Brise légère et vent contraire 19° dim TO A (13.08.2023)

Dimanche 13 août 2023 19° dim TO A Chemin d'Assise messe, Casella (It)

Brise légère et vent contraire

Nous commençons notre édition 2023 du Chemin d'Assise. Et le contexte de nos lectures est celui de la marche.

Commençons par le prophète Élie qui a marché 40 jours vers l’Horeb, la Montagne de Dieu alors qu’il était bien isolé, persécuté par la méchante Jézabel. Il veut se laisser mourir en pleine dépression. Dieu lui demande malgré tout de vivre. Comment ? Mange ! Pour reprendre des force. C’est ce qu’il accepte de faire (cf 1 R 19, 1-7).

Elie, à l'Horeb, se couvre le visage après avoir reconnu le passage du Seigneur dans la brise légère (1 Rois 19)

L’Horeb, est l’autre nom de la montagne de Dieu le Sinaï où le Seigneur avait passé beaucoup de temps avec Moïse avant de lui remettre les tables de la Loi (cf Ex 20, 1-3). C’est dans ce lieu que le Dieu déconcertant, le Dieu inattendu va se révéler et se manifester au prophète dans une expérience spirituelle où son Seigneur vient rejoindre sa Créature et celui qu’il à appelé à être son prophète en temps de crise. Ces 40 jours - le temps de la conversion, le temps de choisir à nouveau la vie et d’accepter d’être à nouveau confirmé dans sa mission - a permis au prophète de se préparer à vivre cette proximité du Seigneur qui décide de se manifester dans une manière si différente de ce que notre esprit aurait pu imaginer : après des signatures annonciateurs grandioses qui viennent toucher et bouleverser la création, un ouragan, si fort et si violent qu’il fendait les montagnes et brisait les rochers, un tremblement de terre, un feu, Élie entendit le murmure d’une brise légère.

Or, pour les hommes, les dieux sont souvent associés à la puissance, à la force quand il agit. Comme dans les mythologies. Ou Elie, lors de la compétition avec les prophètes de Baal pour le bûcher du sacrifice (1 R 18, 20-39). Ici, avec le Dieu d'Israël, on pourrait chanter : « regardez l’humilité de Dieu » ou mieux ici : « récoutez l’Esprit du Seigneur passer dans nos vies. » C'est l'Esprit qui console, qui réconforte, qui donne des forces, qui encourage, qui donne un souffle nouveau !

Après cette théophanie, le prophète a pu ainsi partir renouvelé, transformé y compris dans sa manière de penser Dieu.

 

Plusieurs siècles plus tard, Jésus a beaucoup marché sur les routes de la Galilée et de la Judée avec ses disciples. Il les a bien fait marcher aussi !

Après le miracle de la multiplication des pains où Celui qui est le Pain vivant descendu du ciel (cf Jn.6) a nourri la foule si nombreuse en partageant les 5 pains et 2 poissons. Après le miracle, Jésus se retire à l’écart : 

  • il refuse que la foule fasse de lui un roi 
  • Il laisse ses disciples digérer et réfléchir à ce qui vient de se passe. Qui est-il celui qui peut faire de si grandes choses? Pourquoi ? Pour quoi ?
  • Il va à l’écart prier : remercier pour ce que son Père a fait et préparer la suite. 
Jésus marche sur les eaux de la Mer de Galilée pour rejoindre ses disciples, alors qu'il fait encore nuit

Les disciples sont sans le Maître dans la barque, de nuit à lutter contre le vent contraire. C’est seulement Vers la fin de la nuit, que Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. Qui est-il celui qui ne traverse pas en la mer de Galilée en bateau? Qui est-il celui qui marche sur la mer? Qui est-il celui qui marche plus vite sur les vagues de la mer qu’en bateau? Qui est-il celui qui est debout à la fin de la nuit? Qui est-il Celui qui est vivant? Qui est-il Celui qui ordonne de Lui faire confiance? Est-il fiable? Peut-on lui faire confiance? Et Simon-Pierre que Jésus invité à Le rejoindre sur les eaux de la mer? Comme Abraham, Simon qui a été appelé par Jésus à laisser ses filets, son père et son bateau, lui que Jésus a décidé d’appeler Pierre pour que son Église soit bâtie sur sa foi, lui qui a été témoin de son divinité lorsqu’il a été transfiguré, Pierre va-t-il sortir de la sécurité de la barque? Pierre va-t-il arriver à marcher sur les eaux qui symbolisent aussi des forces que les humains ne peuvent contrôler, comme celles du mal et de la mort?

À partir du moment où Pierre commence à se regarder en train de marcher et que son intelligence lui dit que ce n’est pas possible, au lieu de regarder vers Jésus qui le rendait capable de faire ce qui a vue humaine est impossible, Pierre a commencé à s’enfoncer, à couler. Notre foi est fragile. 

 

C’est au bout des 40 jours de marche que cela a lieu. Nous ne marcherons pas autant cette année mais cherchons, découvrons Dieu en toutes choses. Confiance ! Jésus nous rejoint aussi dans nos nuits dans nos peurs. C'est peut-être à la fin de notre marche que nous découvrirons sa présence discrète.

1 R 19, 9a.11-13a; Ps 84; Rm 9, 1-5; Mt 14, 22-33

P. Olivier Joncour

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