Celui qui a annulé la dette de 60 millions Homélie 24° dimanche Temps ordinaire A (7.09.2017)

Dimanche 17 septembre 2017 24° dim TO A, St Etienne St Henri Colombes, messe de rentrée

Celui qui a annulé la dette de 60 millions

Voyage du Pape François en Colombie (septembre 2017)

Lors de son voyage en Colombie la semaine dernière, le Pape François a entendu le témoignage d’une femme qui avait pardonné ceux qui avaient torturé et tué des membres de sa famille. Où a-t-elle puisé une telle force ? N’est-ce pas la même que Jésus lorsqu’il dit alors qu’il était crucifié : « Père, pardonne-leur » (Lc 23,34).

Jésus sur la croix : "Père, pardonne-leur. Ils ne savent pas ce qu'ils font." (Luc 23,34)

Alors que Simon-Pierre voulait montrer une bonne volonté, comme une manière de se surpasser en pardonnant jusqu’à sept fois, ce qui est difficile déjà atteindre quand il faut pardonner un mal qui se répète, un péché qui est devenu une habitude ou qui se prolonge. Or, dans la Bible, le chiffre sept est celui de la plénitude, autrement dit, c’est plus qu’un nombre de fois, c’est symboliquement la perfection. Donc, quand Jésus lui

pardonner jusqu'à 70 fois 7 fois

demande d’aller jusqu’à 70 fois 7 fois, il veut nous faire comprendre que ce n’est pas avec nos seules forces humaines que c’est possible : c’est divin, c’est sur-naturel. C’est la leçon de la parabole. Mesurons-nous le fossé entre les 60 millions de pièces d’argent d’un côté, et les 100 de l’autre ? L’annulation de la dette des 60 millions, c’est comme des parents qui savent, dès la naissance d’un enfant, que ce qu’ils vont faire pour lui, ils ne lui demanderont jamais de les rembourser. En fait, le seul moyen de continuer dans la vie, n’est-ce pas de décider de donner à son tour, d’aimer sans attendre d’être aimé en retour, quantitativement et qualitativement. Qui est capable de remettre une telle somme de 60 millions de pièces ? Qui est capable de pardonner autant ? N’est-ce pas le Fils de Dieu qui a payé le prix de sa vie ? le prix du sang? qui a donné sa vie et pas celle d’un animal à sa place ?

Dans ce chapitre 18 de l’évangile de St Mt où Jésus parle de l’Eglise, de la communauté chrétienne, et des relations à avoir entre disciples, entre frères et sœurs, avec les exigences que cela peut avoir, y

accorder du pardon dans son couple

compris sur notre responsabilité par rapport aux autres, nul ne peut faire l’économie du pardon si nous voulons que la vie continue d’être possible. Je ne parierais pas beaucoup sur la durée de vie commune d’un couple qui ne se demanderait jamais pardon, ou d’une amitié entre deux personnes. Autant il y a des choses que nous pouvons faire par nous-mêmes, autant pour d’autres, nous ne pouvons que les demander à Dieu. C’est pourquoi, je vous donne rendez-vous vendredi 22 septembre pour prier ensemble pour la vie et tous les services et actions dans notre Eglise.

L’Eglise que nous voulons être, pour reprendre des points partagés lors de la 1° réunion de l’Equipe d’Animation Pastorale, n’est-ce pas plus de fraternité entre nous, avoir davantage le soucis des absents : les malades et les personnes âgées trop fatiguées ou trop dépendantes, car leurs forces physiques diminuent ; avoir plus de confiance dans la prière en nous appuyant sur celle des différents groupes qui existent : les laudes avant la messe de semaine, le chapelet, le rosaire, l’adoration du St Sacrement, le groupe du Renouveau, Evangélio ce groupe de louange que des jeunes de la paroisse vont commencer le 7 octobre, le chemin de croix du vendredi, ceux qui font oraison dans le silence de leur cœur, ceux qui participent à la messe de semaine, ceux qui méditent un passage biblique.

Pourquoi avons-nous pris 5 ans à réfléchir, à discuter, à défendre le projet Valmy devenu la Maison paroissiale St Jean-Paul II ? Pour endetter la paroisse ? Pour uniquement se réunir et brasser des idées qui ne se concrétisent jamais ? Non ! C’est pour avoir un lieu accueillant en Cœur de ville, pour développer « une vie motivée par l’essentiel » (Rick Warren), pour aider des disciples de Jésus le Christ à grandir. Être disciple, c’est être en formation permanente ! Savez-vous d’ailleurs que le meilleur est encore à venir ! « Je fais le rêve d’une communauté transformée où chacun puisse grandir dans la foi avec d’autres, en trouvant un équilibre entre prière et service des autres, et la joie de faire connaître ce Dieu qui nous aime » (BIP n°90, édito).

Imaginez notre Eglise : je vois une pépinière pour de jeunes pousses, les néophytes. Je vois une crèche pour l’enfant Jésus né à Bethléem mais aussi pour permettre à chaque nouveau-né de grandir sous le regard bienveillant de Dieu. Je vois une start-up pour développer des projets innovants pour annoncer la BN de Jésus, et témoigner de Jésus mort et ressuscité. Je vois une école de la foi, une école du service, une école de la mission et du témoignage. Je vois une auberge de pèlerins où l’on arrive fatigués, où l’on se restaure, on y reprend des forces, se repose – je n’ai pas dit qu’il fallait dormir pendant l’homélie - avant de repartir pour l’étape suivante. Je vois un incubateur de vocations à la sainteté. Est-ce que vous voyez tout cela ? Peut-être pas encore. Mais nous pourrons en reparler dans deux ou trois ans

Dans le film "L’Apôtre" (de Cheyenne Carron), un film inspiré d'une histoire vraie qui va être le point de départ d’un jeune musulman vers Jésus mort et ressuscité et vers sa famille qu’est l’Eglise, le pardon d’un prêtre au meurtrier de sa sœur. Ce qui fait des disciples du Christ des témoins crédibles, c'est non seulement de pardonner en paroles mais aussi en actes.

Si 27,30 - 28,7 ; Ps 102 ; Rm 14, 7-9 ; Mt 18, 21-35

P. Olivier Joncour

L'apôtre de Cheyenne Carron

L'apôtre de Cheyenne Carron

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