Consolations Homélie 2° dim Avent B (6.12.2020)
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Dimanche 6 décembre 2020 2° dim Avent B ND des Agnette et Ste Marie-Madeleine, Gennevilliers
Consolations
Avec ces temps difficiles et éprouvants tant physiquement que psychologiquement, il est bon d’entendre des paroles de consolation, d’encouragement et de réconfort. Nous en avons besoin. Ces dernières semaines, dans deux vidéos, Sr Thérèse d’abord, 4 jeunes qui participent aux maraudes le jeudi soir ensuite dimanche dernier nous ont dit comment ils vivaient le confinement et comment ils vivent au service des autres. Mais ce dimanche, c’est le Seigneur qui nous réconforte par des paroles à différentes étapes de l’Alliance avec son peuple.
Alors que son peuple est en exil à Babylone, le Seigneur demande qu’on le console. Nous sommes au début de la deuxième partie du livre du prophète Isaïe qui commence par ces Consolez, consolez mon peuple. Or, cette consolation pour les juifs en exil va passer par un païen, un roi, dénommé Cyrus qui va autoriser le retour des exilés dans la terre d’Israël (cf Is 44,24 – 45,8) en -538. C’est comme lorsque nous sommes désespérés, éprouvés, loin des personnes que nous aimons, qui sont habituellement des points d’appui, des aides, des personnes de confiance sur laquelle nous savons qu’ils sont là, quoi qu’il arrive. D’ailleurs, à certains moments, nous avons été les bénéficiaires, tandis qu’à d’autres, le Seigneur se sert de nous pour réconforter ceux qui en ont besoin, que nous le sachions ou pas.
Ce Cyrus, à la fin du chap 44 et au début du 45, le Seigneur l’appelle même son « Messie » (45,1). C’est inouï, inattendu que Dieu choisisse un non-juif et lui donne son Esprit St pour être son « Messie ». On se rappelle que Jésus parle de l’Esprit St comme le Paraclet, l’Avocat qui prend notre défense, le Consolateur qui vient nous parler au coeur, qui nous rejoint là où nous en avons besoin. Et nous, nous consolons par des paroles. Actuellement, c’est plus difficile de consoler en prenant une personne dans ses bras. Aujourd’hui, notre consolation passe par notre présence, silencieuse.
Avoir une consolation, dans le registre de St Ignace de Loyola, dont certains ont peut-être suivi une retraite selon les « Exercices Spirituels », c’est une grâce reçue qui comble la personne qui la reçoit. Ce n’est rien de moins qu’une visite de l’Esprit St dans l’âme humaine, le moment où Dieu vient revivifier le dynamisme intérieur d’une personne. C’est le contraire d’une désolation. Il y a des consolation qui alternent avec des désolations. Dans la consolation, le Seigneur donne un renouveau.
Dans le commencement de l’Evangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu, selon St Marc, la consolation, c’est d’entendre qu’il existe une Bonne nouvelle, , cette expression venant déjà deux fois chez Isaïe : Monte sur une haute montagne, toi qui portes la bonne nouvelle à Sion. Élève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem. Ici, c’est un Evangile, celui de Jésus, Christ, Fils de Dieu. Dieu n’a pas oublié sa promesse. C’est une nouvelle étape dans la relation du Seigneur avec son peuple. Après les appels nombreux des prophètes, y compris par la bouche de Jean le baptiseur dans l’eau du Jourdain, il envoie son Fils au combat, au front contre le mal, contre l’égoïsme, contre les malédictions qu’on nous jette ou qu’on s’attribue. Gardons en mémoire son ultime combat contre le malin qui l’a fait condamné à mort et crucifié. Mais Son Père ne l’a pas oublié ni abandonné. Il l’a réveillé du sommeil de la mort. La douleur de de la maladie, de la douleur, du rejet n’auront jamais le dernier mot. Les épreuves ont une fin : de même que l’esclavage en Egypte a eu une fin, l’exil à Babylone a eu une fin, restons dans l’espérance, la pandémie du Coronavirus aura aussi une fin.
Le Jourdain, dans la mémoire des juifs, c’est avant tout la frontière par la-quelle leurs ancêtres sont entrés en cette terre donnée à Abraham, après qu’ils aient marché pendant 40 ans au désert, guidés par Moïse. Et c’est là que Jean, âgé de 6 mois de plus que son cousin Jésus, lance un appel à la conversion pour que les juifs soient fidèles à la Loi et les Prophètes. Avec Isaïe, Jean est un des prophètes du 1° Avent, cette 1° venue du Seigneur. Il est le Messager : il est porteur d’un message qui n’est pas de lui, mais qui est pour d’autres. Il le porte, il le dit, il le clame, il le crie. Il est un haut-parleur.
Quel est cet Evangile ? C’est la Bonne Nouvelle que la conversion est possible et que le pardon de nos péchés par Dieu n’est pas une illusion mais possible et réel. Pas seulement pour quelques-uns mais bien pour tout Israël. Et c’est bien ce que toute la Judée et tous les habitants de Jérusalem ont compris en venant sur les rives du Jourdain. Et depuis Pâques, pour tous !
Une autre Bonne Nouvelle, c’est que Dieu n’oublie pas ses promesses et qu’Il les réalise, même si nous avons l’impression qu’il tarde, c’est qu’Il patiente pour mieux nous laisser le temps de nous préparer.
L’Evangile de Dieu, finalement, c’est Jésus lui-même, une personne que l’on peut rencontrer, aimer, servir, écouter, prier, remercier, adorer, et aussi crucifier, persécuter, blesser en le reniant comme Simon-Pierre. En tant que Christ, c’est-à-dire comme celui sur qui l’Esprit St est descendu pour en faire le Messie, le Christ après le baptême de Jean (1,10) et ce que Simon-Pierre professera au moment où Jésus demandait qui Il était (8,29). Lisons en 2 semaines l’Evangile de St Marc : 1 chapitre par jour. Dans 16 jours, nous aurons fini !
Is 40, 1-5.9-11 ; Ps 84 ; 2 P 3, 8-14 ; Mc 1, 1-8
P. Olivier Joncour