L'attente de l'Absent Homélie du 1° dim Avent B (29.11.2020)

Dimanche 29 novembre 2020 1° dim Avent B St Jean des Grésillons Gennevilliers

L'attente de l'Absent

La première lecture et le psaume sont des prières qui ont des points communs.

Dans chacune d’elles, le priant dit au Seigneur qui Il est pour lui : notre père est répété deux fois au début et à la fin de l’extrait, mais aussi Notre-rédempteur-depuis-toujours pour le prophète, le Berger d’Israël et le Dieu de l’Univers, pour le psalmiste. Et nous, quand nous prions, commençons-nous par dire au Seigneur qui Il est pour nous ? Non pas qu’Il se limite à la manière dont nous Le désignons, mais pour nous rappeler ce qu’Il a fait pour moi, pour nous. En sachant que cela peut évoluer dans une vie en fonction de ce que nous vivons.

Présenter à Dieu nos Pourquoi ? dans la prière

Ensuite, par deux fois, le prophète Isaïe interroge Dieu dans sa prière. Il lui demande « Pourquoi … ? » Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de tes chemins ? Pourquoi laisser nos cœurs s’endurcir et ne plus te craindre ? et ce n’est pas un blasphème. Le croyant a besoin de formuler ce qu’il ne comprend pas, de le déposer aux pieds du Seigneur, et de Lui exprimer son incompréhension pour que le Seigneur lui explique ce qui lui échappe.

Face au silence assourdissant de Dieu qui ne répond, face à son absence, face au manque de sa présence, les juifs sont désorientés et déboussolés. Habituellement, l’aiguille aimanté de la boussole indique le nord. Là, l’aiguille tourne en rond et ne s’arrête pas. Elle est comme folle. Et le croyant est paniqué. Il ne sait pas à quoi ni à qui se raccrocher. Tous ses repères habituels ont disparu. L’explication est pourtant claire : c’est la conséquence du péché, de la rupture de l’alliance avec Dieu.

Le psalmiste implore le Seigneur de revenir à Lui. Il lui demande sa protection, d’être le soutien de sa vie. Et il est vraiment possible de prendre appui sur le Seigneur, comme une maison bâtie sur le rocher (cf Mt 7, 24-25).

le potier qui travaille l'argile

Le Seigneur n’abandonne pas celui qui l’implore et qui crie vers Lui. Avez-vous entendu le maintenant qui marque une nouveauté, une réponse de Celui qui était appelé au secours : maintenant, Seigneur, c’est toi notre père. Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes : nous sommes tous l’ouvrage de ta main. La relation a été renouvelée. Le Créateur est reconnu comme un Père qui donne la vie, qui engendre, qui façonne, qui éduque. La comparaison de l’argile éveille en nous la création d’Adam, le boueux que le Potier divin a créé avec la poussière tirée du sol mélangée avec de l’eau (cf Gn 2,7a). Le Seigneur reprendra cette comparaison du travail du potier chez le prophète Jérémie pour lui faire comprendre qu’il sculpte, qu’il y a des échecs, mais qu’Il ne se décourage et qu’il est prêt à recommencer, à donner une nouvelle chance (cf Jr 18,4).

Pendant des siècles, les juifs ont attendu la venue du Messie annoncée par les prophètes. Ils ignoraient en effet le jour et l’heure. Dans l’extrait de l’évangile de ce dimanche, Jésus annonce sa seconde venue. Mais nous ignorons le jour et l’heure. C’est pourquoi, l’attitude à laquelle il nous invite est de veiller. Ce verbe est répété quatre fois en quatre versets ! Autrement dit, l’Avent n’est pas la préparation de la Nativité, un événement passé, mais d’un événement à venir. Nous devons donc être tendus vers l’à-venir. Car l’homme parti en voyage dont il est question, c’est bien Jésus qui a été élevé à la droite de Dieu le Père le quarantième jour après sa résurrection, d’où il reviendra. Et les serviteurs, ce sont les disciples, les apôtres, et finalement chaque membre vivant de l’Église, de son Corps auxquels il confie une mission : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et demandé au portier de veiller. Alors, comme le portier, restons vigilants, veillons.

Finalement, de même que nous attendions avec beaucoup d’impatience la reprise des messes depuis la Toussaint, non seulement pour être entre nous, mais aussi pour nous laisser enseigner par le Christ et communier au Corps du Christ, crucifié et ressuscité, jusqu’à ce qu’il vienne. Nous avons expérimenté le manque des autres et le manque du sacrement. Alors gardons ce désir de cette seconde venue du Christ Jésus.

Is 63, 16b-17.19b . 64, 2b-7 ; Ps 79 ; 1 Co 1, 3-9 ; Mc 13, 33-37

P. Olivier Joncour

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