Les voyageurs Homélie 15° dim TO C (10.07.2022)

Dimanche 10 juillet 2022 15° dim TO C St Jean des Grésillons & Ste Marie-Madeleine Gennevilliers

Les voyageurs

C’est l’évangile des voyageurs : il y a celui qui va de Jérusalem à Jéricho qui est attaqué, la victime. Il y a ceux qui lui tendent un piège, qui l’attaquent, qui le blessent à mort et qui l’abandonnent. Il y a les deux qui sont reviennent de leur pèlerinage à Jérusalem, le prêtre et le lévite. Il y a celui qui est hérétique pour les juifs, un Samaritain dont les Juifs se tiennent à distance. Et enfin, il y a un aubergiste qui accueille les voyageurs.

1. Quelles sont les blessures de la victime ? Il y a les blessures visibles et celles intérieures, que personne ne voit et qui sont souvent plus douloureuses et profondes. Pour les blessures physiques, il faut aller aux urgences d’un hôpital pour qu’un médecin donne les soins nécessaires. Il y a les blessures psychologiques de l’esprit et les traumatismes psychiques du conscient et de l’inconscient à l’hôpital psychiatriques pour se reposer et recevoir le traitement adapté. Ce sont, enfin, les blessures spirituelles de l’âme : « l’hôpital de campagne » (Pape François), c’est l’Église pour que des frères et sœurs prient pour toi, pour qu’un prêtre donne des paroles de consolation - "Consolez, consolez mon peuple" (Is 40,1) - au nom du Seigneur, pour qu’il fasse découvrir comment le Seigneur a veillé sur toi, même si tu ne le sentais pas, même si tu n’en avais pas conscience sur le moment.

2. Qui sont les bandits, les agresseurs qui dépouillent et rouent de coups ? On les retrouve à toutes les époques. C’est le mari violent en paroles par des coups. C’est le parent qui agresse son ou ses enfants. C’est le frère et la soeur qui se disputent pour un héritage. Ce sont des frères et sœurs dans la foi qui sont jaloux des dons ou des charismes qu’ils n’ont pas. C’est celui qui maltraite, qui fait de fausses accusations et raconte des mensonges. A chaque fois, c’est le loup dans la bergerie : il abuse de son pouvoir, il abuse de la faiblesse des plus jeunes, des plus fragiles, des plus âgés : abus spirituels, abus sexuels. Faisons de nos familles et de nos institutions dont les écoles et l’Église des lieux sûrs.

3. Qui sont ceux qui voient l’homme blessé et qui changent de côté ? C’est le voisin qui ne veut pas entendre les cris ni les pleurs. C’est l’adulte de confiance qui ne veut pas entendre les confidences de la victime. C’est celui qui n’a pas de temps à perdre avec les blessés de la vie, avec les fragiles de notre société. Ce sont tous ceux qui fuient les situations qu’ils pensent insolubles. C’est chacun de nous à un moment de notre vie. Avec le coeur froid, indifférent et endurci.

4. Qui est le Samaritain qui fut saisi de compassion ? Qui s’approcha, et pansa les blessures en y versant de l’huile des malades et le vin de la Nouvelle Alliance ; puis il la chargea sur sa propre monture, la conduisit dans une auberge-Eglise et prit soin d’elle ? C’est Jésus, le bon berger qui a chargé la brebis perdue sur ses épaules (cf Lc 15,5).

Qui est le sauveteur de la vie biologique, naturelle du blessé ? C’est Celui qui voit l’homme blessé, qui agit dans la discrétion, qui ne se vante pas de ce qu’il a fait, qui ne cherche pas les honneurs ni à être reconnu pour ce qu’il a fait (cf Mt 6,2-4)

Qui est Celui qui a vu l’humanité blessée par l’ange qui s’est révolté contre Dieu ? Qui ne s’est pas détourné et s’est approché d’elle sans être effrayée par le visage tuméfié et méconnaissable, par les fractures et les blessures qui ne cicatrisaient pas ? C’est Jésus, vrai Dieu et vrai homme. C’est le Fils de Dieu fait homme.

Qui a vu l’humanité blessée et mourante et n’a pas détourné son regard alors qu’elle pensait pouvoir s’en sortir toute seule, se passer de Dieu, vivre sans Dieu ? C’est Jésus, le Sauveur, notre Rédempteur qui a payé la rançon de notre liberté en donnant sa vie par amour !

Qui est Celui qui nous a aimés infiniment sans poser de condition ? C’est Jésus qui nous a aimés et qui nous aime divinement !

A l’auberge, celui qui allait mourir a repris des forces. Il est revenu à la vie. Sa vie avait compté pour un autre : un inconnu s’était approché de lui et a agi avec un amour immense. Quelqu’un a posé un regard d’amour sur lui ! ‘Tu existes pour moi. « Tu as du prix à mes yeux »’ (Is 43,4)

Je vous ai proposé une lecture de cette parabole du Bon Samaritain. Je vous invite à lire l’interprétation qu’en fait le Pape François dans sa dernière encyclique Fratelli Tutti sur la fraternité universelle qu’il commente au deuxième chapitre (n°56-86).

En conclusion, quand nous sommes blessés, agonisant, le Seigneur a déjà envoyé son Fils nous sauver. Quelque soient les situations, Il nous enverra quelqu’un. Accueillons-le comme son envoyé. C'est l'histoire d'un curé dont le presbytère est en feu. Un de ses voisins lui dit : "Monsieur le curé, descendez, il y a le feu." et lui de répondre : "Dieu est avec moi. je ne crains rien" Puis ce sont les pompiers qui arrivent car ils ont été appelés en secours : "Monsieur le curé, sortez !" "Je n'ai pas peur : Dieu veille sur moi !" Il meurt carbonisé. Et devant le Seigneur, il lui fait le reproche de ne pas s'être occupé de lui. "Mais je t'ai envoyé un de tes voisins puis les pompiers !" Et chacun de nous peut être l’ambassadeur du Seigneur envoyé pour se faire proche du blessé, à condition que nous acceptions de sortir de chez nous, de sortir de de notre famille, de nos amis habituels, de l’Église. C’est bien la preuve que nous aurons entendu la Parole, qu’elle est vivante et qu’il est possible de la mettre en pratique, comme l’homme sage qui a construit sa maison sur le roc (cf Mt 7, 24).

Dt 30, 10-14 ; Ps 18 ; Col 1, 15-20 ; Lc 10, 25-37

OJ+

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