Rêves de rentrée Homélie 23° dimanche du temps ordinaire A (10.09.2017)

Dimanche 10 septembre 2017 23° dim TO A St PP Colombes, messe de rentrée

Rêves de rentrée

Voici un courrier reçu par une compagnie d’assurances : « Monsieur, j’ai heurté une voiture stationnée et je me suis bien gardé de me faire connaître auprès du propriétaire de la voiture. J’espère que vous serez content de moi et que vous pourrez m’accorder une réduction et bonus. » Comment vivons-nous en société?

Dans ce chapitre 18 de l’évangile de St Mt, Jésus parle de l’Eglise, de la communauté chrétienne, et des relations à avoir entre disciples, et même entre frères et sœurs, avec les exigences que cela peut avoir, y compris sur notre responsabilité par rapport aux autres quand ils ne suivent pas une logique de vie, mais aussi sur la puissance de la prière à plusieurs, ce qui ne veut pas dire que la prière individuelle n’a pas d’effet. Nous essaierons de le mettre en place dans notre communauté cette année. Je vous donne rendez-vous vendredi 22 septembre pour prier ensemble pour la vie et tous les services et actions dans notre Eglise.

L’expression 2 ou 3 revient plusieurs fois dans ce texte. Jésus nous indique une manière de faire : si nous n’y arrivons pas seul, essayons à plusieurs ! Et c’est difficile seul, osons-nous compter sur Dieu ? Osons-nous compter sur les autres ? Avons-nous conscience que les autres comptent sur nous ? Et laissons pas tomber les bras : rappelons-nous le passage biblique où tant que Moïse avait les bras levés, les juifs étaient vainqueurs. Et alors qu’il était fatigué, deux personnes sont venues lui soutenir les bras levés. Il en va de la ténacité, de la persévérance… Rappelons-nous que « le diable est dans le découragement ». Avons-nous bien mesuré la portée de certaines paroles de Jésus qui nous dit que ce que nous commençons ici sur terre, notamment toute démarche de réconciliation, aura des effets au Ciel ! Jésus nous donne un mode d’emploi de la vie en Eglise. St Paul dans le bref passage cité de la lettre aux Romains, aussi.

L’Eglise que nous voulons être, pour reprendre des points partagés mardi dernier en Equipe d’Animation Pastorale, n’est-ce pas plus de fraternité entre nous c'est-à-dire au-delà des personnes que nous connaissons, et avoir davantage le soucis des absents : les malades et les personnes âgées trop fatiguées ou trop dépendantes, car leurs forces physiques diminuent ; avoir plus de confiance dans la prière en nous appuyant sur celle des différents groupes qui existent : les laudes avant la messe de semaine, le chapelet, le rosaire, l’adoration du St Sacrement, le groupe du Renouveau, Evangélio ce groupe de louange que des jeunes de la paroisse vont commencer le 7 octobre, le chemin de croix du vendredi, ceux qui font oraison dans le silence de leur cœur, ceux qui participent à la messe de semaine, ceux qui méditent un passage biblique.

Pourquoi avons-nous pris 5 ans à réfléchir, à discuter, à défendre le projet Valmy devenu la Maison paroissiale St Jean-Paul II ? Pour endetter la paroisse ? Pour uniquement se réunir et brasser des idées qui ne se concrétisent jamais ? Non ! C’est pour avoir un lieu accueillant en Cœur de ville, pour développer « une vie motivée par l’essentiel » (Rick Warren), pour aider des disciples de Jésus le Christ à grandir. Être disciple, c’est être en formation permanente ! Savez-vous d’ailleurs que le meilleur est encore à venir ! « Je fais le rêve d’une communauté transformée où chacun puisse grandir dans la foi avec d’autres, en trouvant un équilibre entre prière et service des autres, et la joie de faire connaître ce Dieu qui nous aime » (BIP n°90, édito).

Imaginez notre Eglise : je vois une pépinière pour de jeunes pousses, les néophytes. Je vois une crèche pour l’enfant Jésus mais aussi pour permettre à chaque nouveau-né de grandir sous le regard bienveillant de Dieu. Je vois une start-up pour développer des projets innovants pour annoncer la BN de Jésus, et témoigner de Jésus mort et ressuscité. Je vois une école de la foi, une école du service, une école de la mission et du témoignage. Je vois une auberge de pèlerins où l’on arrive fatigués, où l’on se restaure, on y reprend des forces, se repose – je n’ai pas dit qu’il fallait dormir pendant l’homélie - avant de repartir pour l’étape suivante. Je vois un incubateur de vocations à la sainteté. Est-ce que vous voyez tout cela ? Peut-être pas encore. Mais nous pourrons en reparler dans deux ou trois ans.

En venant prier le Seigneur aujourd’hui, en chantant sa gloire, en lui rendant grâce, nous avons répondu à l’invitation du psalmiste : venez crions de joie pour le Seigneur. Allons jusqu’à Lui en rendant grâce, par nos hymne de fête, acclamons-le ! C’est pour cela qu’il est important d’avoir de beaux chants, joyeux, avec des paroles qui nous aident à prier et qui ouvrent nos cœurs au Dieu vivant. Le psalmiste nous aide aussi à prendre conscience que nous prions aussi avec notre corps comme nos frères et sœurs d’Afrique le font plus facilement que d’autres : inclinez-vous, prosternez-vous. Notre corps peut exprimer ce que nous avons dans le cœur. Le langage du corps peut nous aider à trouver l’attitude juste devant le Seigneur.

Ez 33, 7-9 ; Ps 94 ; Rm 13, 8-10 ; Mt 18, 15-20

P. Olivier Joncour