"Le Sauveur, le Christ, le Seigneur" Homélie Nuit de Noël (24.12.2022)

Nuit de Noël 24 décembre 2022, Notre Dame des Agnettes, Gennevilliers

Le Sauveur, le Christ, le Seigneur

A la fin de l'éditorial du dernier La Vie Circule du 18 décembre 2022 "Des lumières et des signes d'espérance", je demandais quel est votre personnage préféré de la crèche et pourquoi. et quel santon manque et pourquoi?

Alors quel est votre santon préféré ? Et pourquoi?

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Selon vous, quel santon manque et pourquoi ?

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A Noël, nous ne fêtons pas un anniversaire, un événement du passé, ni n'importe quelle naissance ! Il s'agit de la Nativité de notre Seigneur Jésus Christ.mais c’est une rencontre. En effet, quand l'ange parle aux bergers, quand ils vont ensuite rencontrer Marie et Joseph et le nouveau-né, ce n'est pas pour aller voir le fondateur d'une nouvelle philosophie, ni d'un mouvement spirituel, ni un match de sport entre deux équipes.

Quels sont les trois titres que l'ange donne au fils de Marie ?

Effectivement, ils vont voir le Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. Arrêtons-nous sur chacun d'eux :

- le Sauveur : comme Moïse que le Seigneur a choisi et appelé pour libérer et sauver les hébreux qui étaient esclaves en Egypte. Et Jésus nous a sauvés du péché, du mal, de la mort. Pas seulement la descendance d'Abraham, le Peuple avec lequel le Seigneur avait conclu une Alliance. Il nous a sauvés par sa Passion, par son "oui" total, par sa mort sur la croix où il a continué à aimer jusqu’au bout, par sa résurrection d’entre les morts le 3° jour après la mise au tombeau.

- le Christ : c'est le mot grec qui traduit Messie, en hébreu, ce qui est oint, celui qu a reçu l’onction de l’Esprit St. Rappelons-nous les rois d’Israël qui étaient oints pour montrer qu'ils avaient été choisis, comme David, le plus jeune des fils de Jessé, qui était berger pour commencer. Que ce soit dans la généalogie de Jésus selon les évangiles de St Mt (1, 1-17) ou de St Lc (2, 23-38). En recevant de Joseph son prénom (Mt 1,21), le fils de Marie est intégré dans la descendance de Jessé.

- le Seigneur, c'est Dieu lui-même. Ce titre a été attribué à Jésus dans la foi après sa résurrection à Pâques. Dans les évangiles, comme par anticipation, plusieurs personnes lui donnent ce titre dans un dialogue où elles lui demandent de guérison, à la manière d'une prière. 

Pourtant, quel contraste entre ces trois titres, ce qu'ils expriment et la réalité de l'étable de Bethléem ! Entre la grandeur de celui qui est annoncé et le cadre dans lequel ce nouveau-né, emmailloté et couché dans une mangeoire, naît non pas dans un hôtel 5 étoiles ni dans une maternité de grand luxe comme on s'y attendrait pour un roi. Quel piteux accueil pour une personne si importante !

Le Seigneur aurait pu trouver un autre moyen pour nous sauver. Il aurait pu envoyer une trentenaire avec un masque et une cape noire qui, tel Zorro, résoudrait les injustices avec son masque noire sur le visage et son épée, ou encore d'arriver du ciel avec une cape rouge avec des super pouvoirs ou d'autres super héros de Marvels, ... et là pas du tout. Au contraire, Dieu envoie un bébé, c'est-à-dire que Celui qui est la Parole de Dieu qui ne parle pas (encore !), qui est fragile, qui est tout petit. Un bébé qui sera persécuté et que Joseph et Marie doivent protéger en fuyant en Egypte jusqu'à la mort d'Hérode le persécuteur (Mt 2, 13-22). Tout se passe à quelques km de Jérusalem, la capitale. Et quels sont les premiers prévenus? Non pas les membres du Sanhédrin, ni les pharisiens, ni les sadducéens, mais des bergers, les pauvres des pauvres, des gens simples qui, très souvent, ne savent pas lire. Pourtant, ils sont les premiers prévenus, les premiers bénéficiaires de la Bonne Nouvelle.

En fait, si le Seigneur a pensé que les bergers avaient la priorité pour venir voir la sainte Famille, nous avons tous notre place dans la crèche et nous pourrions mettre le santon qui nous représente dans la crèche, car, avec nos pauvretés et nos fragilités, c'est pour chacun de nous que le Christ Jésus, notre Seigneur, est venu se faire proche de nous et nous sauver.

Is 9, 1-6 ; Ps 95 ; Tt 2, 11-14 ; Lc 2, 1-14

P. Olivier Joncour