Jean, attaché de presse de Jésus Homélie 2° dim Avent B (7.12.2014)

Dimanche 7 décembre 2014 2° dim Avent B St Pierre St Paul Colombes

Jean, le baptiste, attaché de presse de Jésus

Commencement de l’Evangile de Jésus, Christ, le Fils de Dieu. C'est ainsi que commence l'Evangile de St Marc, le plus ancien des quatre. Chaque jour, chaque instant est le commencement de quelque chose de nouveau, pour Dieu, pour nous, pour les autres si nous le décidons et que nous Lui demandons son aide pour le réaliser.

Jean est comme l'attaché de presse de JésusDieu le Père a choisi Jean, le fils de Zacharie et Elisabeth dans leur vieillesse comme attaché de presse de son Fils, Jésus, dès avant sa naissance. Pourtant, s’il avait dû passer un casting ou un entretien d’embauche, il n’aurait sûrement pas passé le Curriculum Vitae et le premier rendez-vous : un look d’ascète avec ses vêtements en poils de chameau, un régime alimentaire qui ne donne pas envie d’être goûté avec le menu unique constitué de sauterelles et de miel sauvage ! Et pourtant, son message est court, efficace, compréhensible : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. Ce message remporte un certain succès : toute la Judée, tout Jérusalem, venait à lui.

Sa feuille de route était déjà définie depuis plus de 550 ans dans le livre du prophète Isaïe : Préparez à travers le désert le chemin du Seigneur. Tracez dans les terres arides une route aplanie pour notre Dieu.

Même si Jean a peu travaillé pour son unique client, Jésus, ce n’est pas parce que Jésus l’a licencié, ni qu’il a été déçu, alors qu’ils étaient si différents ! On traitait Jésus de glouton (Lc 5,33), car il passait beaucoup temps à table, y compris avec et chez des pécheurs. Et dans combien de paraboles n’est-il pas question d’un festin de noces ?

D’où vient le succès de Jean le Baptiste ? Il ne s’annonce pas lui-même. Il n’annonce pas un programme, mais quelqu’un, un autre. Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi. Jean n’a pas peur d’être seul, voire à courant des autres. Il est libre par rapport au regard des autres. Il ose annoncer Jésus, Christ, Fils de Dieu. Il fait ce que Dieu lui a demandé et ce pour quoi il a été choisi.

Jean annonce aussi qu’avec Jésus, il y a une nouveauté, on monte la dernière marche, on franchit une nouvelle étape : moi je vous ai baptisés dans l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. Et le baptême que nous avons reçu est celui dans l'Esprit Saint !

Que pouvons-nous retenir de Jean pour nous baptisés et disciples de Jésus au XXI° S ? Comme Jean, nous n’avons pas à nous annoncer nous-mêmes, mais toujours Jésus, celui qui est venu nous rencontrer et nous annoncer. Comme Jean, nous ne devons pas avoir peur d’être à contre-courant, de penser différemment de ceux qui suivent des courants de pensées prémâchés, prédigérés. Comme Jean, nous savons que le Dieu des promesses est aussi Celui qui les réalise.

Consolez comme la mère qui prend dans ses bras son enfantEn ces temps de crise, nous avons sans doute à réentendre à frais nouveau la demande de consoler ceux qui pleurent, de consoler ceux qui souffrent, de consoler ceux qui ont mal dans leur cœur, de consoler ceux qui sont inquiets pour de bonnes raisons, de consoler ceux qui ne se croient indignes d’être aimés : consolez, consolez mon peuple. Consolez comme la mère qui prend dans ses bras son enfant qui est tombé, qui s’est blessé et que seul l’amour et la présence de sa mère peut rassurer. Consolez comme le prêtre qui dit à la personne qui se reconnaît pécheur que l’amour et le pardon de Dieu sont bien plus grands et bien plus infinis que le mal dit ou commis. Consolez comme Jésus ressuscité qui marche avec deux de ses disciples vers Emmaüs (Lc 24, ), et qui va, en leur faisant parcourir la Parole de Dieu, leur montrer tous les signes d’espérance qui étaient comme autant de petits cailloux blancs semés par le Seigneur au cours de l’histoire de son peuple. C’est dans cette même Parole que nous trouvons les raisons d’espérer, selon la promesse du Seigneur un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice.

Is 40, 1-5.9-11 ; Ps 84 ; 2 P 3, 8-14 ; Mc 1, 1-8

P. Olivier Joncour

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