En formation continue Homélie 31° dim TO A (5.11.2023)
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Dimanche 5 novembre 2023 31° dim TO A St Jean des Grésillons Gennevilliers
En formation continue
Dans les quatre évangiles, nous voyons comment Jésus a formé progressivement ses disciples. Il donne davantage aux Douze qui deviendront les apôtres qu’aux foules. Le fait qu’ils passent beaucoup de temps leur a permis d’être ses familiers, ses proches, en partageant son quotidien pour qu’ils deviennent vraiment ceux par lesquels la mission qu’il avait reçue de son Père continue avec l’aide de l’Esprit Saint. Il a dit de grandes choses aux foules qui l’écoutait. Il donnait des précisions aux disciples dont les Douze, répondant à leurs questions lorsqu’ils n’étaient qu’entre eux. Je pense notamment à la première parabole que Jésus a racontée, celle du Semeur (Mt 13, 3-9), dont il a donné des explications aux disciples (Mt 13, 10-23).
Dans cette même dynamique, je suis heureux de voir que les catéchistes prennent une soirée ensemble tous les 2 mois pour préparer les réunions correspondantes avec les enfants du mercredi ou du samedi. Je me réjouis aussi de voir que les nouveaux accompagnateurs et accompagnatrices d’adultes qui demandent à se préparer au baptême ou à la confirmation et à la 1° communion prennent 3 soirées en 1 mois et demi pour acquérir les bases de la mission qu’ils ont accepté et qui leur confiée. En fait, pour grandir dans la foi, nous avons besoin de nous former. Et nous ne pouvons pas nous contenter de ce que nous avons appris dans notre enfance, d’un niveau CM2, même si c’était déjà important !
Avec la prière, le service des autres, la convivialité et le témoignage personnel de notre foi vécue et célébrée en Jésus qui a donné sa vie pour nos péchés, la formation est un des cinq piliers de toute vie de baptisé. Elle est indispensable. Et comme prêtre, je continue de lire des livres et de suivre des sessions de formation continue. Accepteriez-vous que votre médecin en reste uniquement à ce qu’il a appris lors de sa formation à l’université alors que la science et la recherche font de gros progrès.
Grâce aux lettres qu’il à écrites à des communautés chrétiennes auxquelles il avait donné les fondements de la foi, St Paul répond à de nouvelles questions qu’elles se posaient. d’abord il a commencé par les prendre au sérieux pour y répondre. A chaque fois, il s’est appuyé sur une vérité importante de la foi chrétienne et il a présenté les conséquences dans la vie quotidienne. C’est aussi ce que comme diacre et prêtres, nous essayons de faire chaque dimanche pendant l’homélie à partir des lectures bibliques proposées.
Aujourd’hui, j’ai envie de reprendre les mots de l’apôtre : voici pourquoi nous ne cessons de rendre grâce à Dieu : quand vous avez reçu la parole de Dieu que nous vous faisions entendre, vous l’avez accueillie pour ce qu’elle est réellement, non pas une parole d’hommes, mais la parole de Dieu qui est à l’œuvre en vous, les croyants. Et cette déclaration d’amour de Dieu pour chacune et chacun de nous a fait naître et grandir la foi dans vos coeurs. Et la prière si fervente est notre réponse personnelle et en Eglise. Notre prière dit combien Dieu est important pour nous.
Quel contraste au contraire avec ce que Jésus dit à ses disciples sur les pharisiens qui disent et commentent la Loi mais qui ne la mettent pas en pratique. Il est très sévère avec eux ! Et c’est bien le risque pour tout prédicateur qui sait qu’il annonce toujours plus grand que ce qu’il vit mais qu’il doit progresser et continue à se laisser modeler et façonner par la Parole lue et méditée dans la Bible et les évangiles.
A ce sujet, je voudrais faire connaître la note de la Commission doctrinale des évêques de France sur les écrits de l’Italienne Maria Valtorta du XX° S. En effet, constatant un succès croissant de ses écrits, les évêques de France ont publié le 29 septembre 2021 une note pour rappeler que le Vatican a demandé en de ne pas lire son livre « L’Evangile tel qu’il m’a été révélé » qui raconte des détails et des anecdotes sur la vie de Jésus absents des Evangiles. Le problème est souligné par l’épiscopat : « des fidèles de bonne foi supposent que cette œuvre est approuvée par l’Église. » Au contraire, « un jugement clair » en défaveur de ce livre a déjà été prononcé par Rome, le 16 décembre 1959. Cette désapprobation a été renouvelée le 31 janvier 1985 par le Cardinal Joseph Ratzinger, qui était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Il avait fait exiger auprès de l’éditeur le 6 mai 1992, « de ne pas publier les écrits de Maria Valtorta sans indiquer explicitement qu’ils ne sont pas d’origine surnaturelle ». C'est-à-dire que ce n'est pas un écrit inspiré par l'Esprit Saint. En effet, pour les chrétiens, la révélation de Dieu est terminée. Il a tout dit en son Fils Jésus-Christ. Le futur Pape Benoît XVI précisait que ses écrits « doivent être considérées simplement comme les formes littéraires dont s’est servi l’auteur pour raconter, à sa manière, la vie de Jésus. »
Pour conclure, revenons-en à la première lecture avec une étonnante affirmation dans le 1° Testament comme une pierre d'attente, une préparation à ce que Jésus révélera à ses disciples dans sa prière (Mt 6) et dans sa prière sacerdotale (Jn 17) : Et nous, n’avons-nous pas tous un seul Père? Il est aux cieux et nous a envoyé son Fils pour nous nous sauver et nous idre combien Il nous aimait, et son Esprit qui divinise et sanctifie pour nous apprendre à vivre en soeurs et frères, ses enfants bien aimés.
Ml 1, 14b-2,2b.8-10 ; Ps 130 ; 1 Th 2, 7b-9.13 ; Mt 23, 1-12
P. Olivier Joncour
Note de la Commission doctrinale des évêques de France sur les écrits de Maria Valtorta