes le troisième jour après sa mort sur la croix. Combien de nouvelles opportunités et de chances a-t-Il données et donne-t-Il encore pour que nous puissions porter de beaux fruits ? Relisons la Bible et notre vie avec ce paradigme que Celui qui a tout créé par amour se réjouit de ce qui se passe de bien, de beau, de vrai, de généreux, et que, même ce que nous pensons, disons, faisons ou pas qui Le déçoit provoque son amour en nous tendant une nouvelle perche, en nous tendant à nouveau la main, en ouvrant une fenêtre ou un porte dans un mur, en traçant un chemin dans un désert, en faisant jaillir une source comme à la grotte de Massabielle là où il n’y en avait pas. Notre Dieu est grandiose. Notre Dieu est amoureux et Il veut nous permettre de réussir grâce à Lui malgré nos bêtises. Notre Dieu est si merveilleux !

Is 5, 1-7 ; Ps 79 ; Ph 4, 6-9 ; Mt 21, 33-43

P. Olivier Joncour

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