Jésus ressuscité vient te rencontrer : Quelle joie ! Homélie 2012.04.22 3° dim Pâques B

Dimanche 22 avril 2012 3° dim Temps pascal B  St Pierre St Paul de Colombes

Jésus ressuscité vient te rencontrer : Quelle joie !

Les 10 000 lycéens d’Ile de France partis en pèlerinage à Lourdes pour le Frat savaient-ils ce qu’ils allaient vivre et qui ils allaient rencontrer ? Avant de pouvoir crier « quelle joie de te rencontrer ! », il faut sortir de soi, parfois de sa timidité, de sa torpeur ou de la détresse.

 

1) Dans la détresse.

Dans sa prière, le psalmiste parle de la détresse dont le Seigneur l’a libérée. Nul ne sait si elle était physique liée à la maladie, au handicap, au froid, à la famine, au manque de soin, ou morale ou spirituelle liée à l’impression de l’éloignement de Dieu ou de son abandon, de la perte du goût de Dieu. Aujourd’hui, beaucoup de nos contemporains connaissent une forme de détresse qui se vit concrètement dans des moments de solitude extrême. On a la tête sous l’eau, on désespère. Les raisons sont nombreuses : désenchantement, chômage, dépression, séparation-divorce, crise économique, mort d'un enfant, grande souffrance physique ou morale. Que reste-t-il comme raisons de vivre, de croire, d’espérer, ou d’aimer ? Dans la détresse, je crie, disait le psalmiste, à qui il reste encore suffisamment de force pour crier vers Dieu. 

nullLes apôtres ont aussi connu un grand désarroi après la mort de Jésus. Ecoutons ce que les deux disciples qui marchaient vers Emmaüs racontaient à l’inconnu qui les avait rejoints : « Les chefs des prêtres et nos dirigeants ont livré Jésus, ils l'ont fait condamner à mort et ils l'ont crucifié. Et nous qui espérions qu'il serait le libérateur d'Israël ! Avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c'est arrivé. A vrai dire, nous avons été bouleversés par quelques femmes de notre groupe. Elles sont allées au tombeau à l’aube, et elles n'ont pas trouvé son corps. » (Lc 24, 20-23a) Sans le savoir encore, ils confient à Jésus leur désarroi.

 

2) Dieu l’a ressuscité d’entre les morts.

Malgré les 3 annonces de sa résurrection, malgré le récit des femmes parties au tombeau avant l’aube, malgré d’autres récits dans les 4 évangiles, il y a tout ce qui résiste en nous à croire en Jésus ressuscité : des résistances intérieures et personnelles, d’une part : cela va contre la raison et l’intelligence, il y a aussi tout ce qui nous en détourne. D’autre part, il y a des résistances extérieures : Peut-on faire confiance aux témoins ? N’y a-t-il de nombreuses contradictions entre ce qu’ils disent et vivent ?

Cependant, le Ressuscité guide les Onze à travers 3 étapes pour qu’ils Le reconnaissent. Une démonstration progressive en trois temps :

- 1° temps, à travers 3 sens :

  1° sens : l’écoute. Jésus les salue La paix soit avec vous. Ouvrez vos oreilles. Ils le reconnaissent à sa voix.

  2° sens : la vue. Jésus les invite à regarder ses mains et ses pieds. Ouvrez vos yeux. Ils voient les plaies de sa passion sur la croix.

  3° sens : le toucher. Jésus leur propose de le toucher. Ouvrez vos mains. Son corps ressuscité n’est pas un pur esprit.

- 2° temps : pour dépasser ce qui pourrait ressembler à une hallucination collective, tant auditive que visuelle, Jésus demande à manger. Jésus a faim. Et ils le voient manger vraiment, devant eux.

Ouvrir la Bible en groupe- 3° temps : Jésus les oblige à ouvrir leur Bible. Ce qu’il a vécu était annoncé. Ouvrez votre esprit et votre intelligence. Jésus est la clé de lecture du Premier Testament : la Loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. Comme eux nous devons le faire, non pas seuls, mais en groupe, en communauté. Non seulement Jésus est sorti vivant du tombeau, mais il ouvre la compréhension des Ecritures qui restaient fermées.

 

3) Comment être témoins aujourd’hui à Colombes ?

C’est vous qui en êtes les témoins. Ce que Jésus a fait avec les disciples, c’est Pierre qui le fait ensuite devant tout le peuple à Jérusalem. Ce n’est que plus tard qu’ils le seront pour toutes les nations. Cependant, aujourd’hui, nos principaux interlocuteurs ne sont pas juifs. Il nous faut donc apprendre à faire autrement. Comment ?

D’abord, il y a à réveiller la foi et la mémoire de nos proches qui ont été baptisés et qui se sont éloignés du Christ et de l’Eglise : ce n’est pas que du passé ou pour l’enfance, mais c’est bien pour aujourd’hui : sous les cendres grises, il reste toujours un charbon un peu rouge sur lequel souffler.

Ensuite, il y a à écouter les questions que se posent ceux que nous rencontrons Qui nous fera voir le bonheur ?

Enfin, il y a à éveiller l’intérêt de ceux avec lesquels nous vivons et travaillons, par notre manière de vivre : ‘Pourquoi agis-tu ainsi ?’ ‘Pourquoi as-tu un visage lumineux ?’ Il s’agit alors de « rendre compte de l’espérance qui est en nous avec douceur et respect » (1 P 3, 15b-16a).

 

Les 7 nains de Blanche NeigePour voir les célébrations du FRAT 2012 de LourdesParmi les 7 nains de Blanche Neige, l’un d’eux se nomme 'Timide' car il manque de confiance en lui, et un autre 'Joyeux'. Comme la joie des lycéens rentrés de Lourdes après une rencontre vraie avec le Seigneur et avec les autres : on est passé de visages fermés avec des casques sur les oreilles à des visages souriants et ouverts à s’écouter les uns les autres. Comme eux, lorsque nous viendrons communier, sourions lorsque nous le verrons, et que la joie du Seigneur brille sur nos visages. Il est vraiment ressuscité! Nous le croyons. « Quelle joie de Le rencontrer ! »

Ac 3,13-15.17-19 ; Ps 4 ;  Jn 2, 1-5a ; Lc 24 , 35-48

P. Olivier Joncour

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