Le prochain de l'homme blessé Homélie 15° dim TO C (14.07.2019)

Dimanche 14 juillet 2019 15° dim TO C St Etienne St Henri St Pierre St Paul, Colombes

Le prochain de l'homme blessé

divinités de la mythologie grecque

Avec les mythologies païennes, les hommes répondaient à leurs peurs, à leurs angoisses, aux phénomènes naturelles inexpliquées en imaginant et en y associant une divinité ; c’était rassurant de penser que des êtres contrôlaient ce que les hommes ne pouvaient pas : le vent, la mer, la guerre, etc. Pour séduire et se mettre dans la poche la divinité dont ils avaient besoin alors, ils offraient des sacrifices pour acheter, pour mériter ce qu’ils espéraient que la divinité correspondante pourrait leur donner.

Dieu se révèle aux hommes

Dans la révélation du Dieu d’Abraham, de Moïse et de Jésus, l’être humain n’a pas à chercher qui est Dieu. C’est Dieu qui révèle Qui Il est en entrant relation avec des personnes de l’histoire, en vivant une alliance avec un peuple qu’il a choisi, la descendance d’Abraham, avant de l’élargir à toute l’humanité. Dans sa pédagogie, le Seigneur est un guide sûr. Autrement dit, le Seigneur ne dit pas : « Imagine-moi, invente-moi, rêve-moi ». Il a dit : « Ecoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est l’unique. » (Dt 6,4) Et aujourd’hui, toujours dans le 5° livre de la Bible : Ecoute la voix du Seigneur ton Dieu.

Le serpent vient présenter une offre séduisante à la femme

Et Moïse de répondre aux objections qu’il a dû entendre murmurées par ses coreligionnaires, ces objections qui découragent et qui nous masquent ce que le Seigneur veut nous dire pour notre bien, ces objections qui nous arrangent bien quand on ne veut pas mettre en pratique ce que nous savons qui fait vivre en grand alors qu’une autre voix, celle du malin, nous souffle à l’oreille des propositions qui sont alléchantes et séduisantes mais qui sont en fait des mirages mortels, comme le serpent l’a fait avec Eve au jardin d’Eden (cf Gn 3). Alors, Moïse nous demande : « Aujourd’hui, écouterez-vous sa Parole ? Ne fermez pas votre coeur, comme au désert, comme aux jours de tentation et de défi. » (Ps 94, 7c-8).

A sa manière aussi, dans une vision grandiose, St Paul situe le Christ Jésus dans le plan de Dieu le Père avant le commencement, avant la création du monde. Il exprime, à sa manière, le récit de la création en sept jour, le chapitre 1 de la Genèse. Ce que l’évangéliste St Jean reprendra avec d’autres mots dans les premières lignes de son Evangile, dans son prologue si célèbre (Jn 1, 1-14) : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui » jusqu’à « le Verbe s’est fait chair ». Il s’est fait homme. C’est inouï. Il s’est fait proche. Il s’est fait l’un de nous. Ce qui fera écrire toujours St Jean dans les premières lignes de sa première lettre, et j’attire votre attention sur les verbes qui sont liés au sens : « Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons. » (1 Jn 1,1)

Maison bâtie sur le roc vs sur le sable

Il ne s’agit pas seulement d’écouter, d’accueillir cette Parole qui nous est adressée, le Seigneur nous demande de la mettre en pratique, de la vivre, de l’appliquer, de la rendre réelle en actes. On se rappelle la conclusion du premier discours de Jésus sur la montagne avec l’histoire de la maison bâtie sur le sable et celle bâtie sur le roc (Mt 7, 24-27). Celui qui écoute sans mettre en pratique, et celui qui écoute et met en pratique.

A la question que nous nous posons tous de savoir comment vivre et comment bien vivre, même si c’est demandé de façon provocante par le docteur de la Loi, Jésus ne fait pas un grand traité théorique. Il ne parle pas avec des concepts. Il ne fait pas une leçon de morale. Il raconte une histoire avec un début, une situation où il est question de vie et de mort. Il présente différentes manières de se comporter face à cette situation et, enfin, il interroge celui qui avait posé la question pour savoir s’il a compris. Et voyant que c'est le cas, il l’invite à le vivre, à passer de l’intelligence, du raisonnement, de la tête au coeur, pour aller jusqu'aux actes par les mains.

parabole du bon Samaritain

Par le récit de la parabole dite du Bon Samaritain, le Christ relit aussi l’histoire de l’humanité (cf Grégoire de Nysse) : l’homme est blessé par le mal, par le péché, par la mort. Ceux qui connaissent la Loi, les commandements, peuvent devenir aveugles en ne considérant que Dieu, en respectant les commandements qui concernent la relation avec Dieu et en oubliant ceux qui concernent la relation avec les autres, avec celui qui est fragile, en manque, en insécurité, etc. Ce voyageur venu d’on ne sait où, celui qui ne détourne pas le regard, celui qui s’arrête, celui qui verse de l’huile et du vin sur les plaies, c’est Jésus qui est venu prendre soin de l’humanité blessée, à terre, agonisante, souffrante, prisonnière de ses douleurs, incapable de se relever.

Depuis qu’Il nous a remis debout, le Seigneur nous permet d’ouvrir notre propre chemin : Va, et toi aussi, fais de même. Chacun, chacune, à sa manière. Après avoir aidé chaque enfant à grandir, il s’agit bien pour ses parents de les laisser partir, de les laisser être envoyés. C’est une invitation à utiliser l'imagination de notre amour de manière créatrice pour trouver des manières d’agir dans l’esprit de Jésus et grâce à son Esprit.

Dt 30, 10-14 ; Ps 18 ; Col 1, 15-20 ; Lc 10, 25-37

OJ+

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