Une Eglise de bergers et de Marie

Mardi 1° janvier 2019 Ste Marie, Mère de Dieu St Pierre St Paul de Colombes

Journée mondiale de la paix

Une Eglise de bergers et de Marie

Les anges viennent de prévenir les bergers de la naissance du Sauveur, du Messie. Nous allons analyser ce qui se passe ensuite qui est riche d’enseignement pour nous en ce premier jour de l’année :

Les bergers se hâtèrent d’aller à Bethléem

les bergers vont à la crèche en toute hâte

Comme Marie s’était rendue en toute hâte chez Elisabeth (Lc 1,39), après l’annonciation, les bergers en font autant. Il y a des nouvelles qu’on veut vérifier mais surtout partager avec ceux qui en sont les bénéficiaires.

Nous aurions aussi accouru à la crèche, pas celles de nos églises ou de nos maisons, mais la première, l’unique à Bethléem. Car le chant des anges était magnifique, leur voix si claire, leurs paroles impressionnantes : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime » (Lc 2,14). Avez-vous remarqué que nous sommes dans la logique de la création (Gn 1, 1-31), tant au commencement qu’après le déluge (Gn 9, 8-17) : le ciel et la terre, Dieu et les hommes. Et alors que certains auraient pu s’attendre à la colère divine à cause de nos péchés, du mal que nous disons ou faisons et du bien que nous ne faisons pas, personnellement et à plusieurs, il est ici au contraire question de la paix, cette paix qui traverse l’ère messianique : le Prince de la Paix (Is 9,5c) annoncé par Isaïe n’est pas né dans la capitale, à Jérusalem dont le nom hébreu contient le mot ShaLoM, la paix, mais à Bethléem.

Les bergers découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire.

L'enfant dans la mangeoire, signe donné par les anges aux bergers

C’est le signe qui avait été annoncé aux bergers. Signe d’un Dieu qui se fait tout petit, fragile, vulnérable. Signe de la présence d’un Dieu humble, qui se fait pauvre, qui se fait bébé, enfant, sans parole, dont la proximité nous suffit, dont l’amour est infini.

Nous faisons aussi des découvertes sur Marie, sur Joseph et sur Jésus. Combien d’annonces des prophètes commencent à se réaliser. Et combien d’autres vont être confirmées dans les trois années de la vie publique de Jésus, durant sa passion, lors de sa crucifixion et y compris dans sa résurrection d’entre les morts !

Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant.

Pour Marie et Joseph, les  bergers débarquent de nulle part. C’est pourquoi, ils sont bien obligés de leur donner une explication. Là aussi, le Seigneur vient confirmer ce qu’il avait déjà annoncé à Marie et à Joseph lors de leurs annonciations respectives (Lc 1, 26-38 et Mt 1, 18-25). Et eux ne l’entendent plus seulement de la voix d’un ange, mais de la bouche de ces bergers anonymes, de ceux qui exerçaient la même activité que le jeune David (1 S 16, 11a) et que celui qui se proclamera le Bon berger (Jn 10, 11) venu chercher la brebis perdue d’Israël (cf Lc 15, 1-7).

Nous aussi, il faut parfois que nous entendions plusieurs fois la même chose, à des moments et dans des situations différentes, mais redites pour que nous comprenions ce que le Seigneur voulait nous dire dès la première fois.

Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers.
Le témoignage des bergers provoque l’étonnement : savons-nous reconnaître ce qui est extra-ordinaire, ce qui dépasse l’entendement, ce que le Seigneur fait de merveilleux, …? Ne sommes-nous, comme des enfants gâtés, à réagir comme si c’était un dû et en oubliant que c’est un cadeau, car nous nous habituons … Nous nous habituons... N’avons-nous pas perdu l’esprit d’enfance ? Ne nous laissons pas voler la joie de Noël ni celle de l’Evangile !

Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur.

Marie méditait ces événements et ces paroles dans son coeur

Méditons, ruminons, relisons, relions des événements, des paroles, avec des mots crochets, avec un visuel, une couleur, … Pour cela, encore faut-il se mettre à l’écart, faire silence, ouvrir sa Bible, invoquer l’Esprit Saint et laissons-nous enseigner par le Christ Jésus comme les disciples d’Emmaüs (Lc 24,27).

Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé.

Cette rencontre a transformé ces bergers. Leurs coeurs éclatent en prière : ils rendent gloire à Dieu, comme les anges. Ils chantent les merveilles de Dieu par des psaumes ou des prières improvisées.

Nous aussi nous allons repartir à la fin de la messe, mais dans quel état d’esprit pour commencer cette année ? Certains, comme Marie, avec une Parole de Dieu dans le coeur. D'autres comme les bergers, avec le coeur en fête prêts à chanter dans la rue notre joie. Les derniers, avec des paroles de paix et de bénédiction, pas pour les accumuler et les garder mais pour les partager autour de nous !

Nb 6, 22-27 ; Ps 66 ; Ga 4, 4-7 ; Lc 2, 16-21

P. Olivier Joncour

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