Êtes-vous marmotte ou pèlerin de l'espérance? Présentation de Jésus au Temple (2.02.2025)
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Dimanche 2 février 2025 Présentation de Jésus au Temple NDA Ste MM Gennevilliers
Êtes-vous marmotte ou pèlerin de l'espérance?
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Il y a plusieurs années, j’ai vu un film dont l’histoire se passe aux Etats-Unis, un 2 février. Ce n’était pas un film sur la Présentation de Jésus au Temple, ni sur la fête de la vie consacrée qui y est associée depuis 1997 par le Pape St Jean-Paul II. Ce film racontait la journée d’un journaliste de télévision venu faire un reportage sur la fête de la marmotte. Pourquoi ? La légende dit que le 2 février, la marmotte qui hiberne sort de son terrier : soit le temps est couvert et froid et elle retourne dormir six semaine pour attendre le printemps, soit le soleil brille et la fin de l’hiver sera doux. Cette légende s’inspirerait du comportement de plusieurs animaux qui hibernent.
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Quel rapport entre la marmotte et nous ? Certains dimanches matin, nous sommes comme elle et nous ouvrons un œil et en fonction de la météo, on prend la décision de nous lever pour aller à la messe, ou de nous rendormir et nous ratons la messe. Et on se dit, ça peut attendre dimanche prochain !
Quel rapport entre la marmotte et la fête chrétienne ? Il y a un point commun : c’est l’attente d’une lumière qui réchauffe, qui fait vivre, qui nous donne une bonne raison de nous lever.
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Syméon et Anne, sont deux belles personnes âgées, qui vivaient dans l’attente de l'accomplissement de la promesse que Dieu avait faite à son peuple qu’il enverrait le Messie pour les sauver. Syméon a reçu une révélation particulière qu’avant que ses yeux se ferment définitivement pour cette vie terrestre, le Seigneur lui aurait donné de voir le Sauveur, la "Lumière des nations" annoncée par le prophète Isaïe : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. » (Is 9,1) Non pas une étoile comme pour les mages. Non pas le dieu soleil Ra des Egyptiens. Mais Celui qui est la "Lumière du monde" (Jn 8), celui dont St Jean parle au début de son évangile :
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« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. […] C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière. Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. […] Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous. » (Jn 1, 1-9.14a)
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On en trouve une formulation équivalente dans la Lettre aux Hébreux dont l'auteur rappelle l’humanité du Christ et sa réalité : nous avons en commun le sang et la chair, Jésus a partagé, lui aussi, pareille condition. De sa naissance à sa mort, il a été l’un de nous sans faire disparaître sa divinité. Pendant ses trente années de vie cachée, il a appris à parler, à lire la Bible, à chanter, à compter, un métier, celui de charpentier aux côtés de Joseph, à Nazareth. Il y a ensuite ce il fallait : Il lui fallait donc se rendre en tout semblable à ses frères, pour devenir un grand prêtre miséricordieux et digne de foi pour les relations avec Dieu, afin d’enlever les péchés du peuple. Le Christ Jésus n’est pas mort dans son lit, mais sur une croix, après avoir été rejeté, trahi, condamné à mort alors qu’il était innocent, et c’est par son amour sur la croix, choisissant de continuer à aimer et, ainsi, par sa mort, il a pu réduire à l’impuissance celui qui possédait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable, et il a rendu libres tous ceux qui, par crainte de la mort, passaient toute leur vie dans une situation d’esclaves. Car ceux qu’il prend en charge, ce ne sont pas les anges, c’est la descendance d’Abraham.
Il a été sensible, ému, capable de se laisser toucher physiquement par la femme aux pertes de sang (Mc 5, 24-34), et plus intérieurement, lorsqu’il est saisi de compassion par la foule (Mt 14,14) parce qu’elle est sans berger (cf Mt 9,36), ou devant deux aveugles à la sortie de Jéricho (Mt 20,34).
Sa manière de vivre humainement est pleine d’espérance, car nous ne pouvons plus désespérer de nous-mêmes si Dieu qui nous a créés à son image (cf Gn 1,27) est venu se faire l’un de nous pour que nous devenions cet Être de relations. C’est comme dans le film « Un jour sans fin », où le journaliste est condamné, malgré lui, à devoir vivre chaque jour le 2 février et à tirer les leçons de ses échecs de la manière dont il avait vécu la veille, essayant de progresser et de ne pas répéter ses erreurs. Avec quel regard sur notre monde malgré tout aimé par Dieu allons-nous le regarder ? Avec la froideur de la technique ? Avec la tiédeur de celui qui est au bord de la piscine et qui n’ose pas se jeter à l’eau ? Avec celui qui croit en un Dieu qui fait toutes choses nouvelles (Ap ) qui donne un coeur nouveau et un esprit nouveau (cf Ez 36), et qui espère au-delà des éléments visibles car il sait que le Seigneur n’abandonne pas sa création ni ses créatures, ceux qui le reconnaissent comme leur Dieu et Père, capable de remettre debout une vallée d’ossements desséchés (cf Ez 37), de faire sortir l’eau du côté du Temple pour assainir les eaux de la Mer morte et donner une récolte par mois des arbres des vergers sur son passage (cf Ez 42), voire ressusciter un mort !
C'est bien cela qu'il fait le Dieu des disciples de Jésus, vrai Dieu et vrai homme, faire toutes choses nouvelles, s'appuyer et trouver des ressources que donne la foi en Jésus mort et ressuscité. Et la prochaine fois où nous aurons la tentation d'être une marmotte, rappelons-nous que le Seigneur Jésus s'est levé le matin de Pâques, ressuscité, debout, il est sorti vivant de son tombeau, pour que nous soyons des vivants, que nous vivions comme des ressuscités !
Ml 3, 1-4 ; Ps 23 ; He 2, 14-18 ; Lc 2, 22-40
P Olivier Joncour