Pèlerins de l'espérance en la résurrection des morts Homélie 6° dim TO C (16.02.2025)

Dimanche 16 février 2025 6° dim TO C Ste Marie-Madeleine Gennevilliers

Pèlerins de l'espérance en la résurrection des morts

Il y a quelques jours alors, j’allais à une réunion en métro, après la ligne 13, la 9. Et après qu’une voix ait annoncé la station « Bonne Nouvelle », une des passagères a demandé « Mais c’est quoi la bonne nouvelle ? On s’attendrait à ce qu’on nous dise quelle est la bonne nouvelle, c’est tellement rare ! » Elle le disait de bonne foi.

Et vous, quelle est la dernière bonne nouvelle qu’on vous ait annoncée ?

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Par les lettres que St Paul écrit aux communautés chrétiennes qu’il a fondées quelques mois ou années auparavant, il répond aux nouvelles questions qui ne se posaient pas encore au moment où il était présent sur place. Il s’appuie sur des vérités importantes de la foi chrétienne, alors que les 4 évangiles ne sont pas encore écrits. A chaque fois, pour répondre, après avoir rappelé une vérité de la foi, il en tire les conséquences pratiques pour chaque baptisé et pour l’Eglise. A deux occasions, dans cette lettre, il parle de transmission ou de tradition : ce qu’il a reçu des apôtres, il le transmet à son tour. C’est sur deux sujets très importants : sur la manière de vivre la messe le dimanche (1 Co 11,23) ; et au sujet de la résurrection de Jésus (1 Co 15,3) qui est le coeur et le centre de la foi chrétienne, de la nouveauté que la mort n’aura plus jamais le dernier mot de notre vie. On compte les années avant et après la naissance de Jésus Christ. On aurait pu aussi décider de le faire à partir de sa résurrection !

Dans cette lettre, St Paul interpelle les Corinthiens qui sont divisés et il les exhorte au contraire à l’unité. Dans ces cinq versets, Paul est très remonté et redit avec une très grande conviction l’événement qu’a vécu Jésus : au début de la même lettre, il a écrit « Nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes. Mais pour ceux que Dieu appelle, qu’ils soient Juifs ou Grecs, ce Messie, ce Christ, est puissance de Dieu et sagesse de Dieu. » (1 Co 1, 23-24). Il ne faut pas oublier la suite, le côté face de la pièce de monnaie : Dieu le Père n’a pas gardé Jésus prisonnier de la mort, Il l’a réveillé : Il est désormais vivant, debout ! Ce n’est pas discutable : nous proclamons que le Christ est ressuscité d’entre les morts […] Le Christ est ressuscité d’entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis. Autrement dit, sa résurrection qui est bien réelle atteste que ce que Jésus a dit et fait était bien au nom de son Père. Paul n’a pas écrit qu’il serait le seul ressuscité, mais le premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis. Donc, si Jésus est le premier, c’est qu’il y en aura d’autres. Sa résurrection est le point d’appui de l’espérance en notre propre résurrection, comme nous le disons dans le Symbole des apôtres : « je crois à la résurrection de la chair » et dans celui de Nicée-Constantinople : « J’attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir. »

Y a-t-Il un lien entre ces heureux entendus dans le Psaume 1 et l’Evangile, et le titre d’un livre qui vient de sortir « Heureux comme Dieu » (I. Cambournac DDB, 2025). Et vous, qu’est-ce qui vous rend heureux ?

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Tel Moïse descendant du Sinaï avec les tables de la Loi avec les 10 paroles de vie gravées dans la pierre, pour les lire aux Douze tributs, Jésus descend dans la plaine pour y retrouver une foule nombreuse venue l’écouter. Ses mots vont toucher les coeurs. Ses contre-pieds à la logique du monde :

     - non pas les riches, mais les pauvres, car Dieu vous donne son royaume, car vous savez le prix des choses, que vous devez compter sur la solidarité et l’aide des autres, et vous savez vous contenter de peu sans être devenus esclaves de tout ce qui est à vendre dans les magasins ;

    - non pas ceux qui n’ont jamais connu la faim, mais ceux qui ont faim maintenant car il s’est creusé en eux un manque comme celles et ceux qui jeûnent en font l’expérience, une place pour être nourri par autre chose, rassasiés par la Parole de Dieu, et vivre avec simplicité ;

    - non pas ceux qui rient en se moquant des autres, mais ceux qui pleurent lors d’un deuil ou sur leurs propres péchés, car ils ont un coeur qui se laisse toucher par la situation des autres et par leur éloignement du Dieu Vivant.

    - non pas ceux séduisent les foules par démagogie et populisme, mais ceux qui ont le courage de témoigner de leur foi en Jésus, vrai Dieu et vrai homme.

En conclusion, nous devenons des pèlerins de l’espérance en notre propre résurrection des morts car nous croyons en Jésus le Serviteur Souffrant de Dieu crucifié, devenu le Sauveur de tous les hommes, que Dieu a réveillé du sommeil de la mort et qui nous propose un chemin de sainteté et de bonheur en partageant sa Vie éternelle par le baptême, en la nourrissant par le Pain de l’Eucharistie, dynamisés par les 7 dons de l’Esprit Saint de la Confirmation et en étant renouvelés par le sacrement du Pardon divin.

Jr 17, 5-8 ; Ps 1 ; 1 Co 15, 12.16-20 ; Lc 6, 17.20-26

P. Olivier Joncour