Le fou de Dieu Homélie 2° dim Avent B (10.12.2023)

Dimanche 10 décembre 2023 2° dim Avent B NDA et St Jean, Gennevilliers

Le fou de Dieu

En chemin avec l'Evangile de Marc : parcours d'initiation chrétienne pour adultes

Parmi nous, certains vont être très privilégiés cette année où nous écoutons des extraits de l’Evangile selon St Marc. Qui ça ? Ce sont les adultes qui se préparent au baptême, à la Confirmation et à la Communion eucharistique. Pourquoi ? Pendant leur préparation, ils lisent en entier l’évangile de Jésus Christ selon St Marc avec leur équipe ou leur accompagnateur.

Evangiles synoptiques : Mt, Mc et Lc

L’évangile de St Marc est le premier qui a été écrit. Il a inventé ce nouveau genre littéraire. C’est le plus court des quatre, avec 16 chapitres. Il a servi de base à St Matthieu et St Luc pour écrire le leur, notamment en reprenant le même plan et en ajoutant aussi des détails ou des histoires dont ils ont eu connaissance pour enrichir et compléter, en tenant compte de la communauté chrétienne dans laquelle ils vivaient. C'est pourquoi, on appelle synoptiques, qu'on peut regarder ensemble, en parallèle, les évangiles de St Matthieu, de St Marc et de St Luc. On peut les mettre en trois colonnes pour faire apparaître ce qui est commun et ce qui est différent.

Avez-vous remarqué que St Marc ne raconte rien de l’enfance de Jésus ? Tout commence quand Jésus a déjà une trentaine d’années. J’ai remarqué aussi un autre fait étrange : alors que les premiers mots sont Commencement de l’Evangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu, ce n’est pas de lui dont on parle dans les premières lignes qui suivent. Il est d’abord question d’un certain Jean le Baptiste, un original dans la manière de l’habiller, de manger, de parler. On dirait un fou de son temps. Aujourd’hui, on l’aurait sûrement arrêté et enfermé dans un hôpital psychiatrique, avec d’autres vraiment fous. Du commencement à la profession de Pierre, Jésus nous fait découvrir qu'il est le Messie, le Christ annoncé par les prophètes. De la profession de Pierre à la Passion, la crucifixion et la résurrection, sa filiation divine est dévoilée jusqu'aux paroles du centurion au pied de la croix après que le crucifié innocent ait remis l'Esprit : "Vraiment, cet homme était Fils de Dieu." (Mc 15,39)

Cependant, le grain de folie de Jean le Baptiste n’est pas sans nous rappeler celle d’autres témoins de Dieu, des porte-Parole qui parlaient pour réveiller le peuple juif, qui faisaient parfois des actions spectaculaires pour marquer les esprits. Ce sont les prophètes, comme Jérémie, Isaïe ou Ezéchiel pour parler des trois grands et célèbres. Ici, il a reçu de son père Zacharie le prénom de Jean, « Yo-Hanan » qui se traduit par « Dieu fait grâce ». Ce n’est pas étonnant qu’il soit original. Dans l’évangile selon St Luc, nous apprenons que ses parents, Zacharie et Elisabeth, n’avaient pas pu avoir d’enfant, comme Abraham et Sara (Gn 12). Et le Seigneur leur a fait cette grâce d’enfanter même très âgés. Sa mission est définie par le prophète Isaïe plus de 600 ans avant sa naissance : c’est un préparateur, un annonciateur, un ouvreur de piste, un crieur, un appelant à la conversion, au retour à Dieu. Il va surtout faire le lien, la passerelle entre l’Alliance fondée par Dieu avec Abraham et sa descendance à la nouvelle Alliance annoncée par plusieurs prophètes qui sera conclue dans le sang de Jésus-Christ, sur la croix.

Jean est compliqué quand il parle : il utilise des périphrases, comme s’il ne voulait pas  que l’on comprenne tout de suite. Or quand on veut se faire comprendre c’est important de dire les choses clairement et avec simplicité. Moi j’aurais dit : « Suivez Jésus » !

Consolez, consolez mon peuple

La 1° lecture est magnifique : c'est le livre de la consolation d’Israël, la deuxième partie des trois du livre du prophète Isaïe qui annonce que le peuple qui est en exil à Babylone sera autorisé à rentrer sur sa terre, par un païen, le roi Cyrus, un successeur de Nabuchodonosor qui avait assiégé Jérusalem, détruit ses murailles et son Temple. Le message adressé est une consolation en paroles. Il peut l'être aussi en actes avec la comparaison du berger qui rassemble, qui porte sur son coeur, qui protège, qui réconforte. Et dans le Psaume, cela se traduit par le don de la paix, et du salut.

Is 40, 1-5.9-11 ; Ps 84 ; 2 P 3, 8-14 ; Mc 1, 1-8

P. Olivier Joncour

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