Main, pied, esprit et oeil Homélie 26° dim TO B 2012.09.30
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Dimanche 30 septembre 2012 26° dim TO B Colombes
a) La main qui entraîne au péché, c’est celle qui veut prendre ou voler, ou qui est mise sur la vie d’un autre, ou encore celle qui, fermée et durcie, devient coup de poing. C’est aussi la main de l’artisan, du potier ou de la cuisinière qui transforme ce que la nature lui a donné. C’est la main qui donne et la main qui reçoit. La main qui dit bonjour ou donne, ou le geste de paix que nous vivrons tout à l’heure. C’est encore la main qui devient trône du Corps du Christ. La main enfin qui caresse.
b) Le pied qui entraîne au péché nous conduit sur des chemins de mort, dans des impasses. C’est le coup de pied sous la table familiale entre frères. C’est le croche-pied qui veut faire trébucher puis tomber. C’est aussi le pied du pèlerin qui avance pas à pas vers sa destination : St Jacques de Compostelle, Rome ou Jérusalem. C’est encore le pied adroit du footballer qui dribble pour éviter un adversaire avant de marquer un but.
L’œil qui entraîne au péché juge sur des apparences et des a priori. Il manque de respect pour le corps de l’autre. Au contraire, les yeux nous font découvrir la beauté de paysages de montagne ou de la mer par tous les temps.
Main, pied, esprit et oeil
I Quels sont les deux points communs entre la 1° lecture et l’Evangile ?
a) C’est l’esprit.
D’un côté, dans le livre des Nombres, l’esprit qui reposait sur Moïse est partagé pour qu’il porte la mission avec d’autres, les soixante-dix. De l’autre, il y a les esprits mauvais qui sont expulsés par quelqu’un qui ne fait pas partie du groupe des disciples.
b) Dans ces deux situations, nous pouvons noter la liberté de l’agir de Dieu qui n’est pas limité par le cadre rassurant dans lequel l’humain pourrait vouloir emprisonner la logique de Dieu : l’esprit est
venu reposer sur Eldad et Médad, deux hommes qui n’étaient pas sous la Tente de la Rencontre où les autres étaient rassemblés. Leur absence ne les a pas empêchés de recevoir l’esprit. Dans l’Evangile, un homme qui ne fait pas partie du groupe des disciples chasse les esprits mauvais au nom de Jésus.

Ceux qui font du mauvais esprit. Comme quoi, lorsque l’adjectif et le nom changent d'ordre, le sens est différent. Cela me rappelle ce qu’a vécu, cet été, une femme qui se prépare au baptême : alors qu’elle invitait ceux qui le voulaient à venir à la messe avec elle, plusieurs se sont moqués d’elle, ont ricané, ont été sarcastiques. Et elle de leur répondre : « si vous vous moquez de moi parce que je dis que je vais à la messe, vous pouvez remarquer que je ne moque pas de vous parce que vous n’y allez pas ! »
II Le prolongement de ceux qui font du mauvais esprit, c’est tour à tour la main, le pied ou l’œil.

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Le mauvais esprit est critique, biaisé, déformé pour se mettre en valeur soi-même au détriment de l’autre. Au contraire, celui qui fait preuve d’esprit renvoie à l’intelligence. L’intelligence qui réfléchit et analyse. L’intelligence qui pèse entre le bien et le mal, qui cherche à comprendre la loi de la nature, et qui parfois en vient à douter.

La main, le pied, l’esprit et l’œil sont des organes d’un même corps humain. Ils sont unis. Et l’esprit commande à la main et au pied pour qu’ils agissent. Ce n’est pas sans nous rappeler ce qu’écrivait St Paul dans la 1° lettre aux Corinthiens au chapitre 12 sur l’Eglise comparée au corps humain composé de plusieurs membres.
Alors, rendons gloire à Dieu pour notre corps. Prenons-en soin. Rendons grâce à Dieu nous l’Eglise composée de tant de membres différents quel que soit son état de vie, comme célibataire, marié, consacré, diacre comme Philippe et Patrick qui ont été ordonnés par notre évêque hier, prêtre ou évêque.

Finalement, comme dans une chorale, nous avons à chanter notre propre voix et suivre la partition en tenant aussi compte du rythme, de la musique et de nos voisins.
P. Olivier Joncour
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