Naaman guéri, et le Samaritain purifié et sauvé Homélie 28° dim TO C (9.10.2022)
-
Dimanche 9 octobre 2022 28° dim TO C Ste Marie-Madeleine, Gennevilliers Messe en famille
Naaman guéri, et le Samaritain purifié et sauvé
/image%2F1489074%2F20221013%2Fob_d442e2_cb829d45971de0811761e39b60fa3221.jpg%26q%3D0%26b%3D1%26p%3D0%26a%3D0)
Commençons par regarder une carte : le Jourdain est la rivière dans laquelle Naaman s'est plongé sept fois. C'est au niveau de Jéricho que les hébreux l'ont traversé pour entrer dans la Terre que le Seigneur avait donné à Abraham et sa descendance (cf Josué). C'est dans ses eaux que Jésus a été baptisé par Jean ainsi que tous ceux qui avait entendu le dernier prophète invitant les juifs à se préparer à la venue du Messie par un baptême de conversion dans l'eau (Lc 3, 21-22). En venant de la Galilée au nord depuis les villes autour du lac de Tibériade et pour aller vers Jérusalem qui se trouve en Judée, Jésus doit passer par la Samarie. Cette rencontre a lieu à la frontière de la Galilée et de la Samarie.
Quel est le point commun entre Naaman et les dix hommes venus vers Jésus?
-> Ils sont tous lépreux. La lèpre est une maladie de peau très contagieuse. C'est pourquoi ils restent à distance de Jésus. J'en profite pour préciser que les hébreux ne sont pas lépreux. Les hébreux sont les juifs qui sont partis d'Egypte libérés de l'esclavage par le Seigneur sous la conduite de Moïse.
Que disent les dix lépreux à Jésus?
-> "Jésus, maître, prend pitié de nous" A un mot près - maître -, c'est bien ce que nous avons dit au début de la messe ! Autrement dit, les dix malades lui disent : "Intéresse-toi à nous alors que nous sommes exclus !" Peut-être que c'est ce qui arrive aussi à certains dans la cour de récréation ... Vous n'êtes pas seul(e) ! Jésus vous connaît ! Les lépreux lui disent : "Viens agir dans notre vie !" "Viens changer notre vie !" "Fais quelque chose ! Transforme nos vies en mieux !"
Comment ont-ils été guéris?
De son côté, Naaman s'est plongé sept fois dans le Jourdain. Pour lui, cela paraissait trop facile alors que c'était un homme fort, un homme de guerre. Il voulait quelque chose de plus difficile jusqu'au moment où une jeune servante lui a dit de commencer par les choses faciles que le prophète Elisée lui avait demandées. Ce serait la preuve qu'il faisait confiance à Dieu. Il a donc obéi à la parole d'Elisée. Il n'y a pas eu de formule magique, mais la foi, la confiance en Dieu. Rappelons-nous que le verbe grec "baptiser" se traduit par "plonger". C'était déjà comme une annonce, une préfiguration du baptême par Jean le Baptiste puis celui "au nom du Père et du Fils et du St Esprit" (cf Mt 28,19b).
Du côté des dix lépreux, Jésus n'a pas fait de geste ni prononcé de parole de guérison. Ils ont fait confiance à la Parole de Dieu. Ils ont écouté la parole de Jésus, un ordre : "Allez vous montrer aux prêtres !" A Jérusalem, au Temple pour qu'ils fassent constater leur guérison pour être à nouveau réincorporés, réintégrés parmi les autres croyants. Ils sont partis encore malades, sans être guéris. La guérison s'est passée à distance. Ils se sont mis en route alors qu'ils n'étaient pas encore guéris. Là aussi, ils ont commencé par ce qui est simple, quitte à comprendre plus tard.
Parmi les dix, il y a un original. Il a désobéit à ce que Jésus a ordonné. Il n'est pas aller se montrer aux prêtres à Jérusalem. Il est revenu sur ses pas glorifier Dieu à pleine voix. Il chante très fort : "Gloire à Dieu !" comme nous avons pu le faire après le "Seigneur, prends pitié". Il revient donc vers Jésus. Il se prosterne à ses pieds. Il s'exprime avec son corps, avec un très grand respect. Ainsi, il considère Jésus comme Dieu. Il rend grâce à Dieu.
La grâce, c'est la même racine que "gratuit". C'est 0 euro, 0 dollar. C'est cadeau, c'est donné ! et faire preuve de gratitude, c'est prendre conscience de qui est l'auteur du don lorsque j'en suis le bénéficiaire. Le contraire, c'est l'ingratitude, quand on se dit "c'est normal", c'est l'attitude d'un enfant gâté, pourri. Tout lui est dû !
En grec? Eucharistie est un autre nom de la messe, du Corps du Christ. C'est le sacrement de la messe. Rappelons-nous le récit de la Cène, le dernier dîner de Jésus, le soir du Jeudi saint : "Jésus prit le pain, ayant rendu grâce, il le rompit et le leur donna en disant" (Lc 22,19a). Lors de la messe, nous remercions Dieu d'avoir sauvé les hommes parce que Jésus nous a aimés en donnant sa vie sur la croix, c'est la troisième partie de la messe.
Qu'est-ce qu'un Samaritain? C'est un habitant de la Samarie qui est encadré au nord par la Galilée, et au sud par la Judée. Dans la Bible juive, ils ne reconnaissent que les 5 premiers livres de la Bible, la Torah, la Loi. Et Jésus est étonné qu'il n'y en ait eu qu'un sur les dix qui aurait été guéri. Est-ce que cela n'aurait pas fonctionné pour les neuf autres ? D'ailleurs, selon vous que sont devenus les 9 autres?
- ils sont rentrés chez eux
- ils ont continué vers Jérusalem voire les prêtres
- ils sont allés au restaurant fêter leur guérison
St Luc ne nous dit rien. Jésus est dans l'étonnement, dans l'émerveillement et l'admiration de la foi de cet homme.
Alors, après la guérison de Naaman, quelle est la nouveauté? Il renonce à ses dieux, au polythéisme et il choisit le Seigneur, le Dieu unique d'Israël.
Et après la guérison du Samaritain revenu se prosterner aux pieds de Jésus? Ce dernier lui dit "relève-toi", autrement dit "mets-toi debout !", "ressuscite !". Puis "va !" : c'est un envoi en mission, comme à la fin de la messe. Et enfin, "ta foi t'a sauvé". La foi, c'est la confiance en Dieu le Père, en Jésus son Fils et en l'Esprit Saint. Qu'est-ce que le salut ? C'est participer à la vie divine, à la vie éternelle.
Pour lui, tout a commencé par la guérison de sa peau au niveau du corps. Et à la fin, il est passé au salut, au niveau de l'âme et du coeur. Que veut dire "Iéshouah", Jésus? Cela se traduit par le Seigneur sauve : son nom est son programme. Paul écrivait : "je supporte tout pour ceux que Dieu a choisis, afin qu'ils obtiennent eux aussi, le salut qui est dans le Christ Jésus, avec la gloire éternelle".
Au début de la messe, j'ai chanté "Viens à la rencontre de Jésus" invitant les 3° années, puis les 2° et enfin les 1° année. Dans toute rencontre, on peut soit rester à distance, par curiosité, sans s'engager, un peu méfiant, en observateur extérieur, soit à proximité en voulant se rapprocher, en réduisant l'écart physique, intellectuel et spirituel. On veut devenir l'ami, le familier de Jésus. On est devenu un frère, une soeur adoptés par Dieu le Père. C'est passer du temps avec lui. C'est avoir l'envie de lui ressembler, de l'écouter. La fascination et l'attirance pour Jésus font naître le désir de mieux le connaître. Ce n'est possible que si on se jette à l'eau, de la tête au pied, totalement, complètement.
En conclusion, grâce à ce Samaritain, nous avons pu parcourir le déroulement de la messe :
- nous avons reçu une invitation à venir rencontrer le Seigneur qui nous invite, comme ce SMS envoyé par Sr Marie-Françoise
- nous adresser à Jésus comme les lépreux : "Seigneur, prend pitié"
- chanter comme le Samaritain guéri : "Gloire à Dieu"
- Jésus nous parle : écoutons-Le
- comme le Samaritain, nous mettons notre foi en Jésus, c'est notre réponse par le "Je crois en Dieu"
- comme le Samaritain qui rend grâce à Dieu, nous remercions le Seigneur
- Jésus nous envoie en mission pour témoigner, pour raconter les Bonnes Nouvelles vécues qui nous ont transformés !
2 R 5, 14-17 ; Ps 97 ; 2 Tim 2, 8-13 ; Lc 17, 11-19
P. Olivier Joncour