Homélie 2012.03.25 5° dimanche Carême B

Dimanche 25 mars 2012 St Pierre St Paul de Colombes 11h Messe des familles.

 

Les « 24h pour Dieu » ont commencé à il y a 15 heures ! Dieu seul sait combien ils ont été venir voir Jésus.

 

1) Des non-juifs qui sont venus en pèlerinage, des Grecs montés à Jérusalem qui veulent voir Jésus se sont adressé à un des Douze apôtres, Philippe car il a un prénom grec. A certains moments, nous ressemblons à ces Grecs, comme beaucoup de nos jeunes amis qui ont demandé à être baptisés au début de la messe, comme les 6 adultes qui seront baptisés lors de la veillée pascale dans deux semaines. Il faut parfois dépasser sa timidité, prendre son courage à deux mains, être audacieux pour frapper à la porte de l’accueil ou de l’église. Les raisons de vouloir voir Jésus sont nombreuses et peuvent changer selon les périodes de la vie. Alors, pour  moi, pourquoi est-ce que je veux voir Jésus ?

2) Philippe qui fait partie des Douze apôtres va en parler à André qui est encore plus proche de Jésus. Il est le frère de Simon-Pierre. Comme Philippe, il porte un prénom grec. Et c’est ensemble qu’ils sont allés en parler à Jésus. Comme les Grecs, nous avons croisé des Philippe que nous savions proches de Jésus. C’était peut-être une grand-mère, ou un ami de classe dont nous savions qu’il priait, qu’il allait au catéchisme ou à la messe, ou un collègue de travail dont on sent bien qu’il se dégage de lui quelque chose de différent, même si on n’arrive pas encore à mettre des mots plus précis. Quand nous sommes dépassés, il n’est donc pas déshonorant de demander de l’aide à une personne plus expérimentée. Et moi, quelle est la personne en qui j’ai confiance et avec qui je me sens plus fort pour intercéder auprès de Jésus ?

3) Jésus ne répond pas à la demande des Grecs. Et ce qu’il dit aux deux apôtres, n’est pas facile à comprendre. Jésus leur annonce sa mort, seul, et aussi sa résurrection, sa glorification. Jésus veut leur faire comprendre qu’il va y avoir un grand décalage, un contre-pied entre ce que ces Grecs imaginent et ce que Jésus va vivre et qu’ils vont voir : sa passion, le chemin de croix, la crucifixion, la mort et la mise en terre dans le tombeau. Et paradoxalement, en se comparant à un grain de blé tombé en terre, qui meurt, et qui va germer pour laisser pousser vers le bas ses racines pour puiser tous leurs minéraux dont il a besoin, et laisser sortir une tige vers le haut au bout de laquelle l’épi va donner 30, 60, 100 grains pour un (cf parabole du semeur). Comme tous ceux qui deviendront disciples après la mort et la résurrection, dont nous faisons partie. Et moi, ai-je bien conscience que l’Eglise est née sur la croix, du cœur transpercé de Jésus d’où ont jailli de l’eau et du sang (Jn 19) ?

4) Avec Philippe et André, quel Jésus voyons-nous ? Nous voyons un Jésus pleinement homme qui ne court pas à la mort joyeux et inconscient. Nous voyons un Jésus qui se ressaisit et qui se rappelle la mission reçue du Père et lui demande son aide pour ne pas fuir et repousser la tentation de partir. Un écho de Gethsémani où Jésus dira : « Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. » Nous voyons un Jésus pleinement Fils de Dieu : Père, glorifie ton nom. Et le Père le reconnaît comme tel en faisant entendre sa voix pour témoigner en faveur de Jésus, dont le prénom signifie « Dieu sauve » et confirmer à la foule.

5) Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. Dans l’Evangile de St Jean, Jésus sur la croix est comme le serpent d’airain brandi en haut d’un bâton que les hébreux qui étaient mordus par des serpents au désert regardaient et qui étaient guéris et sauvés (Nb 21, 5-9). Jésus annonce qu’il n’y a pas que les apôtres et les Grecs qui vont le voir, mais bien tous les hommes. Il est un aimant qui attire tous les objets métalliques. Comme Fils aimé du Père, Il est aimant, il est l’aimant.

Au cours de ces ‘24 h pour Dieu’, il nous est donné de voir Jésus de façon bien différente que ce que nous pensions : pendant les vêpres, les complies et les laudes, nous avons fait l’expérience de la prière du corps du Christ pour l’Eglise et le monde ; avec la prière du chapelet des mystères joyeux, lumineux, douloureux et glorieux, nous avons vu Jésus avec le regard de Marie, sa mère et notre mère ; avec l’adoration du St Sacrement au cours de la nuit, nous avons veillé avec Jésus, nous l’avons vu présent dans l’Eucharistie ; pour ceux qui ont reçu le pardon de Dieu hier soir et ceux qui le demanderont cet après-midi, ils découvrent que Jésus est le bon berger qui va à la recherche de la brebis égarée (Lc 15, 3-5). Il est encore trop tôt pour dire précisément ce que nous vivrons dans le pique-nique géant et les ateliers pour tous les âges cet après-midi, mais c’est toujours Jésus que nous voyons.  

Jr 31, 31-34s ; Ps 50 ; Jn 12, 20-33
Père Olivier Joncour

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