La foi d'Abraham Homélie 2013.08.11 19° dim TO C
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Dimanche 11 août 2013 19° dim TO C St Etienne St Henri Colombes
La foi d'Abraham
L’histoire sainte est traversée de part en part par la foi. Cela commence par celle d’Abraham sur laquelle l’auteur de la lettre aux Hébreux médite. La nuit de la délivrance pascale est celle de la sortie d’Egypte. Pour les juifs, c’est le début de la foi du peuple d’Israël en un Dieu Sauveur et Libérateur. Enfin, il y a celle de l’Eglise en un Dieu qui a encore des promesses dont elle attend la réalisation. La première encyclique du Pape François publiée à la fin du mois de juin s’arrête assez longtemps sur Abraham, le père des croyants. Je vous en propose des extraits :
« 8. […] Une place particulière revient à Abraham, notre père dans la foi. Dans sa vie se produit un fait bouleversant : Dieu lui adresse la Parole, il se révèle comme un Dieu qui parle et qui l’appelle par son nom. La foi est liée à l’écoute. Abraham ne voit pas Dieu, mais il entend sa voix. De cette façon la foi prend un caractère personnel. Dieu se trouve être ainsi non le Dieu d’un lieu, et pas même le Dieu lié à un temps sacré spécifique, mais le Dieu d’une personne, précisément le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, capable d’entrer en contact avec l’homme et d’établir une alliance avec lui. La foi est la réponse à une Parole qui interpelle personnellement, à un Toi qui nous appelle par notre nom.
9. Cette Parole dite à Abraham est un appel et une promesse. Elle est avant tout appel à sortir de sa propre terre, invitation à s’ouvrir à une vie nouvelle, commencement d’un exode qui le conduit vers un avenir insoupçonné. La vision que la foi donnera à Abraham sera toujours jointe à ce pas en avant à accomplir. La foi « voit » dans la mesure où Abraham marche, où il entre dans l’espace ouvert par la Parole de Dieu. Cette parole contient en outre une promesse : ta descendance sera nombreuse, tu seras le père d’un grand peuple (cf. Gn13,16 ; 15,5 ; 22,17). […]
11. Un dernier aspect de l’histoire d’Abraham est important pour comprendre sa foi. La Parole de Dieu, même si elle apporte avec elle nouveauté et surprise, ne se trouve en rien étrangère à l’expérience du Patriarche. Dans la voix qui s’adresse à lui, Abraham reconnaît un appel profond, inscrit depuis toujours au cœur de son être. Dieu associe sa promesse à ce « lieu » où l’existence de l’homme se montre depuis toujours prometteuse : la paternité, la génération d’une vie nouvelle – « Ta femme Sara te donnera un fils, tu l’appelleras Isaac » (Gn17,19). Ce Dieu qui demande à Abraham de lui faire totalement confiance se révèle comme la source dont provient toute vie. De cette façon, la foi se rattache à la Paternité de Dieu de laquelle jaillit la création : le Dieu qui appelle Abraham est le Dieu créateur, celui qui « appelle le néant à l’existence » (Rm4,17), celui qui « nous a élus en lui, dès avant la fondation du monde … déterminant d’avance que nous serions pour Lui des fils adoptifs » (Ep1, 4-5). Pour Abraham la foi en Dieu éclaire les racines les plus profondes de son être, lui permet de reconnaître la source de bonté qui est à l’origine de toutes choses, et de confirmer que sa vie ne procède pas du néant ou du hasard, mais d’un appel et d’un amour personnels. Le Dieu mystérieux qui l’a appelé n’est pas un Dieu étranger, mais celui qui est l’origine de tout, et qui soutient tout. |
Finalement, Abraham est entré par la ‘Porte de la foi’ pour vivre la belle aventure que le Seigneur lui a proposée. C’est à une aventure comparable que le Seigneur nous appelle. Il a aussi besoin de chacun de nous pour relayer cette invitation, comme François a pu le rappeler aux jeunes des JMJ à Rio.
Sg 18, 6-9; Ps 32; He 11, 1-2.8-19; Lc 12, 32-48
P. Olivier Joncour