"J'embauche" Homélie 25° dim TO A (21.09.2014)
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25° dim TO A Dimanche 21 septembre 2014 St Pierre St Paul de Colombes
J'embauche
La parabole que Jésus raconte est d’une actualité forte quand nous connaissons le nombre de personnes qui recherchent un emploi, et aussi celui des entreprises qui font faillite. Un autre fléau est le poison de la comparaison. Cependant ne désespérons pas, le Christ embauche.
Chômage et faillite
Je suis sûr que les personnes qui cherchent un travail, dont ceux qui sont parmi nous, aimeraient rencontrer un maître de domaine qui leur donne du travail, quelle que soit l’heure du jour, ou le jour du mois, parce que cela les occuperait, mais aussi que cela leur permettrait de gagner leur vie pour nourrir, vêtir et loger leur famille. Quelle chance ont les ouvriers de la parabole ! Ils ne se rendent pas compte de la chance qu’ils ont d’avoir un travail et d’être payé.
Avec le nombre d’entreprises qui font faillite, qui sont en cessation de paiement ou qui déposent le bilan, ce maître du domaine a pris une décision qui surprend en payant autant ceux qui ont travaillé douze heures que ceux qui en ont travaillé qu’une seule. Cela va contre toute logique comptable et financière !
L’écoute et la méditation de cette parabole nous oblige à faire un travail intérieur. Pour certains, cela leur demandera douze heures, d’autres neuf, six, trois ou une heure. Selon des critères divins, la bonté de Dieu n’est pas proportionnelle à notre réponse, à notre engagement ! L’amour de Dieu ne se mérite pas. Il est le même et unique pour chacun que l’on n’ait jamais quitté l’Eglise, que l’on se soit éloigné pendant de très nombreuses années ou que l’on pousse seulement la porte aujourd’hui.
Il y a la comparaison entre ouvriers, entre ceux embauchés à la première heure ou ceux de la dernière heure, et qui pourtant reçoivent tous le salaire promis : une pièce d’argent. Pour la communauté chrétienne dans laquelle vit l’évangéliste Matthieu, c’est une manière pour lui de faire comprendre que Dieu ne fait pas de différence entre les hommes, qu’ils soient chrétiens d’origine juive ou qu’ils aient découvert le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob récemment parce qu’ils n’étaient pas nés juifs.
Il y a la comparaison entre les ouvriers de la première heure et le maître du domaine. Mes pensées ne sont pas vos pensées, dit le Seigneur à Isaïe. Continuons à chercher qui est le Seigneur tant qu’Il se laisse trouver.
Et je ne veux pas comparer ce maître du domaine à un roi qui refuserait de payer les ouvriers pour leur travail. C'est de la comparaison que naît la jalousie.
En ce début d’année pastorale où beaucoup d’entre vous sont déjà engagés dans un service ou un mouvement de la paroisse, du catéchisme, de l’Aumônerie, de la préparation au mariage, au baptême, depuis de nombreuses années, que vous commenciez seulement, ou que vous demandiez ce que vous pourriez faire, je vous dis, au nom du Christ : « J’embauche ! » Cherchons ensemble ce que vous aimeriez faire, là où vous avez acquis une compétence et que vous pourriez avoir du goût, en tenant aussi compte des besoins, en imaginant de nouvelles initiatives, en créant des postes nouveaux qui tiennent compte de nouveaux besoins. Et comme je suis encore moins raisonnable que le maître du domaine, je ne vous promets même pas une pièce d’argent¸ mais les grâces dont vous avez besoin à la mesure de votre engagement, de l’intensité de votre amour et de la qualité de votre travail. Et quel que soit notre âge, nous pouvons être utiles : et si nous sommes encore sur terre, malgré la fatigue de notre corps et notre esprit qui s’embrouille pour les plus âgés, nous pouvons en conclure, comme St Paul l’écrivait aux Philippiens, que le Seigneur compte encore sur nous, que nous comprenons que nous pouvons encore Lui être utiles, mais sans doute aussi d’une autre manière, différente, nouvelle. Et je pense à mes frères prêtres très âgés à qui notre évêque demande de continuer à prier pour la mission et la vie de l’Eglise, même si leurs forces les empêchent d’être toujours sur le terrain paroissial et du monde.
Rendons grâce à Dieu pour ceux qui ont un travail et ceux qui en proposent, pour ceux qui accompagnent des chômeurs à en retrouver un comme le nouveau groupe 'Solidarités Nouvelles face au Chômage' (SNC) se propose de le faire à Colombes. Quel est l'antidote au poison de la comparaison ? Remercions le Seigneur pour les talents des autres et pour les nôtres, sinon nous risquons d'oublier que nous en avons et qu'Il en est l'origine. Enfin, demandons-Lui de nous aider à trouver comment servir dans son Eglise ou des associations non confessionnelles.
Is 55, 6-9 ; Ps 144 ; Ph 1, 20c-24.27a ; Mt 20, 1-16a
P. Olivier Joncour
Messes de rentrée