Prières de Jésus et des apôtres, et programme quotidien Homélie 7° dim TP B (12.05.2024)
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Dimanche 12 mai 2024 7° dim TP B NDA et St Jean Gennevilliers
Prières de Jésus et des apôtres, et programme quotidien
Nous allons voir comment Jésus prie puis la prière des apôtres après son Ascension, avant de vivre notre programme quotidien
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Dans les évangiles, il est régulièrement question de la prière de Jésus. Le matin, il se lève tôt pour aller prier son Père à l’écart. Ou avant de prendre une décision importante, comme lorsqu’il va choisir les Douze. Ou lorsqu’il lève les yeux au Ciel avant de guérir ou de ramener à la vie son ami Lazare (Jn 11, 41-42). ou lors des prières rituelles du repas pascal juif. Ou à Gethsémani, entre la Cène et l’arrestation par les gardes. Par contre, les quatre évangélistes ont peu parlé de la prière des disciples et des apôtres, même s’ils devaient prier quand ils allaient à la synagogue le jour du sabbat ou au Temple, à Jérusalem.
Dans l’Evangile de ce dimanche, St Jean qui était un des proches de Jésus rapporte une longue prière de Jésus : c’est même un extrait de la plus longue rapportée : tout un chapitre après son discours d’A-Dieu, le 17°, celui juste avant l’arrestation et la condamnation à mort, la flagellation, la crucifixion. Le moment est donc très solennel. Nous connaissions la louange adressée au Père : « Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint, et il dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. » (Lc 10,21) Aujourd’hui, Jésus rends compte de sa mission à son Père.
Du côté des apôtres, avec l’absence de Jésus monté au Ciel, ils vont vivre leur deuxième prière sans Jésus, après que « tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec ses frères. » (Ac 1,14) C’est à l’occasion du choix du successeur de Judas. Autrement dit, malgré des critères pour présenter au Seigneur deux personnes qui remplissent une proximité avec Jésus, c’est le Seigneur qui va choisir. C’est Lui qui va appeler et choisir Mathias. On retrouvera ensuite dans les Actes des apôtres les Douze qui prient au Temple. Et St Paul qui continuera de participer aux prières dans les synagogues des villes où il s’arrêtera pour fonder une nouvelle communauté de disciples de Jésus, avant de se faire mettre à la porte à cause de son annonce de la Bonne nouvelle de la résurrection de Jésus.
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Nous devons ensuite nous arrêter sur notre programme quotidien : aimer le Seigneur et notre prochain comme nous-mêmes : puisque Dieu nous a aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres. Cette première lettre de St Jean est une longue méditation sur ces trois dimensions de l’amour. Si nous n’aimons que nous c’est du narcissisme. Si nous n’aimons que les autres, nous risquons d’être tellement donnés que nous allons nous oublier. Si nous n’aimons que Dieu, nous ne sommes pas un ou une mystique, nous oublions ses autres créatures qui sont aussi ses enfants. Par contre si nous aimons Dieu et les autres, Dieu et nous-mêmes, les autres et nous-mêmes, notre vie prend une nouvelle dimension. Et lorsque nous aimons Dieu en aimant les autres et nous-mêmes, notre vie prend du relief, passe en trois dimensions. Pour faire un tabouret à trois pieds, l’artisan sait qu’il faut que les 3 pieds aient la même longueur pour que la partie plate où s’asseoir soit à l’horizontale. C’est tout l’enjeu de notre vie que les 3 directions de l’amour soient de même intensité et se nourrissent les unes les autres.
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Quel est le secret ? Regardons Jésus qui nous dit : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés » (Jn 15,9) Autrement dit, de même que Jésus nous a aimés à la folie de la croix, à la Passion pour porter des fruits qui demeurent, à l’infini de cet amour divin que nous ne méritons pas, mais qui est donné, la manière concrète dont Il veut que nous L’aimions c’est de nous aimer les uns les autres comme il l’a fait, y compris sans être aimé en retour, y compris en aimant nos ennemis (cf Mt 5,44) ou de bénir ceux qui nous persécutent, qui nous font du mal, de leur pardonner, de l’imiter jusque dans sa Passion, jusque sur la croix, sans répondre au mal par le mal.
Dieu est amour. C’est énorme comme affirmation. Nous ne devrions jamais nous y habituer ! Autrement Dieu n’est pas centré sur lui-même, n’est pas égocentrique, ni égoïste. Il est ouverture, il est générosité.
Tout l’enjeu de notre vie est d’aimer comme le Seigneur, de Lui ressembler. Pour cela il ne nous a pas donné un livre de théories à lire et un mode d’emploi : il nous a donné son Fils unique. Il nous donne son Esprit Saint pour qu’il nous apprenne à nous aimer nous-mêmes sans excès mais de façon équilibrée, à aimer le Père et le Fils qu’il connaît si bien, à aimer les autres y compris ceux que nous avons du mal à supporter pour qu’il les aime à travers nous !
Ac 1, 15-17.20a.c-26 ; Ps 103 ; 1 Jn 4, 11-16 ; Jn 17, 11b-19
P. Olivier Joncour