Du mariage et des charismes Homélie, 2° dim TO C (16.01.2022)

Dimanche 16 janvier 2022 2° dim TO C St Jean des Grésillons Gennevilliers

Du mariage et des charismes

7 sacrements

Nous pourrions commencer une série d'homélie sur les 7 sacrements, en commençant la deuxième après celle de dimanche dernier où Jean annonçait le baptême dans l’Esprit et le feu donné par Jésus. Ce dimanche, c’est le mariage, le sacrement de l’Alliance entre l’homme et la femme qui prend pour exemple celle entre le Christ et l’Église. En février, ce sera le sacrement des malades. Le jeudi saint, ce sera celui de l’ordre avec le diaconat ; le dimanche du bon berger, avec l’épiscopat et le presbytérat ; à la Pentecôte, la confirmation, au dimanche du St Sacrement l’Eucharistie. Le pardon de Dieu ? Ce sera fin mars, le 4° dimanche du carême.

Que découvrons-nous sur le Seigneur dans ce récit des noces de Cana ?

A Cana, Marie, Jésus, serviteurs eau vin

- Jésus écoute Marie sa mère. Normal ! c'est son fils par rapport à sa mère, même s'il a 30 ans ! Chacun à sa place. Marie a vu les manques, ici celui de vin. Elle en informe son fils. Marie met dans le coup les serviteurs pour qu’ils prennent leur part et fassent confiance à cet invité particulier qui n’est ni de la famille du marié ni de la mariée. Et il fait sa part avec l’aide des serviteurs.

- Le Seigneur ne fait pas des miracles pour faire des miracles, ni pour faire un spectacle extraordinaire, ni pour en mettre plein la vue. Il a agi de telle sorte que l’on puisse découvrir QUI il est vraiment grâce à ce que son Père lui permet de faire pour les hommes, ici pour ce mariage.

- Il y a au moins deux raisons de nous étonner :

1) l’eau est changée en vin. Un liquide en un autre liquide sans ajout comme un sirop de grenadine. On passe de l’eau des purifications des 6 jarres, comme l’eau du baptême de Jean pour ceux qui voulaient revenir au Seigneur et préparer sa venue, au vin des noces, qui fait penser à celui du dernier repas de Jésus, le repas pascal juif, le Séder, où il proclamera que c’est son sang, sa vie donnée.

2) Le vin nouveau est meilleur que le vin qui avait été servi en premier : c’est l’étonnement du maître du repas, l’organisateur chargé de la logistique : Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. La nouvelle Alliance en Jésus est meilleure que la première.

- Même célibataire, Jésus est heureux de participer à un mariage. Même si, aujourd’hui, il y a peu de risque de manquer, c’est une bonne chose d’inviter Marie et Jésus à son mariage. Pourquoi ? Non pas pour qu’ils en soient spectateurs, même s’ils sont heureux d’être témoins de l’engagement, mais aussi pour être des participants. Comment aident-ils les couples ? Ils sont là quand il y a une crise, un manque, un cap à passer, …

- Qu’est-ce qu’un mariage ? Dans le judaïsme, l’union de l’homme et de la femme prend pour modèle l’Alliance entre Dieu et le peuple d’Israël. Dans la foi chrétienne, c’est l’alliance entre le Christ et l’Église (cf Ep 5), entre l’Epoux et l’Epouse, qui sert le modèle, comme vie donnée, offerte à l’autre en toute liberté, dans la fidélité, pour toute la vie et pour porter des fruits.

Qu’est-ce que la grâce du sacrement du mariage ? Qu’est-ce que cela change pour les deux baptisés ? Le jour J, les deux aimants-aimés sont comme l’eau qui sert à remplir les jarres. Et c’est cette eau, leurs vies, leur amour, leur relation, leurs projets de couple et de famille que le Seigneur change en très bon vin, avec son aide, pour être une boisson qu’ils n’auraient jamais pu devenir sans Lui ! Et cela prend du temps, comme une bonne bouteille de Bordeaux qui vieillit en cave avant de la boire et de la déguster.

 

Les dons de la grâce, les charismes, sont nombreux écrivait St Paul. Jésus a eu besoin des serviteurs pour aller chercher l’eau. Ils ont obéi même s’ils ne comprenaient pas tout. Il a encore besoin de nous aujourd’hui. Et le Seigneur répartit ses dons pour que l’Église puisse vivre de façon équilibrée les 5 essentiels : en interne la prière, la formation, la fraternité, mais aussi tournée vers l’extérieur dans le service des autres notamment des plus petits, des plus fragiles, et dans le témoignage de notre rencontre avec le Christ Jésus et de nos vies transformées.

Quel est le défi pour notre Eglise ? Il s’agit de passer d’une Eglise où l’on appelle à un service, en ayant l’impression qu’il faille mettre un nom en face d’un service, à une Eglise des charismes. De quoi s’agit-il ? Il s’agit de prendre en compte d’abord les dons des personnes et leur proposer le service qui les aidera à grandir. Il s’agit, pour soi et les autres, de repérer quel talent venant de l’Esprit St Il nous a donné ? Où est-ce que je me sens à l’aise ? Qu’est-ce qui me passionne ? Quelles compétences ai-je acquises et fait grandir ? Qu’est-ce que le Seigneur m’a fait comprendre par la prière, une situation ou la parole d’un autre ?

Vivre un service, même petit, humble discret permet de sentir que l’on appartient à la communauté, pour que chacun se sente acteur et responsable, solidaire avec les autres frères et sœurs dans l’Église-famille. Et on découvre de nouvelles capacités qui nous font grandir.

En conclusion, Dieu donne pour que nous puissions grandir et faire grandir, donner et nous donner ! C’est valable aussi bien dans le mariage que dans un service dans l’Église ou en dehors. N’ayons pas peur ! Allons-y !

Is 62, 1-5 ; Ps 95 ; 1 Co 12, 4-11 ; Jn 2, 1-11
P. Olivier Joncour

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