L'espérance du petit garçon
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Dimanche 2 décembre 2018 1° dim Avent C St Etienne St Henri, Colombes. Messe des familles
L'espérance du petit garçon
Les lectures de ce dimanche sont difficiles. Et la description des temps difficiles et des catastrophes naturelles que Jésus décrit pourraient nous faire penser à certains événements de l'actualité. Cependant, il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre ce qu'il dit et chercher à tout faire concorder.
Au milieu de ce chaos, il y a une bonne nouvelle : on verra le Fils de l'homme venir dans la nuée, avec grande puissance et grande gloire. L'enjeu est donc de savoir comment vivre en attendant sa venue. Y compris alors que nous avons peut-être l'impression que Dieu le Père a oublié cette promesse. Revenons à la 2° lecture. Dans cet extrait de la 1° lettre de St Paul aux chrétiens de Thessalonique, la plus ancienne de ses lettres, il pense qu'il sera témoin de ce retour de Jésus glorieux. Et quand il s'adresse à ces chrétiens d'origine juive et païenne, il commence par les féliciter, à reconnaître leurs progrès : vous avez appris de nous comment il faut vous conduire pour plaire à Dieu ; et c'est ainsi que vous vous conduisez déjà.
C'est bien de féliciter, mais la personne à qui sont adressées ces félicitations peut alors se croire arrivée et finalement se relâcher. Nous comprenons alors mieux pourquoi Jésus dénonce des risques liés à une attente qui se prolonge : Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s'alourdisse dans la débauche, l'ivrognerie et les soucis de la vie. St Paul demande à la communauté qu'il a créée et avec laquelle il est resté en lien de progresser, de monter une marche de plus. Faites donc de nouveaux progrès, nous vous en prions, frères, nous vous le demandons dans le Seigneur Jésus. Il leur lance un défi du point de vue de l'amour fraternel dans la communauté et avec le prochain : Que le Seigneur vous donne, entre vous et à l'égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant, comme celui que nous avons pour vous.
Je vais vous rapporter une histoire vraie racontée par le père Ceyrac, un missionnaire en Inde. Dans une famille avec deux enfants, un garçon d'environ 10 ans et une fille plus jeune qui est atteinte d'une tumeur au cerveau. Un soir, le père dit à son épouse : "Ma chérie, nous avons fait tout ce que nous avons pu pour notre fille. Nous avons pris toutes nos économies pour soigner la tumeur de notre fille qui grossit, grossit. Et nous n'avons plus d'argent. Il faudrait un miracle pour la guérir." Le frère aîné qui était dans un coin de la pièce a entendu son père et va dans sa chambre. Il prend sa tirelire et la casse pour en prendre l'argent. Il compte l'équivalent d'un peu plus de 10 euros. Et il prend la direction de la pharmacie, car il sait que c'est toujours là que ses parents allaient pour acheter des médicaments pour sa petite soeur malade. Il entre dans la pharmacie. Le pharmacien est derrière son comptoir, un comptoir assez haut et il demande au garçon ce qu'il veut. Celui-ci est obligé de se hisser sur la pointe des pieds et, en lui présentant l'argent qu'il a pris, il dit qu'il veut un miracle pour sa petite soeur atteinte d'une tumeur au cerveau. Le pharmacien sourit en voyant l'argent et il répond : "Tu sais, mon garçon, un miracle, cela n'a pas de prix. Et si les médecins n'ont rien pu faire pour ta petite soeur, je ne sais pas quel médicament lui donner et je ne sais pas l'opérer." Le visage du petit garçon s'assombrit et devient triste. Entre temps, un homme très élégant est entré dans la pharmacie et a entendu la fin de la discussion. Et il demande au garçon de lui donner l'argent et de le conduire chez ses parents. Il est chirurgien, spécialiste du cerveau. Il a opéré le petite soeur du garçon qui est guérie.
Avez-vous remarqué combien, alors que notre actualité manque d'espérance, cette histoire nous permet de remplir notre réservoir d'amour et d'espérance : comment des parents qui avaient tout fait pour leur fille ont lancé comme un cri sans tellement y croire, comment un grand frère qui aimait sa petite soeur a continué à croire qu'il restait quelque chose à faire avec ce qu'il avait, comment un homme talentueux a fait de preuve de générosité et a sauvé une vie et permis à une famille de retrouver la paix et comment, enfin, la providence avait organisé le bon timing avec l'arrivée du chirurgien au bon moment et dans la bonne pharmacie !
Jr 33, 14-16 ; Ps 24 ; 1 Th 3,12-4,2 ; Lc 21, 25-28.34-36
P. Olivier Joncour