Le secret d'une vie en plénitude Homélie 4° dim TO C (30.01.2022)

Dimanche 30 janvier 2022 4° dim TO C St Jean des Grésillons, Gennevilliers

Le secret d'une vie en plénitude

Soeur Marie-Suzanne (Servante du Sacré Coeur de Jésus)

Cette semaine, nous avons été nombreux à participer à la veillée de prière pour St Marie-Suzanne mardi soir ici ou le lendemain, à la messe de ses obsèques à Versailles, chez les Soeurs servantes du Sacré Coeur de Jésus. Elle a marqué beaucoup d’entre nous par ce qu’elle était, par ce qu’elle faisait. Mais alors qu’elle était son secret ? Qu’est-ce qui la faisait vivre ? Beaucoup ont reçu d’elle, chrétiens ou non, concrètement, matériellement et spirituellement. Sr Marie-Suzanne et la communauté est partie des Grésillons il y a quelques années. Il y a plusieurs manières de réagir. On se lamente. On pleure. On a la nostalgie du passé. Ou alors, on remercie le Seigneur pour leur présence, leurs prières, leurs actions. Et ensuite, on reprend le flambeau, la suite. Les sœurs ne voulaient pas créer un système de dépendance, mais engageons-nous dans cette dynamique, dans cet élan, reprendre, chacun à notre manière selon notre charisme, notre personnalité, notre manière d’aimer. Elle a su permettre à beaucoup de trouver une place dans la communauté, dans l’Église. Donnons à notre tour une place, un service, à chacun.

Le secret de Sr Marie-Suzanne, n’était pas l’Amour de Dieu dont parle St Paul dans son hymne aux Corinthiens et que le Pape François a commenté dans le Chapitre 4 de La joie de l’Amour (Amoris laetitia, 2016). St Paul parle de sa mission d’apôtre, d’envoyé du Seigneur à tous les peuples. Le « s’il me manque l’amour » qui est répété trois fois peut se comprendre ainsi : s’il n’est pas aimé par Dieu et s’il n’aime pas Dieu et s’il n’aime pas les personnes auxquelles il est envoyé, ce n’est que du vent, c’est vide, c’est le néant , cela n’a aucun sens.

Hymne à l'amour St Paul aux Corinthiens (chapitre 13)

Ensuite St Paul présente les caractéristiques de l’amour véritable. L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ... Dans le texte original écrit en grec, c’est le mot « agapé » qui est utilisé à chaque fois pour désigner l’amour divin, l’amour de Dieu, et Dieu lui-même selon St Jean dans sa première lettre : « Dieu est amour » (1 Jn 4,8b). Nous pourrions relire ce passage en remplaçant amour par Jésus, car c’est son portrait qui est fait : Jésus prend patience ; Jésus rend service ; Jésus ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. Les dernières expressions m’ont fait penser à la Passion du Christ depuis la trahison de Judas jusqu’à sa mort sur la croix. Jamais aucun prophète n’est allé aussi loin pour les siens !

Dieu le Père nous aime tellement qu’il nous a envoyé une lettre d’Amour, la Bible, son Fils fait homme et l’Esprit St qui l’amour qui les relie :

“Mon fils, ma fille,

Je t’écris pour te dire combien je t’aime. Bien avant ta naissance, je t’aimais déjà. C’est moi qui t’ai tissé dans le ventre de ta mère. Tu n’es pas arrivé par hasard, je t’ai créé à mon image et j’ai fait de toi une personne formidable. Te voir grandir, te mettre en marche est ma plus grande joie. A chaque instant je veille sur toi. Pas une seconde ne passe sans que je ne pense à toi car mes pensées pour toi sont plus nombreuses que le sable des mers. Je sais quand tu t’assieds, quand tu te lèves, quand tu marches, quand tu te couches. Même les cheveux de ta tête sont tous comptés. Tu es le chef d’oeuvre de mes mains. Même si les montagnes s’effondraient, jamais ma fidélité pour toi ne chancellera. Je t’aime et ne cesserai jamais de t’aimer. Car mon amour pour toi est éternel. Je suis ton Père, appelle-moi et je te répondrai. Je ferai pour toi de grandes choses. Tu as du prix à mes yeux et je t’aime tel que tu es: jeune ou vieux, grand ou petit, pauvre ou riche, tu es unique. Je t’aime avec tes qualités et avec tes défauts, je peux tout pardonner. J’essuierai les larmes de tes yeux et je prendrai sur moi toute la douleur de ta vie. Regarde comme j’ai aimé mon Fils Jésus, lui aussi t’a aimé jusqu’au bout en donnant sa vie pour toi. Regarde-le, c’est par lui que je te montre mon amour. Tu n’as rien à prouver. Laisse-toi simplement aimer. Lorsque tu te sens seul, je suis là. Quand tu cries vers moi, je suis près de toi. Même si une mère oubliait son enfant, moi je ne t’oublierai jamais. Si tu me cherches dans ton coeur, tu me trouveras et je te donnerai ce que ton coeur désire. Laisse-moi t’aimer, n’aie pas peur. Je sais combien il est difficile pour toi de te laisser approcher. Le péché te rend prisonnier et suscite en toi des peurs. Je veux t’en délivrer car je t’ai créé pour la liberté. Je peux te guérir si tu le veux. Je veux te serrer dans mes bras pour te rendre plus fort. Choisis la vie! N’oublie jamais que je t’aime et que je t’attendrai toujours.

Dieu, ton Père.”

Jr 1, 4-5.7-8.10 ; Ps 70 ; 1 Co 12,31-13,13 ; Lc 4, 21-30

P. Olivier Joncour

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