Rien ne se passe comme prévu Homélie 6° dim TO B (14.02.2021)
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Dimanche 14 février 2021 6° dim TO B St Jean des G Entrée en catéchuménat Whendy et Dominique
Avez-vous remarqué qu’il y a eu des distanciations physiques à toutes les époques ? A celle de Moïse où un lépreux habitera à l’écart; son habitation sera hors du camp, à celle de Jésus ou au Moyen Âge à celle de St François d’Assise qui a embrassé un lépreux ce qui le dégoûtait et qui va changer sa vie, en 1918 pour la grippe espagnole ou depuis un an pour le coronavirus. Si rien ne se passe comme prévu, nous verrons que nous découvrons beaucoup de choses sur Jésus.
1) Rien ne se passe comme prévu !
Alors que le lépreux aurait dû crier Impur impur pour signaler sa présence, il ne dit rien. Alors qu’il aurait dû rester à distance de Jésus, il vint auprès de lui.
Alors que Jésus n’aurait jamais dû toucher le lépreux risquant d’attraper la lèpre et en même temps de devenir impur, il le toucha.
Une fois guéri, alors que Jésus demande à l’homme de se taire et d’aller se montrer au prêtre pour qu’il constate la guérison et l’intègre à nouveau dans les activités humaines, au contraire, l’homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle.
Alors que l’homme aurait dû offrir un sacrifice pour sa purification, il ne le fait pas.
Alors que Jésus demande à l’homme d’accomplir la Loi de Moïse, il fait ce que Jésus ne demandera à ses disciples et aux apôtres qu’après sa résurrection !
Alors que Jésus voudrait continuer son ministère comme il l’avait prévu dans les villes, cela lui est impossible : il est obligé de rester à l’écart, dans des endroits déserts.
Dans ce récit, nous sommes très loin du « Faites tout ce qu’il vous dira » que Marie, sa mère avait dit aux serviteurs lors du mariage à Cana (Jn 2, 1-12).
C’est parfois ce qui se passe dans les couples quand chacun ne veut en faire qu’à sa tête, ou cherche à avoir raison ou à l’emporter sur l’autre, ou à avoir le dernier mot. Ou lorsque le bébé qui a grandi commence à dire non à ses parents pour se démarquer d’eux. Pas encore le cas de Mathias ni d’Aline qui sera baptisée après la messe. Ou à l’adolescence, souvent par esprit de contradiction, pour s’affirmer face à ses parents, pour les tester, pour vérifier si ce qu’ils disent important est vraiment important, s’ils le défendent, s’ils le vivent.
Ou par révolte comme Adam et Eve au jardin qui ont préféré écouter la voix du serpent que celle du Seigneur Dieu (cf Gn 3) comme nous l'avons entendu cette semaine. Ou ceux qui pensent mieux savoir par eux-mêmes jusqu’à s’entêter sans vouloir reconnaître qu’ils ont tort par orgueil, à cause de leur amour propre.
2) Que découvrons-nous sur Jésus ?
- N’importe qui peut lui parler. Que l’on soit en bonne santé ou malade.
- Jésus ne se tient pas à distance du lépreux : il n’a pas un mouvement de recul alors qu’il sait qu’il aurait pu être contaminé.
- Il écoute ce qu’on lui dit et il prend au sérieux la personne qui lui demande quelque chose si c’est important pour elle.
- S’il le veut, Jésus répond favorablement à la prière si elle est demandée avec foi.
- Il exprime sa volonté je le veux et donne un ordre qui est clair : sois purifié. Sa parole est efficace, comme lors qu’il a chassé l’esprit impur de l’homme de la synagogue de Capharnaüm. Sa parole rend la santé et une vie normale : il fut guéri. Immédiatement. Instantanément.
- Jésus est libre : il ne respecte pas les gestes barrières de l’époque : il touche le lépreux. L’impureté des autres, ici liée à la maladie, ne lui fait pas peur.
- Ici, Jésus demande à l’homme guéri de faire ce que la Loi de Moïse demande : comme juif, Jésus respecte la foi juive, ses pratiques et ce que Dieu son Père avait demandé de faire à son peuple, sans court-circuiter les prêtres chargés de reconnaître la guérison.
- En restant à l’écart des villes et de la foule, Jésus ne veut pas qu’on se trompe sur lui, sur son identité : il n’est pas un guérisseur de plus. Il est le Messie qui agit au nom de son Père du Ciel et qui est Dieu lui-même. Il est le Sauveur, celui qui donne sa vie pour le monde par amour, pour le réconcilier avec Dieu et lui donner la Vie.
Whendy et Dominique, vous vous êtes approchées de Jésus. Restez proches de Lui. Fréquentez-Le. Parlez-Lui comme avec un ami à qui on peut tout dire. Sa Parole donne beaucoup de joie et de bonheur. C’est un chemin de vie qui fait grandir. Aimez-Le. Il a déjà tout fait pour vous. Faites votre part et demandez-Lui de faire ce que vous ne pouvez pas faire par vous-mêmes et votre volonté.
Lv 13, 1-2.45-46 ; Ps 101 ; 1 Co 10,31 - 11,1 ; Mc 1, 40-45
P. Olivier Joncour