Générosités des veuves et du Seigneur Homélie 32° dim TO B (10.11.2024)

Dimanche 10 novembre 2024 32° dim TO B NDA et St Jean Gennevilliers

Générosités des veuves et du Seigneur

Dans La Loi de Moïse, avec l’étranger, la veuve et l’orphelin font partie de la catégorie des personnes que le Seigneur veut que l’on protège et dont on prenne soin.

Sécheresse

A cet égard, la ville de Sarepta se situe sur la côte méditerranéenne, entre les villes connues de Tyr et de Sidon. On est donc au nord de la Galilée. C’est une terre païenne. Toute cette région vit une crise : une sécheresse sévère : il n’a pas plu depuis 3 années. On se rappelle la période de sécheresse de 7 ans en Egypte du temps de Joseph, un des fils de Jacob, après 7 années de très bonnes récoltes (Ex 41, 27-30). La sécheresse, pour tous les peuples, c’est le risque de mourir de soif et ou de faim car plus rien ne pousse. Et c’est bien la situation de cette veuve et de son fils : il n’y a plus de blé. Donc il est impossible de faire de la farine pour cuire un peu de pain pour se nourrir. Elle sait que qu’il ne lui reste qu’une poignée de farine, la quantité suffisante pour une galette pour 2 personnes. Nous découvrirons que ce sera suffisant pour trois. Un proverbe dit bien : « quand il y en a pour 2, il y a pour 3. » si les 2 décident de partager avec le 3° qui n’était pas prévu. C’est le sens de l’hospitalité. Les deux disciples dans le deuil qui ont quitté Jérusalem marchant vers Emmaüs ont invité leur compagnon de marche qui les avait interrogés, qui les avait écoutés, leurs tristesses, leurs déceptions, avant de parcourir la Bible juive au sujet du Messie et de leur expliquer ce qu’ils n’avaient pas compris (cf Lc 24, 13-34).

pétrir la pate

Pour Elie, la veuve et son fils, c’est le miracle de la manne au désert qui se répète. Non pas pendant 40 ans où le Seigneur donnait à manger à son peuple qui marchait (cf Ex 16, 3-35). Ici c’est le miracle de la farine. Il faudra tout même que la femme fasse de la pâte, la laisse reposer avant de cuire le pain, pour le manger. Le Seigneur nourrit les siens, ici le prophète Elie. Mais aussi celle et celui qui l’accueillent. Et j’imagine la joie de cette femme d’avoir accueilli cet inconnu, d’une autre religion que la sienne. Et pourtant, c’est bien le Dieu de cet homme qui lui a permis de rester vivante. Est-ce que la femme que Jésus rencontre dans cette même région plusieurs siècles plus tard, où ils auront cette discussion au sujet des miettes de pain qui tombent de la table et que les petits chiens mangent (cf Mc 7, 24-30), est une descendante de celle qui accueilli Elie, nous ne le savons pas, mais cette thématique commune du pain peut être un point de connexion : Dieu nourrit les siens, ceux de l’Alliance, et les autres. Ce qu’il donne profite aussi au reste de l’humanité quand ils accueillent ceux déjà qui croient en Lui.

Aller au périphéries (Pape François La Joie de l'Evangile)

Pour nous, c’est peut-être une belle invitation à ne pas rester qu’entre disciples du Christ. Ce n’est qu’en étant aux côtés des autres, croyants autrement ou pas, que le Seigneur peut leur faire bénéficier de ses dons, des largesses de ses dons, de ses dons qui débordent. C’est cela l’appel du Pape François à aller aux périphéries, à ne pas uniquement rester avec ceux que nous connaissons déjà, à nous laisser accueillir pour vivre des rencontres inattendues, improbables auprès des personnes généreuses, dont le coeur est en attente d’accueillir le vrai Dieu, en Jésus-Christ, le Sauveur, l’homme vrai qui nous fait découvrir le vrai Dieu.

Quand tu fais l'aumône ...

En ce qui concerne la veuve de l’Evangile qui a donné plus que tous les autres, non pas quantitativement, mais proportionnellement à ce qu’elle avait, et aussi avec le coeur et non pas comme un devoir, je voudrais surtout m’arrêter sur le regard de Jésus. Il voit et met en valeur pour ses disciples ce que personne d’autre n’avait vu comme lui. Rappelons-nous ce qu’il avait dit sur l’aumône au chap 6 de l’évangile de St Mt : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux. Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. » (Mt 6, 1-4). Même si les grosses sommes des riches devaient bien aider le Temple, ils devaient faire beaucoup de bruit pour que cela se remarque et pour chercher l’admiration des autres. Jésus, au contraire, met en valeur, ce qui ne fait pas de bruit, ce qui est fait avec coeur, sans rechercher à attirer le regard et l’admiration des autres.

Si devenir chrétien, c’est de plus en plus devenir comme Jésus, dans sa manière de regarder, d’agir, de penser, d’aimer, …, prenons, chacune et chacun, 20 secondes, pour chercher, dans ce que nous avons vu cette semaine ce qui n’a pas fait la Une des journaux télévisés ni des chaînes d’informations en continue. Puis nous le partagerons avec notre voisine ou notre voisin.

Et si nous faisions cet exercice de relecture chaque dimanche, notre regard et notre monde en seraient profondément changés.

1 R 17, 10-16 ; Ps 145 ; He 9, 24-28 ; Mc 12, 34-48
P. Olivier Joncour

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