Encouragements, comme un père et une mère, et ouverture Homélie 23° dim TO B (8.09.2024)
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Dimanche 8 septembre 2024 23° dim TO NDA & Ste MMadeleine
Encouragements, comme un père et une mère, et ouverture
Les Jeux paralympiques à Paris se terminent ce dimanche. Nous avons pu être admiratifs devant ces athlètes que nous ne voyons jamais à la télévision en dehors des JO. Certains sont nés avec un handicap. D’autres le sont devenus à la suite d’un accident. Nous avons découvert des sports : le cécifoot pour les aveugles, la boccia, et d’autres sports adaptés pour des personnes qui ont un handicap. Ces dix jours ont mis en valeur des performances aussi impressionnantes que celles des athlètes des JO.
Le Seigneur encourage celles et ceux qui en ont besoin. Dites aux gens qui s’affolent : « Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu. […] Il vient lui-même et va vous sauver. » Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie. Combien de fois manquons-nous de souffle ? Manquons-nous d’espérance ? Manquons-nous de foi ? Manquons-nous de joie de vivre ? Manquons-nous d’amour pour le Seigneur et les autres ? Manquons-nous de confiance en nous ? Or, le Seigneur nous connaît : Il sait ce qui est paralysé dans nos vies, ce qui est engourdi, ce qui est fragile, vient à notre rencontre et nous dit : « là où tu es faible, c’est par là que je vais te communiquer ma force pour que tu trouves un souffle nouveau dans ta vie. Une espérance qui t’ouvre un nouvel avenir. Une confiance en Moi jusqu’à te faire déplacer des montagnes. Une joie de vivre que tu n’as jamais goûtée et qui rayonne autour de toi. Un amour renouvelé car ce n’est plus seulement toi qui aimes mais c’est Moi qui aime à travers toi. Une confiance en toi qui ne tourne pas à l’orgueil ni à une supériorité par rapport aux autres, mais qui sera mise au service d’autres qui en ont besoin. » Ce qui est mort peut renaître. Ce qui est sans vie peut être ressuscité. Ce qui est tombé à terre peut être relevé. Ce qui est blessé peut cicatriser. Ce qui est exclu peut être réintégré. Ce qui est mal peut être pardonné. L’eau jaillira dans le désert. Les morts ressusciteront ! « Ma grâce te suffit » (2 Co 12,9)
Quand on se demande « Comment le Seigneur me regarde-t-Il ? Que pense-t-Il de moi ? », savons-nous aussi selon quels critères il regarde ? Parce que le Seigneur a de l'ambition pour nous et qu'Il est exigeant comme un père, Il ne veut pas que nous nous contentions du minimum. Il veut qu’à travers le chemin que nous vivons comme disciples du Christ Jésus, nous progressions, nous avancions, nous devenions de plus en plus comme Il l’attend, selon l’esprit des béatitudes (cf Mt 5, 1-12) et des paraboles du Royaume des cieux, selon la logique du lavement des pieds (cf Jn 13, 1-17) et de la Passion, c’est-à-dire de valoriser celles et ceux qui sont toujours rabaissés, de donner sa vie pour les autres. Et ce n’est possible qu’avec son aide, qu’avec sa grâce, qu’en entrant de plus en plus dans les attitudes du Christ, dans son coeur, dans sa logique. Sa grâce me suffit.
Parce que le Seigneur est aussi miséricordieux comme une mère, Il est patient et sait que nous avons besoin de temps pour avancer pas à pas, pour nous convertir, pour grandir en sainteté. Il sait que même avec la meilleure intention du monde, il nous arrive de faire du sur place, voire de reculer. Mais il vient nous dire : "Appuie-toi sur Moi. Demande-moi ce que je veux te donner et que je peux te donner. Ne te juge pas selon les critères du monde, mais selon la logique inversée qui est en fait ma logique." Relisons le psaume : Le Seigneur fait justice aux opprimés ; aux affamés, il donne le pain ; le Seigneur délie les enchaînés. Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles, le Seigneur redresse les accablés, le Seigneur aime les justes, le Seigneur protège l’étranger. Il soutient la veuve et l’orphelin, il égare les pas du méchant. Apprenons à nous regarder les uns les autres différemment : mon voisin, mon prochain sont un cadeau du Seigneur. Et si je ne le vois pas encore ainsi, c’est que nous devons changer de lunettes : enlever des lunettes sombres de la jalousie et de la comparaison et mettre des lunettes roses pour regarder avec amour et vertes pour espérer voir ce que je ne vois pas encore de beau, de bon, de juste, dans la vie des autres. Sa grâce nous suffit.
Dans le récit de guérison du sourd-muet, Jésus rétablit la communication. Avec ce Effata Ouvre-toi !, il y a une manière pour chacune et chacun de nous de l’entendre : « Ouvre-toi aux autres, ouvre-toi au dialogue, ouvre-toi à l’amitié, ouvre ton esprit et ta bouche avec des mots gentils, bienveillants, qui encouragent, qui fortifient. Ouvre-toi à une culture nouvelle, à une manière différente de prier, à rendre service d’une façon nouvelle, à témoigner de ta foi et des merveilles que le Seigneur fait dans ta vie. » Pour opérer cette transformation, Jésus nous emmène à l’écart et agit avec beaucoup de délicatesse. Disons-Lui : « Seigneur Jésus, viens faire passer la lumière de ta vie dans mes ténèbres. Ta grâce me suffit. »
P. Olivier Joncour
Is 35, 4-7 ; Ps 145 ; Jc 2, 1-5 ; Mc 7, 31-37