"Demeurez dans mon amour et vous portrez beaucoup de fruits"

Homélie Prière pour l’unité des chrétiens 16 janvier 2021 Ste Marie-Madeleine G.

Prière pour l'unité des chrétiens 2021 demeurez dans mon amour et vous porterez beaucoup de fruits"

L’amour est un moteur très puissant : sans amour le nouveau-né se laisse mourir. Sans amitié, on n’imagine pas de grands et de beaux projets.

Pour grandir humainement, nous avons besoin d’être aimés. Nous aimons être aimés. C’est l’expérience du petit bébé. L’enfant grandit et fait l’expérience qu’il aime. Et l’adolescent aime aimer. La maturité arrive quand on en vient à aimer. Aimer l’autre non pas pour ce qu’il me renvoie ou m’aime, aimer l’autre tel qu’il est sans chercher à le transformer, avec ses qualités mais aussi avec ses pauvretés, ses blessures, ses limites, son péché. Cela va jusqu’à l’amour dans le pardon qui réconcilie deux personnes qui s’étaient blessées ou qui s’étaient fait du mal. C’est un amour qui prend aux tripes comme ce père de la parabole qui continue à aimer son fils cadet qui est parti vivre puis vivoter loin de lui, et son fils aîné qui le voyait comme son patron mais qui avait oublié qu’il était celui qui lui avait donné la vie, qui n’avait pas encore compris que tout ce qui appartenait au père était au fils. Il pensait à son héritage matériel. Il avait oublié l’amour du père qui est sans prix.

Une vie peut aussi se trouver bouleversée quand une personne découvre qu’elle est aimée inconditionnellement, depuis qu’elle en a pris conscience, mais quand elle découvre qu’elle l’était bien avant, depuis ses premiers instants dans le ventre maternel, même si sa mère ou son père l’a rejeté après ou oublié. Le Prophète Isaïe nous le dit avec une grande force : "Tu as du prix à mes yeux et je t'aime" (49,5b) "Même si une mère oubliait son enfant, moi je ne t'oublierai pas" (49,15b). Le Psaume 138-139 aussi.

Nous venons d’écouter Jésus dans son grand discours qui a valeur de testament spirituel. Ce n’est pas un secret, car Jésus n’a pas imposé le silence aux disciples présents après le repas pascal et qu’il leur ait lavé les pieds. Il nous présente une forme de dépendance entre ses disciples et lui pour rester en communion, unis à lui, émondés par sa Parole, l’objet des soins du Père, dans la communion de leur amour qu’est l’Esprit. Alors que dans la relation amoureuse, certains cherchent la fusion qui efface les différences, qui fait oublier les autres, Jésus nous propose la communion, l’union qui prend la forme d’une amitié. «  Je vous appelle amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père ». Et cela ne se limite pas au vendredi saint, à sa vie donnée donnée et offerte sur la croix pour le salut du monde.

Dans notre manière de vivre à l’époque post-moderne, marquée par un désir d’indépendance et d’autonomie, du chacun fait ce qu’il veut, notre manière de vivre comme disciples du Christ pose question et est difficile pour toute personne qui demande à être baptisée et à être un membre vivant et actif de l’Église, du Corps du Christ en priant, en se formant, en rendant service aux autres, en vivant des relations fraternelles et en témoignant de sa foi en Jésus, le Christ, mort et ressuscité.

Paul exprime à merveille sa dépendance totale à l’Agapé divin dans sa mission d’apôtre du Seigneur : « J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien. J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien. » (1 Co 13, 1-4)

Rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu

Et comment vivre les tempêtes et les épreuves actuelles liées au repli, à la peur d’être contaminés par le covid-19 et de la maladie, de souffrir ou de voir souffrir. Et je ne parle même pas des persécuteurs de nos frères et sœurs dans la foi dans le monde, de ceux qui ont recours aux puissances occultes contre d’autres. Méditons ce qui ce qu’écrit l’apôtre des nations dans la lettre aux Romains : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Il n’a pas épargné son propre Fils, mais il l’a livré pour nous tous : comment pourrait-il, avec lui, ne pas nous donner tout ? Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? Dieu est celui qui rend juste : alors, qui pourra condamner ? Le Christ Jésus est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, il intercède pour nous : alors, qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le glaive ? En effet, il est écrit : C’est pour toi qu’on nous massacre sans arrêt, qu’on nous traite en brebis d’abattoir. Mais, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. » (Rm 8, 31-39)

Jésus est le Lumière qui attire à lui

Et nul ne peut chercher à grandir dans la communion avec le Christ sans que ne grandisse aussi le désir de l’unité entre baptisés, passant au-delà des controverses du passé. Et plus l'éloignement dure, plus c’est difficile. Regardons dans nos familles. Au contraire, en nous approchant du Christ, Lumière qui attire à Lui, nous ne pouvons pas ne pas nous rapprocher les uns des autres, car nous sommes aimés, sauvés, libérés de la mort du péché !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
DiMails © 2006 -  Hébergé par Overblog