Une Eglise de personnes venues de loin Homélie Epiphanie (6.01.2019)
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Dimanche 6 janvier 2019 Epiphanie St PP Colombes
Une Eglise de personnes venues de loin
Aux personnes qui penseraient que les chrétiens se désintéressent ou méprisent ce qui se passe dans l’univers ou dans le ciel car ce ne serait que la demeure de Dieu, je signale que, cette semaine, il y a eu plusieurs article sur l’astéroïde le plus éloigné de la terre survolé par une sonde de la NASA le 1° janvier, Ultima Thulé, à plus de 6,5 milliards km du soleil, en forme de bonhomme de neige d’environ 30 km de long. Une étoile a guidé des mages et cela a éveillé la curiosité de certains !
L’étoile qui a guidé les mages depuis chez eux jusqu’à Bethléem pourrait être qualifiée de paulinienne, au sens où comme l’apôtre des non-juifs, elle a guidé jusqu’au Christ Jésus des hommes qui n’étaient pas membres du peuple d’Israël, des païens. Qui étaient les mages ? C’étaient des savants de leur époque. Cependant, toutes leurs connaissances qui s’appuyaient sur la transmission d’un savoir, de leur expérience et de leur observation ont buté face à un obstacle, ils n’avaient pas accès aux écrits bibliques, ne parlant ni l’hébreu ni le grec. Ils sont donc obligés de se rapprocher d’une communauté humaine de croyants qui pourra répondre à leur question : Où est le roi des juifs qui vient de naître ? Et la réponse des prêtres et des scribes vient d’une révélation à travers l’annonce que Dieu avait faite à un de ses porte-parole, Michée, un prophète. Pour aller jusqu’au bout, les mages vont faire confiance à cette promesse dont ils n’étaient pas les destinataires. Leur question a aussi eu pour effet de réveiller l’engourdissement du peuple de l’Alliance qui avait oublié la promesse. A la sortie de Jérusalem, l’étoile les guide aussi jusqu’à Bethléem qui n’est qu’à quelques kilomètres à pied.
Cette étoile n’était qu’un moyen que Dieu avait trouvé et choisi pour les guider à partir d’un élément qui leur est familier : la carte du ciel. L’étoile est comme un panneau directionnel. Le but, la destination finale, en effet, ce n’est pas un lieu, Bethléem, mais une personne, un nouveau-né. Comme tout enfant, il porte en lui une grande espérance et de nombreux potentiels qui se développeront au cours de sa vie sur terre ou non, selon ce qu'il décidera. Le Seigneur n’a pas pour autant fait un faire-part ni rédigé un communiqué de presse annonçant la naissance humaine de son Fils unique, qui partage sa nature divine de tout éternité.
Pour les mages, les visiteurs du jour, c’est le chemin qui a été formateur : ils se sont mis en route. Et c’est parfois le premier pas qui est le plus difficile à faire. Ils ont quitté leurs familles et leur sécurité. Ils se sont rencontrés, ils ont discuté, ils ont mis ensemble leurs connaissances, ils ont marché et mangé ensemble. Ils ont été patients, ils ont laissé grandir en eux un désir : voir et rencontrer le roi des juifs. Ils ont pris des risques et connu des épreuves. Tout ce temps a été l’occasion de se préparer à cette rencontre, même si Jésus ne leur a pas dit un mot.
Les mages sont arrivés avec l'or, l'encens et la myrrhe. Nous allons enfin pouvoir succomber à la tentation de partager un galette que certaines boulangeries et pâtisseries proposaient déjà avant Noël ! Cependant l’Epiphanie, c'est plus qu'une galette à partager entre convives, c’est plus qu’une fève qu’on espère avoir dans sa part et bien plus qu’une couronne à mettre sur la tête !
Nous faisons peut-être partie des curieux de Jésus qui ont été invités à venir Le rencontrer. C’est vous les mages d'aujourd'hui ! Autant les personnes qui viennent habituellement à la messe ressemblent aux bergers (Lc 2, 8-16), des juifs qui vont visiter le nouveau-né, autant ceux qui le connaissent pas, très peu ou mal et qui sont intrigués, curieux, … sont comme les mages venus d’Orient, c’est-à-dire d’une autre religion, sans opinion, d’une autre culture, d’un autre pays, …
Vous n’avez peut-être pas vu une étoile qui vous a guidés jusqu’ici, mais vous avez répondu à un désir intérieur plus fort que vous ou lorsque vous avez entendu les cloches ou que vous partiez faire vos courses, ou qu’une personne que vous connaissez et en qui vous avez confiance a senti chez vous une forme d’intérêt ou de curiosité pour rencontrer Jésus à l'occasion de l'Epiphanie, cette personne vous a lancé une invitation. Jésus est heureux de vous accueillir. De même, ceux qui sont comme Marie et Joseph, proches de Jésus, en L’écoutant leur parler, en Lui adressant leurs prières, en prenant son Corps dans leurs mains, en L’adorant, sont aussi heureux que vous soyez venus.
Comme vous, nous sommes loin d’être parfaits ! Mais ce que nous faisons comme expérience, c’est que connaître Jésus nous rend meilleurs car Il nous décentre et nous aide à écouter ce que Dieu son Père nous dit par ses messagers et sa Parole, et en essayant de vivre ce qu’Il nous demande, notamment dans l’attention aux plus fragiles.
Is 60, 1-6 ; Ps 70 ; Ep 3, 2-3a.5-6 ; Mt 2, 1-12
P. Olivier Joncour
Déroulé de la messe en // du récit des mages
Accueil |
Pour venir voir Jésus, comme les mages nous sommes partis de chez nous. Nous avons marché et, certains aussi viennent parfois de loin, de plusieurs quartiers de Colombes et même de plus loin pour aller jusqu’à Jésus. Qui habite Colombes ? Qui est de passage ? |
Prière pénitentielle |
Pour arriver et se présenter devant Jésus, il faut du temps, il faut aussi préparer notre coeur. Nous avons parfois du mal à trouver la bonne porte d’entrée du premier coup. Il faut parfois passer par Jérusalem avant d’arriver à Bethléem. |
Liturgie de la Parole |
Avant d’arriver à Jésus, nous devons écouter un prophète qui a annoncé sa venue et sa naissance à Bethléem et un psaume qui annonce des rois venus du monde entier. |
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Offertoire |
Au pied de l’autel, nous déposons nos cadeaux, ce qui est important pour nous, ceux qui sont importants pour nous |
[avant les élévations] |
Regardez le Corps du Christ quand il est élevé : c’est pour qu’il soit vu : ce n’est pas pour plonger le regard vers le sol. |
Après doxologie |
Prolongeons par un moment d’adoration |
Communion |
une belle procession où l’on n’est pas à jouer des coudes à qui arrivera le 1° en écrasant les autres. nous agenouiller devant le St Sacrement |
Envoi |
Repartons chez nous par un autre chemin |