Le Père fait grandir Homélie 11° dimanche du temps ordinaire B (16.06.2017)
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Dimanche 17 juin 11° dim TO B St Pierre St Paul, Colombes, Fête des pères
Le Père fait grandir
A la question du garçon de 7-8 ans à l’un de ses parents pour savoir comment les mamans font les bébés, combien ont entendu que c’est le papa qui dépose une petite graine dans le ventre de la maman. A cet âge-là, le garçon se satisfait de cette réponse et le comment cela se fait ne l’intéresse pas. Il a compris que le père engendre la vie. Et quand il entend Jésus appeler Dieu son Père et notre Père, il en conclut que sans Dieu qui donne la vie par l’amour de ses parents, il ne serait pas là. Nous sommes désirés et attendus par notre Père.
Il y a des points communs entre les deux paraboles : il y est question d’une graine. Les deux grandissent sans que l’homme n’y soit pour quelque chose. Jésus utilise cette même image pour parler du règne de Dieu.
Les différences sont plus nombreuses et montrent un point d’insistance original sur le Règne de Dieu. Dans la première, c’est un homme qui sème et Dieu qui fait le reste du travail, notamment par l’intermédiaire de ce qu’Il a créé au commencement : la terre, la pluie, la chaleur du soleil, et selon les lois qu’Il a données à la nature. Il y a donc un travail conjoint de l’homme et de Dieu. « Tu es béni, Seigneur, Dieu de l’univers, Toi qui nous donnes ce pain, fruit de la terre et du travail des hommes. » « Tu es béni, Seigneur, Dieu de l’univers, Toi qui nous donnes ce vin, fruit de la vigne et du travail des hommes. » Quand les hommes pensent rentabilité, efficacité et productivité, Dieu pense plutôt à la fécondité. C’est le mystère du développement de la graine : avec des joies et des peines.
La fécondité du grain est interne : un seul grain va donner une multitude de grains qui sont dans l’épi. La fécondité de la graine de moutarde est externe : elle devient un arbre sur les branches duquel des oiseaux viennent se poser, se reposer, faire leur nid pour y vivre. Il devient un lieu de vie. Nous sommes ces oiseaux qui venons vivre sur les branches de cet arbre. Nos chants, la qualité de notre vie ensemble, le sens du service des plus petits que nous, la joie de nous rencontrer dans la diversité de nos origines, de nos manières de prier, et aussi de nous porter dans la prière les uns les autres, le goût du sel et la lumière que le Seigneur donne à nos vies et à notre témoignage peut donner envie à d’autres oiseaux de se rapprocher du grand arbre de la croix qui a reverdi, et surtout de Jésus, Celui qui a les bras ouverts pour nous accueillir comme nous sommes, avec bienveillance, avec simplicité, avec joie, avec bonheur, avec amour.
Pourquoi Jésus fait-il une distinction entre la foule à qui il raconte les paraboles et ses disciples auxquels il donnait l’explication ? La différence, c’est que les disciples sont ceux qui ont fait un pas de plus par rapport à Jésus : ils ont choisi de Le suivre. Ils se sont levé et se sont mis en route. Ils ont quitté leur zone de confort et de sécurité. Ils ont renoncé à une grand part de leur volonté personnelle.
Pourquoi peut-on grandir toute sa vie ?
L’observation du cycle des saisons indique qu’après une phase de croissance et de développement, il y en a une autre de diminution. Le développement corporel, intellectuel et biologique commence dès l’enfance, se poursuit de façon originale à la puberté et à l’adolescence et continue lors des premières années de la vie adulte. La courbe est ascendante jusqu’au milieu de la vie puis s’inverse pour diminuer, comme on voit se tasser des personnes qui vieillissent, perdre quelques centimètres. Après l’été vient l’automne et l’hiver.
Pour les disciples-missionnaires de Jésus, si cette relation personnelle est nourrie avec Lui, par la prière, la Parole de Dieu, le service des autres, les sacrements, la rencontre et le témoignage de sa foi et de son espérance, en paroles et par des actes, alors la logique du Règne de Dieu grandit en lui, progresse, se fortifie, et se dilate à tous les aspects de sa vie. Et comme dans les deux paraboles, le Seigneur agit de jour comme de nuit, nous ne le savons pas toujours comment, mais il travaille.
Finalement, le plan divin du Père se poursuit car Jésus continue d’annoncer la Parole. Et nous demandons au Seigneur son aide et que son règne vienne, que sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel pour qu’Il grandisse en nous et entre nous. En choisissant Jésus comme le n°1 dans nos vies, notre être intérieur continuera à grandir, à se développer, à progresser. Nous sommes faits pour la vie, une vie en croissance dans une Eglise en croissance. Demandons à Dieu notre Père d’être un exemple pour tous les pères de famille et chaque père spirituel.
Ez 17, 22-24 ; Ps 91 ; 2 Co 5, 6-10 ; Mc 4, 26-34
P. Olivier Joncour
Samedi 16.06 messe préparée par les organisateurs du Pélé des pères