Le rêve d'un évêque 23° dim TO C (4.09.2022)
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Dimanche 4 septembre 2022 23° dim TO C St Jean des G Gennevillliers
Le rêve d'un évêque
L’auteur du livre de la Sagesse nous invite à la contemplation. Il nous fait entrer dans une méditation qui devient réflexion avant d'en partager le fruit par rapport à ce qu’il a vu et compris.
Transportons-nous au sommet d’une montagne avec un magnifique paysage sur des lacs et des vallées, et la mer à l’horizon avec une vue à 360° !
Ce n’est pas le résultat d’une réflexion seulement intellectuelle. C’est le fruit de la rencontre de 3 influenceurs qui travaillent ensemble : la Sagesse divine, l’Esprit Saint et l’intelligence humaine qui est capable de poser des questions, capable de raisonner et de faire des déductions à partir de constats fiables et vérifiables,
A la fin du livre de Job, l’auteur rapporte ce que le Seigneur dit à Job en lui posant des questions qui dépasse l’intelligence humaine la plus fulgurante, que ce soit du point de vue scientifique dans l’ordre de l’infiniment grand ou l’infiniment petit.
La découverte des intentions de Dieu, la compréhension de ses volontés, ne sont possibles que par révélation, que parce que Dieu l’a voulu et nous le fait savoir. Qui aurait connu ta volonté, si tu n'avais pas donné la Sagesse et envoyé d'en haut ton Esprit saint ?
A qui Jésus parle-t-il ? Il parle à la foule. Il veut aider chaque personne à faire un choix, à faire un pas en avant pour devenir son disciple.
Rappelons-nous que c’est la mission principale qu’il a confiée aux apôtres : « Faites des disciples » (Mt 28,19) : en grec, c’est un temps qui montre que c’est un processus. De même qu’on ne naît pas chrétien, mais qu’on le devient, chacun devient disciple de Jésus. On progresse. C’est un chemin de croissance personnelle. Il faut passer par des étapes. Même avec la grâce de Dieu, c’est exigeant ! Cela demande des conversions, des renoncements pour être plus libres pour le Seigneur. C’est Lui qui est notre guide car nous savons que nous pouvons Lui faire totalement, absolument, infiniment confiance.
Découvrons le rêve d’un évêque argentin qui allait devenir Pape quelques années plus tard. C’était en 2007 : « Je rêve d’une Eglise profondément transformée et missionnaire, où chacun aurait fait une rencontre personnelle avec le Seigneur et serait engagé sur un chemin de croissance, mettrait Jésus à la première place dans sa vie, développerait chaque jour sa relation avec Lui par la prière. D’une communauté fraternelle et chaleureuse où chacun serait le bienvenu, trouverait sa place, tel qu’il est, et se sentirait accueilli, aimé, soutenu. Tous prendraient soin les uns des autres. D’une Eglise où chacun aurait le désir de grandir spirituellement, de se former et d’affermir sa foi de disciple. Chacun laisserait le Seigneur disposer de ses dons et de ses talents pour les mettre au service de la mission, se donnerait entièrement en renonçant à son désir propre. D’une organisation où prêtres, religieux et laïcs seraient engagés dans une vraie coresponsabilité et une vision commune, cheminant ensemble vers la sainteté, et prendraient chacune de leurs décisions guidés par l’Esprit-Saint. D’un terrain de mission où chacun aurait le souci du salut des âmes, le courage d’inviter, serait prêt à sortir pour témoigner et annoncer un Dieu inconditionnellement aimant et miséricordieux, afin que d’autres puissent à leur tour faire cette expérience bouleversante d’un amour infini. De voir chaque dimanche toujours plus de nouveaux convertis ou reconvertis donner leur vie à Jésus. » (CELAM Document d’Aparecida Disciples et missionnaires de Jésus-Christ pour que nos peuples aient la vie en Lui, 2007)
Et maintenant, ce qu’il a écrit 6 ans plus tard dans La Joie de l’Evangile : « J’espère que toutes les communautés feront en sorte de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour avancer sur le chemin d’une conversion pastorale et missionnaire, qui ne peut laisser les choses comme elles sont. Ce n’est pas d’une simple administration dont nous avons besoin. Constituons-nous dans toutes les régions de la terre en un état permanent de mission. » (EG 25)
Dans les publicités pour les produits gras ou sucrés, il y a toujours la mise en garde : « Mangez 5 fruits et légumes par jours ». Pour avoir une vie chrétienne équilibrée, je vous propose 5 vitamines indispensables : la prière personnelle et avec d’autres pour nourrir notre relation avec le Seigneur, la convivialité et la fraternité, comme les Dîners Tables ouvertes de l’été ou le café à la sortie de la messe pour élargir notre réseau de relations et renforcer notre joie de nous retrouver, la formation pour approfondir et rendre compte de notre foi et mieux servir, le service des plus petits et fragiles, et enfin la témoignage pour parler de Jésus mort et ressuscité qui a donné sa vie pour moi. Il y a un ou deux de ces essentiels dans lesquels nous sommes chacun plus à l’aise. Et d’autres moins. Pourtant ce sont ceux qui sont limitants. Pensez à un tonneau : si la hauteurs des 5 planches correspond à l’intensité de ces 5 points, Dieu qui souhaite remplir au maximum se trouvera limité par le point le plus faible. Eh bien prenons le défi, cette année de travailler sur le ou les points limitants.
Où en suis-je moi-même sur les 3 exigences que Jésus annonce si on veut être son disciple ? Comment ma préférence pour le Christ me fait-elle aimer autrement mon père, ma mère, mes enfants, mes frères et mes soeurs? Quand ai-je décidé de porter ma croix pour marcher derrière Jésus ? A quoi ai-je renoncé pour être plus libre pour Le suivre ?
Sg 9, 13-18 ; Ps 89 ; Phm 9b-10.12-1 ; Lc 14, 25-33
P. Olivier Joncour