Réponse aux malades Homélie 5° dim TO B (8.02.2015)

Dimanche 8 février 2015 5° dim TO B St PP Colombes, dimanche de la Santé, Onction des malades

Réponse aux malades

Les expériences de Job, de la belle-mère de Simon et des autres malades sont très proches de celles de beaucoup aujourd’hui. Quelle réponse Dieu nous donne-t-Il ?

Nous connaissons des personnes et un monde malades

Si Job allait consulter son médecin traitant, celui-ci diagnostiquerait une perte du goût de vivre, une fatigue physique, psychique et un moral au plus bas. Une grosse déprime, voire une dépression. On pourrait aussi poser le même diagnostique pour notre monde qui est guetté par le découragement. Ce que dit Job, plusieurs de nos frères et sœurs malades, croyants ou non, pourraient le dire. Nous traversons une forme d’épuisement général, des burn out individuels et collectif. Un surmenage qui conduit à l’épuisement et à l’inactivité. Quelle famille n’a pas été touchée par la grippe d’un de ses membres ? Même si nous restons vivants, nous faisons l’expérience de la fragilité.

Quelles réponses entendons-nous ?

Les amis de Job ne lui apportent pas de réponse satisfaisanteJob n’a pas de réponse à sa plainte, lui qui a tout perdu, non seulement ses biens, mais aussi toute sa famille. Il est miné par les idées noires. Il est seul, et ses amis ne lui remontent pas le moral. Ils seraient plutôt à l’enfoncer encore davantage : « s’il t’arrive autant de problèmes, c’est sûrement Dieu qui te punit. Cherche bien et tu trouveras. » Ce n’est pas si simple, car il n’en est rien ! Job ne blasphème pas ni ne se plaint pas.

Au temps de Jésus, il y avait des malades pour des raisons physiques, comme la belle-mère Simon, et d’autres, victimes d’un démon. Rien de nouveau, en somme ! Remarquons que, dans le récit, les malades ne sont pas seuls. Ils sont entourés. Des anonymes qui sont proches des malades. Ce sont les on de l’évangile : on parla à Jésus de la malade et on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons. Les malades ne sont pas abandonnés à leur sort. N’est-ce pas aussi le cas aussi aujourd’hui à l’occasion de ce dimanche de la santé où une quarantaine de personnes se sont inscrites pour recevoir l’onction des malades ? Certains sont allés les chercher à leur domicile. Je pense aussi à la petite communauté d’amis et de voisins qui entoure Jeanine qui va être baptisée cet après-midi à 80 ans : elle va recevoir la Confirmation, communier et enfin recevoir le sacrement des malades dont elle a un grand besoin, m’a-t-elle dit.

Devant tous ces malades, Jésus ne fuit pas. Il ne se détourne pas. Il n’est sourd à la demande. St Marc nous dit que Jésus s’approcha, qu’il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies et il expulsa beaucoup de démons. Aujourd’hui encore, il ne fuit pas. Il ne se détourne pas. Onction dans les mains pour le sacrement des maladesAujourd’hui, il vient visiter nos frères et sœurs malades, dépendants, vieillissants, affaiblis par une maladie qui se voit ou pas. Aujourd’hui encore, il veut les assurer de sa présence, de sa proximité, de son réconfort. Il veut leur donner sa paix et la force dont ils ont besoin, force agissante dans le signe visible qu’il a laissé à l’Eglise, dont parle l’apôtre St Jacques. La présence de nos frères et sœurs malades dans les premiers rangs est un signe concret aussi de l’une des orientations du Projet de la paroisse : « regarder vers les autres : faire attention aux fragilités et le partager », comme ce qui a été vécu dimanche dernier lors du Forum Paroissial à partir de toutes les situations familiales bancales, blessées, perturbées, hors des clous. Et je me réjouis de voir tout ce qui se vit comme soutien très concret auprès de nos amis du parvis et de la rue, mais aussi des personnes seules chez elles, notamment autour de la tente des Petits-Déjeuners devant l’église, pour le 6° dimanche consécutif.

Au moment où nous aimerions prolonger ce moment, Jésus nous oblige à repartir, à quitter l’ici de Capharnaüm, d’abord pour aller à l’écart, dans un endroit désert pour prier, pour recharger nos forces en Dieu et Le remercier de ce qu’Il fait, puis pour aller ailleurs poursuivre la mission reçue de son Père. Jésus est finalement la réponse du Père au constat de Job, non pas dans un grand discours mais en personne et en actes : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a envoyé son Fils. » (Jn 3,16) Et j’aimerais terminer par le dernier Tweet du Pape : « Avoir la foi, ce n’est pas ne pas avoir des moments difficiles, mais avoir la force de les affronter en sachant que nous ne sommes pas seuls. » (6.02.2015) 

Jb 7, 1-4.6-7 ; Ps 146 ; Jc 5 ; Mc 1, 29-39

P. Olivier Joncour

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