La prière des disciples-missionnaires Homélie 2° dim Avent C (9.12.2018)
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Dimanche 9 décembre 2018 2° dim Avent C St PP Colombes
La prière des disciples-missionnaires
Pour paraphraser le début de l’évangile que nous venons d’écouter, je dirais : L'an trois de la présidence d’Emmanuel Macron, Edouard Philippe étant Premier Ministre de la France, Mgr Matthieu Rougé étant évêque de Nanterre, la parole de Dieu fut adressée à trente-deux paroissiens de Colombes au cours de la Semaine de prière accompagnée. Ce fut un parcours personnalisé où chacun a pu recevoir des extraits de l’Evangile en fonction de ce que le Seigneur donnait à goûter pendant la prière personnelle avant d’en parler avec l’accompagnateur en fin de journée.

Le Seigneur est venu les visiter en personne, d’une manière si intime, si personnelle et si proche qu’ils ne l’avaient jamais vécu avant et qu’ils ne l’imaginaient pas avant.
Le prophète Baruc raconte une expérience semblable : il faut mettre ses habits de fête, ses beaux vêtements car la vie est renouvelée, voire bouleversée. D’où vient cette joie ? Les exilés à Babylone ont pris la route du retour, pour la terre que le Seigneur avait donnée à leurs ancêtres ! Nous sommes loin de l’humiliation et des dos courbés des perdants face aux armées de Nabuchodonosaur qui ont détruit Jérusalem et le Temple quelques décennies auparavant. Ce retour est ‘célébré’ par toute la création : les hautes montagnes et les collines seront abaissées, les vallées seront comblées. Ce sont aussi les forêts et les arbres odoriférants qui expriment leur joie.
La deuxième lecture, dans l’extrait de la lettre de St Paul aux Philippiens, est centrée sur la prière de l’apôtre : une prière de demande : je prie pour vous tous. Une prière de reconnaissance des progrès réalisés : ce que vous avez fait pour l'Évangile en communion avec moi, depuis le premier jour jusqu'à maintenant. Une prière d’espérance et d’encouragement pour ce qu’il reste à faire, pour continuer à grandir, à croître dans l’intimité avec Jésus : Et puisque Dieu a si bien commencé chez vous son travail, je suis persuadé qu'il le continuera jusqu'à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus. C’est pourquoi, dans sa prière, il demande que leur amour les fasse progresser de plus en plus dans la connaissance vraie.

Qui peut me donner le titre de l’édito du BIP n°107 sorti il y a une semaine ? « Vivre avec Jésus »
L’écoute et la méditation de la Parole de Dieu, qui n’est pas adressée aux puissants de ce monde, mais au prophète Jean pour qu’il L’adresse à tous y compris aux responsables politiques, permet d’aider à discerner ce qui est important.

Jean le Baptiste a invité à se convertir pour revenir au Seigneur, pour accueillir la venue du Messie. Cela demande des changements, des transformations. Il y a notre part et celle du Seigneur. Quelle est la nôtre ? Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. La suite, c’est le Seigneur qui le fera : Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les routes déformées seront aplanies. Autrement dit, nous n’avons à devenir conducteurs d’engins de chantier. Tous ces verbes au futur, c’est le Seigneur qui l’accomplira : Tout ravin sera comblé par le Seigneur, toute montagne et toute colline seront abaissées par le Seigneur ; les passages tortueux deviendront droits, les routes déformées seront aplanies par le Seigneur. Quels en seront le fruit et le résultat ? Toute chair verra le salut de Dieu. Ce salut est donc universel, pour tous ! Or, nous le savons, comme l’écrit St Paul dans une autre lettre, pour croire en Dieu, il faut des messagers, des témoins qui parlent et qui annoncent le message (Rm 10, 14-15a), la Bonne Nouvelle de Jésus mort et ressuscité.

Le sang des 19 martyrs d’Algérie qui ont été béatifiés hier à Oran sont semence de chrétiens et le seront : donner sa vie jusqu’au prix du sang pour quelqu’un en refusant de se venger et de renier sa foi interroge. Mais ce n’est pas suffisant. Il y a en chacun de de nous du St Pierre ou du St Paul : du St Pierre, si on est plus à l’aise pour réveiller la foi de ceux qui se sont éloignés, qui ont été blessés, qui ont l’impression d’avoir été abandonnés par le Seigneur. Du St Paul si, comme l’apôtre qui a fondé de nombreuses communautés chrétiennes auprès des païens, vous aimez aller à la rencontre de personnes que vous ne connaissez pas. C’est la proposition qu’on vous fait d’aller proposer la carte de Noël qui est en cours d’impression avec les horaires des messes. Non pas pour la donner comme un tract publicitaire mais pour engager le dialogue avec des personnes rencontrées dans votre voisinage, sur le marché du Centre ou Marceau, à la sortie des Gares de Colombes et du Stade, dans la rue. En effet, la plupart des gens fêtent Noël mais beaucoup en ignorent ou en ont oublié l’origine. Il s’agit d’entrer en dialogue en demandant par exemple : « A Noël, on fait la fête, mais qu’est-ce qu’on fête ? »
Pour que tout homme voit le salut de Dieu, nous avons besoin que certains qui se sentent comme St Pierre apprennent à devenir des St Paul, car c’est une grande joie de l’annoncer et tellement de personnes remercient après.
Ba 5, 1-9 ; Ps 125 ; Ph 1, 4-6.8-11 ; Lc 3, 1-6
P. Olivier Joncour