Des coups durs et des rêves Homélie 22° dim TO A(3.09.2013)
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Dimanche 3 septembre 2023 22° dim TO A Gennevilliers
Des coups durs et des rêves
Dans nos vies, il y a de l'amour, des coups durs et des rêves. Le prophète Jérémie parle de sa relation avec le Seigneur avec des mots d’une relation amoureuse, comme un coup de foudre. Il a été séduit par Lui ! Qui a eu un coup de coeur pour le Seigneur ? Comment vous a-t-Il séduit comme tant d’hommes et de femmes dans la Bible ? Tout est bousculé, tout est bouleversé. On est prêt à tout. On est fou aux yeux des autres !
Comme pour Jérémie, au bout d’un certain temps, il peut y avoir des déceptions, des échecs, des difficultés. Mais qui n’en a pas ? Dans quel domaine n’en existe-t-il pas ? Le Seigneur n’a pas dit que ce serait facile. Demandons au prophète Elie persécuté par Jézabel et qui voulait se laisser mourir (cf 1 R 19). Demandons à Jonas dont Dieu fait réussir la mission alors qu’il met tout son coeur à la faire rater. Demandons à Marie, à Simon-Pierre, à Paul de Tarse. Demandons à St François d’Assise qui a presque été exclu de l’ordre des franciscains qu’il avait créé. Demandons à Ste Bernadette Soubirous qui a eu du mal à convaincre et qui a été humiliée par les sœurs à Nevers, ou encore la petite Thérèse qui a connu une nuit de la foi. Il y en a un qui en a bavé et qui n’a pas été épargné, c’est Jésus-Christ en personne ! « Il est venu chez lui et les siens ne l’ont pas reçu » ! (Jn 1,11) Et même ceux qui l’ont reconnu comme le Messie annoncé par les prophètes d’Israël, et comme le Fils de Dieu fait homme, ils lui ont mis des bâtons dans les roues car ils ne voyaient pas les choses selon le point de vue de Dieu, mais des hommes. Passe derrière moi, Satan, [...] tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes.
Dans la contradiction, dans l’adversité, dans l’opposition, dans la raillerie et les moqueries, le Seigneur nous purifie des succès antérieurs : ce ne sont pas les nôtres mais c’étaient les siens. Après la mort de Moïse juste avant d’entrer en terre de Canaan, c’est au tour de Josué de prendre sa suite. Et pour dire combien le Seigneur sait que ce ne sera pas facile, il répète trois fois à Josué : « Sois fort et prend courage » (Jos 1, 6.7.9). C’était le thème des pélés des hommes qui a eu lieu début juillet. Et c’est celui des femmes qui aura lieu à la fin du mois. Le Pape François l’a répété aux jeunes à la messe finale des JMJ à Lisbonne : « N’ayez pas peur ! » Pourquoi ? Jésus est là.
Cette semaine, nous avons fêté le 60° anniversaire du discours si inspirant du pasteur Martin Luther King « I have a dream ».
1) Quel est mon rêve pour cette année ? Quel est ce rêve que nous avons envie que le Seigneur nous aide à rendre réel cette année où il veut nous bénir ? Qu’aimerions-nous vivre cette année dans le domaine de notre foi ? Et comme disciple-missionnaire de Jésus ?
Disons à notre voisin/voisine : « Le Seigneur te bénit. Il veut le meilleur pour toi. Il veut te combler de ses bienfaits, ne l’oublie jamais ». Maintenant, écoutons notre voisine ou notre voisine nous le dire. // Maintenant, disons ensemble : Le Seigneur me bénit. Le Seigneur veut mon bien. « Pour moi, il a fait pour moi des merveilles et, pour vous, il fera de même. »
2) Quel est notre rêve pour notre paroisse ? Dans les services ou les groupes dans lesquels beaucoup sont impliqués ? Et chaque dimanche, lorsqu’Il nous rassemble pour Le chanter, pour reconnaître que Jésus est notre Sauveur, pour Le glorifier, L’écouter, pour le prier, pour laisser grandir en nous l’action de grâce, pour Le laisser exercer sa puissance dans nos faiblesses et nos blessures en tous genres, pour nous laisser envoyés dans le monde témoigner des merveilles qu’Il fait et prendre soin des blessés de la vie, Avez-vous remarqué combien nous avons besoin les uns des autres pour grandir, pour être fortifiés, pour être encouragés, pour être bénis, pour aimer et être aimés, pour mettre nos talents et nos charismes à son service dans nos différents lieux de vie : à la maison, au travail, dans une association, à l’école, au collège ou au lycée, dans les transports, dans nos activités sportives ou de loisirs. Nous sommes une grande famille que le Seigneur a réunie en nous prenant dans le monde entier, pour être signe de la fraternité humaine universelle.
3) Enfin la troisième question à laquelle on ne pense pas : quel est le rêve que le Seigneur fait pour moi ? Il permet que chacun ait sa place dans notre famille-Eglise, que chacun puisse grandir et que notre communauté reste toujours ouverte et accueillante. Et nous ne devons pas oublier que nous ne sommes pas faits pour rester ensemble mais que l’Église est pour ceux qui n’y sont pas, que par notre présence, nos paroles, nos décisions, nos actes, nos sourires, nos visages, nos mains sont un reflet de la lumière et de l’amour pour chaque enfant, chaque femme, chaque homme pour qui Jésus a donné sa vie sur la croix. De même que Jésus a offert sa vie entre les mains de son Père, offrons-Lui notre travail à partir de ce que la Création nous donne, et qui sont résumés par le pain et le vin, offrons-Lui nos vies, consacrons-nous au Sacré Coeur de Jésus pour aimer comme Lui, laissons-nous être transformés dans et par cette rencontre personnelle vécue dans la prière personnelle, ainsi que par l’Esprit qui nous rend saints. Car nous ne sommes pas que des bénéficiaires de la grâce de Dieu mais aussi les vecteurs, les porteurs, témoins parfois dans le silence d’une présence, ou dans un geste gratuit et désintéressé, ou dans une parole et des mots où le Seigneur se sert de notre bouche pour parler à d’autres.
Dans les épreuves, nous ne sommes jamais seuls. Un frère Une sœur. Jésus aussi. L’Esprit St en nous également. N'ayons pas peur de rêver et de vivre ce que le Seigneur rêve pour nous !
Jr 20, 7-9 ; Ps 62 ; Rm 12, 1-2 ; Mt 16, 21-27
P. Olivier Joncour