Le berger et la porte Homélie 4° dim TP A (11.05.2014)

Dimanche 11 mai 2014 4° dim TP A, St Pierre St Paul, Colombes

Le berger et la porte

Pour ce dimanche de prière pour les vocations, nous venons d'écouter le début du chapitre 10 de St Jean où Jésus utilise deux images pour parler de lui, celle du berger, et celle de la porte.

Dans la Bible, l’image du berger est importante : dans sa jeunesse, David, avant de devenir roi d’Israël était un berger. Le prophète Ezéchiel l'a ensuite utilisée pour critiquer les rois et les chefs religieux de son temps qui ne prenaient pas soin du peuple de Dieu (Ez 34).

Nous avons tous aussi en tête le récit de la naissance de Jésus où St Luc raconte que ce sont les bergers des environs de Bethléem qui sont les premiers à être prévenus de la naissance du Sauveur par l’ange du Seigneur et à venir visiter le nouveau-né dans la crèche (2, 8-20). 

Le berger guide le troupeau en marchant devant pour lui montrer le chemin et lui éviter des pièges. Le berger prend soin de ses brebis : il les connaît, il les protège. Il veille sur elles de jour comme de nuit, il les nourrit. Il les défend de l’agresseur. Le berger encourage les petits et les faibles quand ils sont dans une situation difficile, qu’ils vivent une épreuve. Il ne les abandonne dans un passage difficile. Il est à leur côté. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure. Le Christ nous offre une protection contre les éléments qui pourraient nous faire du tort et nous détruire.

Nous pouvons choisir Jésus comme notre guide. Nous pouvons aussi en choisir d’autres qu’il vaut mieux, en fait, éviter, surtout s’ils se présentent comme des « sauveurs providentiels ». Et il est facile de se laisser séduire par des colporteurs de faux bonheurs, de bonheur facile et garanti. Tous proposent une recette-miracle, sans effort, sans peine. Souvent, ces vendeurs de succès au rabais ne cherchent en fait qu’à s’enrichir sur le dos des autres.

Devenir berger dans l’Eglise, c’est une haute et belle mission que l’on reçoit. C’est pourquoi, comme le pape François le demande pour lui, il est important de prier pour ceux que Dieu appelle, pour qu’ils puissent répondre avec joie, puis exercer ce service de prendre soin des baptisés, des chercheurs de Dieu, de tous les assoiffés d’absolu et de bonne volonté. Dimanche dernier, nous avons reçu et accueilli notre nouveau pasteur, notre nouvel évêque, Mgr Michel Aupetit. Prions pour lui, pour sa mission dans notre diocèse.

Le berger à l’école, c’est le professeur ou l’enseignant. C’est pourquoi, il est important de prier pour ceux qui non seulement transmettent des savoirs mais aussi des savoirs faire et des savoir-être, en complément de la famille.

Le berger de la famille, ce sont les parents pour leurs enfants. C’est pourquoi, il est important de prier pour les parents mariés ou non, et a fortiori pour les parents célibataires, veufs ou veuves, ou trop abandonnés par l’autre qui ne veut pas assumer sa responsabilité et l’éducation de son ou de ses enfants.

La porte peut être ouverte ou fermée. Elle est une frontière entre l’intérieur et l’extérieur. Elle protège ceux qui sont à l’intérieur d’une agression, d’un vol, du froid ou de la chaleur. C’est un point de passage. A différentes époques, c’est un lieu où l’on paie une taxe ou un impôt. En Palestine, au temps de Jésus, c’est aussi l’endroit où est rendue la justice. Dans ce passage, Jésus nous fait découvrir que la porte est une personne, Jésus, en personne.

La porte sert à entrer ou à sortir. « Sortir », « conduire hors de », sont des verbes du temps de Pâques : sortir du tombeau vivant, ressuscité ; conduire hors de la mort. Jésus est passé par la porte de la mort pour entrer définitivement dans la Vie éternelle. Le Christ est venu pour ouvrir une issue à notre monde enfermé dans l’enclos de la mort. Et dans ce projet divin réalisé, il se révèle lui-même comme LE passage.

Passer par la porte signifie passer par la voie officielle. C’est le chemin le plus facile pour entrer dans la VIE. Jésus est déjà passé par là. Suivons-Le. Soyons ses followers et ne prenons pas une fenêtre ou une lucarne pour une porte.

Ac 2, 14a.36-41 ; Ps 22 ; 1 P 2, 20b-25 ; Jn 10, 1-10

P. Olivier Joncour